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De Shiro Kaname, à Taiki Oguri.

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MessageSujet: De Shiro Kaname, à Taiki Oguri. De Shiro Kaname, à Taiki Oguri. EmptyJeu 21 Mai - 12:22
Taiki, mon ami Taiki Oguri, je t'écris ce journal pour te remercier des lettres que tu as voulu m'envoyer mais que je n'ai jamais reçues. J'ai tellement d'histoires à te raconter, nos vies ont été séparées trop tôt et je voudrais rattraper ce temps perdu en consignant dans les quelques pages de ce cahier les instants les plus marquants de ma, pour le moment, courte existence. Je poserais sur ton bureau, au moins une fois par semaine, les exploits de ma vie passée, mes moments de doute, les évènements dont j'ai été témoin, et toutes les choses que j'aurais voulu partager avec toi alors que je n'en ai pas eu l'occasion. Tu es mon frère, tu es mon meilleur ami, et tu es mon confident. Et tu ne le sais peut-être pas encore, mais je me suis assez récemment passionné pour l'écriture et j'ai beaucoup de choses à exprimer!

Je crois me rappeller un peu du dernier jouer d'école avant que tu sois parti, j'ai une image persistante de toi assis sur une balançoire, tu n'as pas voulu m'adresser la parole ce jour-là, ni en classe, et ni pendant les pauses. Tu sais, je m'en suis voulu de ne pas avoir essayé de te demander pourquoi, je n'ai pas réussi ou peut-être que je n'ai pas voulu, mais je savais que quelque-chose n'allait pas. A ce moment-là, et en si peu de temps, nous étions devenus deux étrangers et dans mon for intérieur, je crois que je savais que tu allais partir et je ne pouvais pas l'accepter. Je me suis dit que demain tout irait mieux, après tout, ça nous était arrivés de nous disputer et ça ne durait pas longtemps. Mais le lendemain, tu n'étais plus là, et le surlendemain non plus, puis chaque jour fut plus glacial que le précédent. Tu n'étais plus là Taiki, et je m'excuse de t'en avoir voulu d'être parti. Tu étais un enfant, ce n'était pas ta décision.

Les journées d'école passaient tellement plus lentement sans toi, je n'ai jamais réussi à me refaire des amis à cette époque, et tu connaissais ma timidité, j'en étais incapable. J'aurais dû m'estimer heureux d'avoir pu vivre cette amitié pendant notre enfance, on a vécu tellement d'années comme des frères. C'est d'ailleurs un miracle que nos parents ne nous aient pas séparés, si tu savais à quel point ma mère n'appréciait pas la tienne. Elle disait parfois à mon père que tes parents finiraient par divorcer, que tu n'aurais jamais l'éducation que tu méritais et qu'un jour tu partirais de chez toi. Ma mère avait toujours raison, elle t'appréciait beaucoup et je comprends que tu m'aies demandé si tu pouvais aller la voir dans l'Hokkaïdo un jour prochain, mais je m'excuse de ne pas en avoir la force. C'est peut-être cette franchise qui la perd aujourd'hui, elle n'est plus que l'ombre de ce qu'elle a été. Mon père lui disait toujours d'essayer de comprendre plutôt que de médire, il lui faisait quelques fois la morale et il lui arrivait d'être parfois un peu dur avec elle, mais il était son pilier, sa balance, et elle a finit par s'effondrer. Je ne peux pas te promettre que j'arriverais à la revoir un jour, mais tu as le droit de faire ton propre choix Taiki, ne te soucies pas de ce que j'ai enduré. Si tu veux lui rendre visite, va et tu me raconteras ensuite.

Quand tu es parti, j'ai espéré pendant des jours ton retour, et je crois que j'ai toujours su au fond de moi qu'on se reverrait. Mais après ton départ, chaque jour était plus pénible et je me suis renfermé. Je n'ai jamais eu de problèmes avec mes camarades, je n'ai jamais eu de problèmes avec mes professeurs non plus, mais je ne voulais plus m'attacher pour ne pas avoir à perdre. A cette période, papa me faisait souvent des sermons, et je garde en mémoire des dizaines de règles qu'il avait instauré dans la maison, des doctrines et des valeurs dont je ne comprends pas toujours le sens. Ses phrases étaient parfois des rébus que je me promettais un jour de résoudre, mais je n'essayais jamais de comprendre. Elles étaient trop vagues, trop floues et les mots étaient parfois trop compliqués pour qu'un enfant les comprenne. Il était lettré, il avait une connaissance de la littérature mirobolante, et il pouvait passer des heures dans son bureau à lire des livres de toutes les nationalités. Il n'était pas non plus très sociable et c'est peut-être pour ça que j'aspirais à devenir comme lui. Je n'ai pas connu mon père malheureux, mais je l'ai connu triste parfois. Quand j'y repense, j'ai l'impression que ce jour-là...le jour où il est parti,  j'ai l'impression qu'il était triste. Il y avait dans l'atmosphère une tension perceptible, et je n'osais pas lui parler. Je te raconterais par la suite les circonstances de sa mort.

La primaire est passée lentement, pendant quelques saisons je me suis retrouvé seul mais tu es parti vers la fin, et j'entrais déjà bientôt au collège. Ma mère m'a fait la leçon pendant toutes les vacances, que je devrais être plus sociable, plus avenant, qu'il fallait que je surmonte ma timidité, que les amis étaient une part importante de notre vie et que personne n'était irremplaçable. Cette dernière phrase, je ne l'ai jamais acceptée, et si mon père l'avait entendue dire, je sais qu'il lui aurait raconté une histoire ou une morale inventée sur le tas. Pour Shiro, Taiki ne pouvait être que Taiki, et pas un autre. Si j'ai commencé à perdre ma timidité, crois-le ou non, c'est parce-que je me suis battu pour toi. Et même si je me suis transformé par la suite, je n'ai pas eu d'autre Taiki dans mes amis.

Au collège, j'ai appris à vivre une vie d'enfant normal, je me suis assagit, je me suis émancipé, et je n'ai plus entendu une seule remarque de ma mère. Mon père, entre ses heures de travail, m'apprenait à jouer du violoncelle avec assiduité, mon niveau a dû sacrément progresser entre le primaire et le collège! Je me suis fait des copains et j'étais passionné par les cours, contrairement à beaucoup d'autres élèves. Je suis devenu l'un des meilleurs de la classe, les professeurs m'appréciaient beaucoup, et je faisais la fierté des Kaname. Pourtant, j'ai toujours gardé une certaine distance dans mes relations et je n'ai jamais réussi à être à l'aise avec mes camarades. Je crois que je n'étais pas beaucoup apprécié, ou que les autres n'osaient pas m'approcher. Je n'ai jamais été très populaire mais j'ai ainsi pu éviter toute mauvaise histoire. J'étais assez banal, et le collège est la période où les enfants ont besoin de sortir de la banalité. Moi, ça ne me dérangeait pas.

Le lycée s'est approché et mes deux premières années ont été paisibles. J'ai pu goûter à la liberté, j'ai commencé à m'intéresser aux filles (mais je me suis beaucoup ridiculisé) et mon niveau a commencé à chuter. J'avais envie d'être quelqu'un d'autre, c'est peut-être cette inconstance qui me pousse toujours à fuir à chaque fois que je change de cycle. J'ai besoin de me sentir différent, de repousser une partie de moi que je n'apprécie pas pour en découvrir une autre. A cette époque, je me suis rebellé. Difficile à croire, mais je suis entré dans un groupe de musique avec mon gros instrument, j'ai commencé à m'habiller différemment, à tenir tête à mon père et à demander à vivre ma propre vie et non celle qu'il exigeait de moi. Peut-être que c'était moi qui le rendait triste finalement, je le décevais sûrement. J'avais envie de me battre, d'insulter, de cracher, et pourtant il n'y avait aucune raison valable. Bien sûr, tu me connais, je n'en étais pas capable. Je ne pouvais pas réellement me mettre en avant, dans le fond ce n'était pas quelque-chose que je voulais réellement faire. A la maison, je ne discutais plus, et c'est aussi l'un de mes profonds regrets. Papa est parti, et je ne voulais plus l'écouter. J'aurais aimé qu'il me fasse une dernière leçon, mais il n'en a pas eu l'opportunité. C'est arrivé tellement vite, et si tu savais comme j'aurais aimé pouvoir changer le cours du temps.
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MessageSujet: Re: De Shiro Kaname, à Taiki Oguri. De Shiro Kaname, à Taiki Oguri. EmptySam 23 Mai - 16:50
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C'est arrivé très vite, comme je te l'ai déjà dis, je n'ai pas vu maman de la journée et quand je suis rentré des cours, papa n'était pas de bonne humeur. Ils étaient dans une mauvaise période et je ne les ai pas beaucoup aidés à cette époque. Je me suis renfermé, je restais souvent seul dans ma chambre à ne rien faire ou j'errais quelques fois dans la maison. Ce jour-là, il pleuvait, et je me rappelle encore de ce mauvais temps parce-que je l'observais à travers les carreaux imbibés du salon. Papa devait lire, dans le canapé. Un étranger a frappé à la porte et papa est allé lui ouvrir. Ils se sont disputés quelques minutes, et l'homme l'a tué. J'ai tout vu Taiki, j'étais à côté, et pourtant j'ai l'impression étrange de ne jamais avoir été là. Tout ce dont je me rappelle après, c'est de la douleur que j'éprouvais alors que je rampais comme un damné dans la rue, noyé par la pluie. Je n'ai jamais su comment j'avais survécu, et cela m'effraie plus que n'importe-quoi.

L'année qui a suivit a été extrêmement difficile. J'ai passé plus de six mois à l'hôpital, j'avais de nombreuses séquelles et je n'arrive jamais à me rappeler de tous leurs noms tellement la liste est longue. J'ai été greffé, je m'en suis sorti, et j'ai pu retourner vivre chez moi. Quand j'en aurais l'occasion, je te raconterais tous les détails si tu veux. Les gens que j'y ai rencontré, les moments marquants, les humeurs de ma mère et comment nous nous sommes éloignés. Tu sais, au début ça pouvait encore aller entre nous, on se soutenait, mais petit à petit, je me suis retrouvé comme abandonné, et je ne l'ai plus revue avant mon retour. C'était difficile, mais ça devait l'être pour elle aussi. Je ne l'en blâme pas.

Par contre, lorsque je suis rentré, la situation est devenue inconfortable. Nous n'avons plus jamais réussi à discuter, elle ne m'a plus jamais parlé de papa, elle ne m'a plus jamais encouragé, et elle est devenue le fantôme de la maison. Elle a maigrit Taiki, elle est creusée, fatiguée, et pleure très souvent. C'est aussi pour ça que j'ai peur que tu la vois, je ne sais même pas si elle te dirait bonjour ou te reconnaîtrais. Elle en est à un point de non-retour, et je sais qu'elle veut partir. Je ne veux pas que tu souffres de la voir dans cet état, je préférerais que tu te rappelles seulement les bons souvenirs. Je me suis occupé de la maison pendant presque un an, pendant les cours je ne pensais plus qu'à ça, si j'avais oublié quelque-chose ou si elle allait manger, mais au final, je constatais sans cesse l'évidence; était-ce nécessaire? Un jour, je me suis décidé à appeler un professionnel de la santé, et il m'a conseillé une démarche pour que je puisse vivre ma vie. Après mon année, j'ai déprimé toutes les vacances, et je me suis dit à la fin qu'il fallait que je prenne du recul. J'avais besoin de vivre ma vie...

J'ai atterrit à Miyusaki, à Tokyo, un peu moins d'une semaine avant toi! J'ai dû louper quelques cours, comme toi. On a dû se faire passer pour deux intrus avec notre retard. Pas un pour rattraper l'autre! Le premier jour, un certain Sasuke s'est occupé de me faire visiter un peu l'endroit, tu finiras surement par le rencontrer. C'est quelqu'un de très ouvert! Ensuite, je me suis fait marcher dessus et j'ai pris un coup de pied dans la figure, rien de grave mais je te raconterais ça dans les détails! J'ai percuté une fille horrible, si tu la croises, elle a une longue chevelure châtain et des yeux pour le moins étranges, en forme d'amandes, fais bien attention! J'ai aussi passé un moment magique avec un élève de la classe A et j'ai rencontré la belle inconnue du parc. Si tu savais comme je me suis senti ridicule à danser devant elle, je n'arrive même pas à comprendre ce qui m'est passé par la tête. Et tu ne devineras jamais, je suis tombé sur le trombinoscope de sa classe et elle est aussi à Miyusaki! "Nayumi Kondō, Classe C, Cinquième M", tu vois j'avais raison, elle fait bien de la musique. Apparemment elle est aussi interne, Shiro va faire des beaux rêves cette nuit. Je te la montrerais demain.
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MessageSujet: Re: De Shiro Kaname, à Taiki Oguri. De Shiro Kaname, à Taiki Oguri. EmptySam 23 Mai - 18:16
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Tu avais raison, je pense que j'ai besoin d'aller voir si maman est bien entourée. J'y ai beaucoup réfléchit, et je pense que c'est la meilleure chose à faire. Et puis, comme je te l'ai dis, j'aimerais aller me recueillir sur la tombe de papa. Je te remercie d'avoir accepté de venir avec moi, je n'en serais pas capable tout seul. Tu as toujours été un précieux ami, et c'est dans ces moments que je me rends compte à quel point la vie est moins difficile quand je peux te parler. Tu verras, la maison n'a pas changée! Et je comptais d'ailleurs récupérer une console dans ma chambre, je n'avais pas eu la place de l'emporter et tu m'as dit l'autre fois que tu voulais essayer de me battre à Tekken. On verra bien qui est le plus fort!

Je voulais aussi te dire que je suis désolé de ne pas pouvoir te raconter ce qu'il s'est réellement passé dans les escaliers avec la fameuse "fille-à-éviter" et Nayumi Kondō, mais je n'arrive pas à me remémorer, tout ce dont je me souviens, c'est d'une chute et d'avoir pris la première fille, oui, la folle, dans mes bras. Ce souvenir me paraît vraiment étrange d'ailleurs, mais j'imagine que j'ai été poussé et que je me suis cogné ou quelque-chose de ce genre. Pourtant, je n'avais rien à l'infirmerie. Si seulement je pouvais me rappeler de quoi que ce soit, tout ce qui est resté figé dans ma cervelle de moineau, c'est le nom "Sam" et le visage de Nayumi. J'imagine que c'est son surnom, mais j'ai mal au crâne rien que d'y repenser. Tu te rends compte Taiki? J'ai perdu toute trace de ce moment, je n'arrive pas à m'en rappeler et je suis hanté pas cette fille, Sam ou je ne sais quoi. J'aimerais tellement la revoir, mais quelque-chose m'en empêche...J'espère pouvoir m'en souvenir jeudi, pendant notre voyage. Essaie seulement de ne pas me brusquer, ce n'est pas que je ne veuille pas m'en rappeler, mais je n'y arrive tout simplement pas.

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Merci d'avoir passé la journée avec moi Taiki, j'ai été vraiment heureux de faire ce voyage avec toi. J'ai pu reprendre racine et je me sens prêt à reprendre le rythme des cours après une journée de repos bien méritée. Je voudrais consigner dans le journal le rapport de notre séjour si court fut-il pour en garder une trace. Un jour tu reliras ce journal et tu me remercieras mon grand! On m'appelle pas Shiro-le-pense-bête pour rien!

On est partis très tôt, pour pouvoir y rester du matin au soir. Ta tenue, mon cher Taiki, était très élégante pour une sortie en amis, et je t'avais dit de te couvrir, il fait froid dernièrement dans l'Hokkaïdo. Le trajet n'a pas été des plus intéressants, il n'y a pas grand monde dans le train en semaine, et les rares promeneurs étaient tous des personnes âgées. Mais ça oui, tu m'as bien fait rire à coller ton visage contre la vitre et à faire des grimaces idiotes. Taiki, mais qu'es-tu devenu? Tu es encore plus déchaîné qu'auparavant! Et tu n'as même pas pensé que ça pourrait te rendre malade!

Tu avais l'air étonné en sortant du train, cela a dû te donner une sensation étrange de débarquer ici après tant de temps. Je ne crois pas que la ville ait beaucoup changée depuis ton départ, je pense que tu es le seul à véritablement pouvoir me le dire, mais tu avais l'air tellement fasciné de remarcher sur les traces de ton enfances! Nous sommes passés devant ta maison et j'ai cru lire de la tristesse dans tes yeux. Tu ne m'as pas beaucoup parlé de ce moment-là, mais je sais que tu le feras quand tu seras prêt. Après ce très léger détour, nous sommes partis vers chez moi et tu as même su te rappeler de la direction et de ma maison. Je tiens à écrire dans ces pages que je suis très fier de toi! Puis en entrant, tu as vu ma mère...

Je pensais qu'elle ne te reconnaîtrait pas, mais elle t'a dévisagé et t'a appelé par ton prénom. J'aurais aimé que tu aies droit à plus que ça, et je suis sincèrement désolé que tu l'aies vue dans cet état. Je te l'avais dit, son état est triste, et il s'empire. Elle n'a plus que la peau sur les os, et paraît tellement âgée. Moi, elle ne me parle pas, et ses mots ont été un progrès formidable. Je suis rassuré de voir que quelqu'un prend soin d'elle, et j'espère que tu reviendras avec moi pour son décès. J'aurais tellement de papiers à signer, et je ne sais même pas ce que je devrais faire de la maison. Je ne t'obligerais jamais à venir si tu n'en as pas envie, si tu ne t'en sens pas le courage, mais j'aimerais que tu m'aides de ton mieux lorsque ce jour arrivera.

Tu as vu? Ma chambre n'a pas changée! C'est la même chambre que j'avais enfant, mais son contenu est un peu différent! J'ai adoré jouer avec toi, et tu m'as demandé de le faire alors oui, Taiki, tu es plus fort que moi aux jeux-vidéos! Je le reconnais. Tu as bien fait de m'avoir arrêté d'ailleurs, sinon j'aurais demandé dix autres revanches alors que nous devions manger un morceau et filer sur la tombe de mon père. Le cimetière n'est pas loin, et tu as dû seulement réaliser sa mort en voyant la pierre gravée de son nom. Nous nous sommes mutuellement soutenus, tu as été un frère et je ne l'oublierais pas. Puis nous nous sommes baladés toute l'après-midi et voici la raison de ton rhume mon jeune ami. Encore une fois, je ne te remercierais jamais assez de ce que tu as fait pour moi. Je n'en demandais pas tant, et tu as été idéal. J'ai pu un peu me retrouver, et même si je n'ai pas réussi à retrouver la mémoire, nous avons partagé un moment formidable à se raconter nos vieilles histoires et à ressasser le bon temps. Je te remercie de m'avoir aidé à ramener d'autres affaires à l'internat de Miyusaki et j'espère que tu me diras enfin ce que ma mère t'a donné avant que tu partes! Sauf si ça ne m'est pas adressé bien sûr, mais moi aussi Taiki je suis curieux.

Le trajet du retour a été encore plus tranquille que l'aller. Tu éternuais, je bâillais, et nous avons écouté de la musique dans le silence. Je crois que toi aussi tu avais besoin de ce moment, et une journée de cours en moins ne se refuse pas. Heureusement que l'infirmière connait mon histoire, sinon je n'aurais jamais pu t'emmener avec moi. J'espère que nous passerons aussi de telles journées à Miyusaki, et cela ne fait peut-être que 4 jours que nous nous sommes retrouvés, mais elles valent déjà autant que toutes nos années perdues. Je poserais mon récit demain matin, comme convenu, sur la table de ta chambre.
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