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[Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō].

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MessageSujet: [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. EmptyDim 31 Mai - 11:57
~/o-Only Place I Call Home - Every Avenue-o\~


L'abondance de la mémoire forme un flot régulier dont les remous incessants fluctuent le rythme de nos pensées. Certains de nos souvenirs sont essentiels, ils ont une part indissociable dans la vie du songeur et offrent un repère déterminant dans le choix des alternatives. D'autres sont négligeables, ils n'apportent aucune réponse et s'évincent furtivement pour laisser place au vide sidéral de l'indifférence. Enfin, quelques-uns sont brisés, la roche abrupte les échoue dans les profondeurs abyssales et submerge parfois des trésors inestimables. Il faut alors bien du courage pour se lancer dans l'abîme.

La journée de Shiro avait été catastrophique. Il s'était levé heureux, épanoui, par un beau matin ensoleillé, et il terminait maussade, déçu, et pessimiste, sous un ciel obscurci. Il était parti confiant, pensant affronter ses démons, motivé par le voyage de la veille avec Taiki, mais en revenait découragé, ayant évité par tous les moyens possibles Nao Inoue, regrettant de ne pas être parti plus d'une journée. Shiro était quelqu'un d'assez anxieux et craintif, il pouvait affronter une situation délicate dans le feu de l'action, mais ne cherchait jamais à la provoquer, préférant rester caché dans un placard plutôt que de batailler pour une cause perdue d'avance. Sa matinée s'était bien passée, il avait mis ses bottes hautes, s'était bien peigné et paré de son plus beau sourire, était parti en cours avec Taiki. Ils avaient pu discuter tous les deux entre amis du voyage et avaient bien rit en cours. Il avait paru anxieux par moments et ne lui avait pas parlé de ce qu'il avait reçu de sa mère, préférant éviter le sujet mais lui promettant qu'il lui en parlerait. Cette histoire intriguait Shiro au plus haut point, mais il lui faisait confiance et quelque-chose en lui le poussait à ne pas chercher à avoir de réponses.

Le midi, il s'était affairé à l'observation impassible de Sam. Elle semblait ne pas avoir beaucoup d'amis, et lui cherchait un stratagème pour l'intégrer à sa table et manger avec elle. Taiki la regardait aussi d'un œil distrait, et pour une raison qu'il ignorait, ils n'abordèrent même pas son sujet. Il avait semblé plus que jamais préoccupé et la conversation avait été presque inexistante. Shiro remarqua que Sam n'avait pas touché à son assiette, et repoussa alors l'idée de l'accoster. Plus que jamais préoccupé par la situation des deux personnes dont il se sentait le plus d'affinités, il s'était tu et finit son assiette dans le silence le plus total. Shiro et Taiki s'étaient séparés après le repas, pour repartir dans leurs cours respectifs.

L'après-midi avait été un enfer. Il avait croisé plusieurs fois Nao, et avait une peur bleue de l'approcher. Il n'était vraiment pas à l'aise vis-à-vis d'elle et se rappelait vaguement de l'avoir prise dans ses bras sans savoir ce qu'il s'était passé par la suite. Il ne ressentait absolument rien pour elle, et le comportement qu'il avait eu lui paraissait être un récit fictif, une invention de son cerveau dérangé. Il n'avait pas réussi à se concentrer en cours et s'était fait remonter les bretelles par un professeur parce-qu'il était dans ses pensées. Honteux devant la classe de Littérature, il avait rougit et un mal de ventre persistant s'était emparé de lui. Un stress constant l'avait laissé dans un état de fatigue pitoyable, et il attendit l'heure du dîner avec une impatience palpable. Il n'avait pas revu Taiki depuis ce matin-là, et n'osait pas lui demander de manger avec lui ce soir, par peur de le déranger dans des occupations qui semblaient le tourmenter. Il était donc parti seul pour la cafétéria, où quelques internes mangeaient le soir. Arrivé dans la file, il vit Sam au loin, et son cœur cabriola dans sa poitrine, puis dansa la java. Il ne pouvait y avoir de meilleur moment pour aller la voir, il devait prendre son courage à deux mains et s'inviter à sa table. S'il ne pouvait pas comprendre pourquoi il voulait absolument la rencontrer encore une fois, son instinct lui hurlait de se rapprocher d'elle. Il était destiné à Sam, et s'il semblait trembler de tous ses membres et que son verre rempli d'eau se déversa sur le sol, il ne le prit pas en compte et marcha d'un pas déterminé vers la fille de ses rêves.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. EmptyDim 31 Mai - 12:56
Je fixais le tableau d'un regard fiévreux. Les remontrances du professeur ne m'atteignaient pas, bourdonnement qui me tapait sur le système plus qu'autre chose. J'avais l'impression de vivre un de ces lendemains de soirée où le moindre chuchotement devient un vacarme assourdissant, l'alcool convulsant toujours l'estomac et la fatigue se faisant plus lourde que jamais.


Ça faisait trois jours que je me traînais d'un cours à l'autre, me faisant violence pour me lever le matin. Mais ce jour-là était pire que les précédents. Depuis le moment où je m'étais réveillée, j'avais l'impression que chaque geste que je me contraignais à faire était un automatisme, et je ne réfléchissais plus. Pour la première fois depuis bien longtemps, j'avais laissé ma guitare dans ma chambre. Le poids de l'instrument sur mes épaules me paraissait trop important, et plus que de me rassurer, il me fatiguais.


J'étais donc là, assise sur cette chaise, incapable de répondre à une foutue question qui me valait à présent un long sermon que je ne percevais que comme un blabla incompréhensible. Et, le regard perdu sur des lettres romaines tracées à la craie, j'attendais patiemment que la sonnerie me délivre enfin de cette interminable journée de cours. Imitant les autres élèves, je me levai, repoussai ma chaise devant moi, et pris mon sac. Sac que je n'avais pas ouvert depuis la veille, mais ça, je ne l'avais même pas encore réalisé. Pas à pas, je me dirigeai vers le self. À la vitesse à laquelle j'avançais, si je ne m'y rendais pas directement je me retrouverais dans une interminable queue qui aurait vite fait de m'achever. Non, mieux valait dîner sans tarder et aller me coucher directement après.


Une fois au réfectoire, j'avais pris le strict minimum et m'étais installée dans un coin, déjà certaine de ne rien pouvoir avaler. Je me sentais mal. Vraiment mal. Tout en plantant mes baguettes dans un morceau de viande, je m'imaginais les pires scénarios. Si ça se trouve, j'étais enceinte. Ce qui expliquerait les nausées. Mais en voyant quelqu'un poser son plateau devant moi, je relevai la tête et reconnus non sans mal Shiro. Shiro Kaname. Et en même temps que son nom me frappait comme une évidence, le souvenir de notre moment dans la cage d'escalier me revint. J'avais pris un sacré coup sur la tête, ce jour-là, mais que mon malaise d'aujourd'hui y soit lié me semblait absurde.


Ce qui était sûr, en revanche, c'est que la présence du garçon ne me réjouissait pas franchement. Consternée, je baissai la tête après avoir croisé son regard, et donnai un vague coup de baguette dans mon assiette.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. EmptyDim 31 Mai - 14:23
La détermination est l'élan d'une mesure singulière et autonome. D'une décision résolue, elle entreprend un objectif souvent périlleux, et augure une situation incertaine. Diverses actions révèlent la boîte de pandore de l'insondable, ajoutant parfois de l'embarras à l'entreprise déjà hésitante d'une initiative, ou révélant encore le puzzle complexe d'une relation énigmatique. La détermination est un regard insoupçonné et audacieux vers l'horizon.

Sa marche était hésitante, parfois rapide, parfois lente, Shiro ne savait pas comment il devait se comporter avec Sam, et il doutait largement de la marche à suivre. Sam, il l'avait rencontrée par un hasard, deux fois, et n'avait jamais fait le premier pas. Sam, c'était à la fois une étrangère, livrée sans mode d'emploi, mais aussi l'éternel visage de son bonheur. S'il était certain d'une chose, c'est qu'il ressentait quelque-chose de fort pour elle et qu'il s'était passé un événement important pour lui dans l'escalier, il avait besoin de réponses. Son cœur se précipitait dans sa poitrine à chaque fois qu'il posait ses yeux sur ses cheveux teintés, sa peau frissonnait à chaque fois qu'il rêvait de sa peau opaline, sa bouche tremblait à chaque fois qu'il songeait à son regard d'ébène. Dans sa poursuite du couloir infini vers la table de Sam, il se rendit compte qu'il ressentait un contact doux et pressant vis-à-vis d'elle, la chaleur d'une fièvre encore persistante, d'origine inconnue. Ses propres mains éprouvaient la caresse d'un toucher gracieux, mais une tristesse montait en lui à chaque pas. Ses souvenirs ne parvenaient pas à remonter à la surface, mais ses sensations étaient fortement présentes. Dans les derniers mètres, il se stoppa net et respira bruyamment. Quelque-chose ne tournait pas rond...

Ses pieds avancèrent plus rapidement, il devait voir son visage et comprendre son malaise. Dans un dernier mouvement, il s'arrêta face à Sam et observa son visage avec une attention particulière, comme s'il y cherchait une réponse. Il y vit une lividité inquiétante, il perçut un léger tremblement dans ses mains, Sam semblait au bord de l'épuisement. Il s'attendait étrangement à la trouver dans cet état, mais n'en fut pas moins surpris. Aurait-il pu la laisser dans un tel état dans l'escalier? S'était-il produit un incident dont il ne se rappelait pas? Des questions sans réponses perturbaient son esprit déboussolé. Il posa lentement son plateau et s'assit face à elle. Elle n'avait pas encore touchée à son assiette, son regard semblait épuisé, et elle ne se tenait pas droite. Sans y réfléchir, Shiro prononça son surnom:
"Sam...". Elle ne semblait pas être en état de converser et n'était pas ravie de le voir. Une nouvelle donnée inconnue venait de se rajouter au puzzle éparpillé de ses souvenirs.

"Sam, qu'est-ce qu'il s'est passé dans les escaliers pour que tu sois dans cet état?..."

Si sa phrase avait été murmurée, elle était bien adressée à la jeune fille et elle devait pouvoir l'entendre. Attentif à ses moindres gestes, il se contentait de l'observer placidement, dans l'attente d'un geste, d'un signe, d'une parole afin qu'il puisse comprendre la situation.

Certains gestes sont des réminiscences actives d'actes manqués. Ils permettent de comprendre la psychologique d'un individu et rendent à chacun l'individualité de l'être humain. La différence est essentielle dans la compréhension de l'autonomie, un mouvement perpétuel peut être singulièrement attaché à son auteur pour des raisons obscures tandis qu'un autre sporadique exprimera l'exclusivité d'un lien parfois voilé par la conscience.

La vision de Shiro se porta sur le visage de la demoiselle, et dans un geste absent, sa main s'avança lentement vers la destination trouble de son doute. Sa respiration se bloqua, ses yeux se figèrent, et quelque-chose se débloqua en lui. Il ne s'en rappelait pas, mais il le ressentait vivement. Une brûlure vive asséna son cœur meurtri, ainsi que sa main échouée sur le front de Sam.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. EmptyDim 31 Mai - 15:16
Shiro était inquiet. Je n'avais même pas besoin de le regarder pour le savoir. Ça se sentait. C'était une atmosphère, une aura, une émotion qu'il dégageait et que je ne pouvais ignorer. C'était une inquiétude palpable, qui m'agaça autant qu'elle me soulagea. Car oui, j'avais beau faire la fière, j'avais beau m'être énervée, le moment passé dans les escaliers avec lui était gravé en moi comme un paisible souvenir où j'avais pu connaître la douceur d'une épaule sur laquelle m'appuyer, et celle d'une main tendre sur mon front. Je l'avais quitté furieuse, mais au fond, jamais je ne m'étais mieux sentie qu'avec Shiro, et ce malgré la douleur du choc. Et il était à nouveau là, devant moi, prêt à m'aider une deuxième fois. Ça m'énervait, parce qu'il s'obstinait à me venir en aide après que je l'ai repoussé, mais je me surprenais également à désirer sa présence une fois de plus, ne soit-ce que pour reprendre mon souffle avec lui.

J'avais besoin de quelqu'un, et si mon orgueil refusait de l'admettre, inconsciemment, je le savais. Et c'était ma faiblesse face à Shiro. J'avais besoin qu'il soit là encore une fois. J'étais seule, je n'avais personne sur qui me reposer, et même maintenant qu'une douleur lancinante me prenait la tête et me broyait le ventre, je ne voulais pas le montrer. Mais mon corps se fichait bien de ce que ma tête voulait lui imposer. Tout mon être criait le nom de Shiro. Il était ma faiblesse.

Mais sa voix, toujours aussi douce quoique teintée de nervosité, me surprit. Je ne compris pas ce qu'il me demandait. Il voulait savoir ce qu'il s'était passé dans les escaliers ? Est-ce qu'il se moquait de moi ? Est-ce qu'il me reprochait d'être partie ? Est-ce qu'il pensait que je me trouvais aussi mal parce que je ne l'avais pas écouté ? J'allais sortir mes griffes lorsque je fus prise d'un vertige. Et en même temps que je m'appuyais à la table par réflexe - chose stupide, certes, puisque j'étais assise - la paume de sa main vint se poser sur mon front.

À ce contact, je me raidis brusquement. Sûrement trop, pour l'état dans lequel j'étais. Pourtant j'aimais la sensation que m'avait provoquée ce toucher trois jours plus tôt, et je voulais la ressentir à nouveau. Mais quelque chose m'avait fait perdre pied. Un deuxième coup à la tête, un deuxième vertige, plus violent que le précédent, me décontenança. Ma vision se troubla, et sous les yeux de Shiro, sans que je n'y comprenne rien, je perdis connaissance.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. EmptyLun 1 Juin - 11:04
~/o-Iris - Goo Goo Dolls-o\~


La temporalité est un sablier, une fuite régulière et paradoxale entre deux opposés. Si l'un des côtés semble constamment se vider, l'autre perdure et prend de l'ampleur. Il y a un échange constant entre un passé discret et un futur pressant, entre un côté éphémère et l'autre perpétuel, entre Sam et Shiro. Tandis que l'une déversait le sable transitoire et s'échouait accidentellement, l'autre élevait la dune de fortune de l'imminence.

La scène se présenta à une rapidité fulgurante. Shiro, la main posée sur le front de Sam, Sam, surprise, perdant pied à quelques secondes d'intervalles de son geste. Il la vit s’affaisser, lentement, perdant connaissance devant lui, et sans penser à la suite, il se jeta sous elle et la réceptionna dans ses bras, à genoux à côté de sa chaise. Des regards étonnés s'étaient posés sur la scène, mais Shiro n'en fit pas cas. Un silence parfait s'était installé, pesant, et le temps commença de tourner au ralenti. Inexorablement, les grains de sable dégringolaient tandis que Sam dévalait la pente glissante de sa défaillance.

Shiro, un genou à terre, parvint difficilement à redresser Sam, qui ne contrôlait pas le poids de son corps. Il réussit à se mettre dos à elle et, convaincu, la porta sur son dos en prenant soin de passer les bras de la jeune fille autour de son cou. Puis il se leva et se promit de ne pas flancher jusqu'à l'infirmerie. Il fit signe aux quelques personnes qui le regardaient et parut tellement déterminé que personne n'osa lui proposer son aide. Il eût une pensée pour Taiki, qui n'était pas présent pour une raison inconnue, puis il commença sa course folle.


"Tiens bon, Sam".

Arrivé aux portes, il s'arrêta brutalement. La pluie battait à Miyusaki, en cette soirée tranquille et le bruit des larmes glacées du ciel résonnait dans la nuit tombante. Shiro fixa l'horizon, il connaissait par cœur le chemin de l'infirmerie, et si elle n'était pas exactement à côté, il y serait assez rapidement. Intrépide, il s'élança sous la cascade. La nuit était fraîche, et s'il aurait aimé pouvoir couvrir Sam de son mieux, ses deux bras étaient déjà trop occupés par le corps de la jeune fille. Il ne pouvait que se précipiter, et il se félicita de porter des bottes. Si l'organisme de Shiro s'enflammait, celui de Sam tournait au ralenti. Sa température baissait à chaque minute passée sous la nappe réfrigérante. Il sentait son visage froid sur sa joue, ses mains devaient être congelées, et il espérait pouvoir lui donner un peu de sa chaleur.

"Reste avec moi".

Imperturbable, il se contentait d'avancer, pas après pas, le souffle court, les sens en alerte. Chaque atome de son corps frêle tremblait, chaque globule de son sang s'échauffait sous sa peau, chaque perle de pluie l'alourdissait, chaque douleur vibrait sur ses membres fatigués. Dans le désert humide de sa progression draconienne, Shiro luttait pour la vie de Sam. Il était responsable et l'avait été depuis cet épisode dans l'escalier, il en était à présent persuadé. Dans le ciel, les premières étoiles se dessinaient, et Shiro repensa à sa rencontre avec Nayumi Kondō. Elle avait récupéré son sac pour une raison qu'il ignorait encore, et il s'était alors lancé à sa poursuite. Il avait dansé comme un enfant devant elle, sous une nuit étoilée, dans un parc, et elle s'était enfuie. Il ne lui en avait pas voulu, mais son apparition fugitive l'avait subjugué. Il était tombé amoureux d'elle au premier regard, et l'épisode dans l'escalier, s'il ne s'en rappelait que vaguement, n'avait fait qu'attiser la flamme. Il n'avait oublié aucune sensation du moment intimiste passé avec elle. Il porta alors son regard sur sa montre, et sa mémoire lui revint: H-2. Elle s'était bien cognée dans l'escalier, elle avait été étourdie, et Shiro s'était occupé d'elle pendant un certain temps. Pourquoi alors était-elle encore dans cet état? Son visage se crispa, et il perdit son sourire.

"Sam, était-ce de ma faute?..."

Il ne savait pas si elle l'entendait, mais elle ne répondit pas. Il devait en discuter avec elle dès que possible et lui avouer qu'il avait perdu une partie de son souvenir. Pourquoi oubliait-il? Il ne savait pas à quoi rattacher son problème, et son esprit se buttait à ne pas chercher la réponse à cette question. Ce n'était pas la première fois que cela lui arrivait, et il savait que c'était toujours pour des choses importantes, trop importantes et douloureuses pour qu'il puisse les supporter. Sa mémoire lui jouait des tours, et dans ce moment de frénésie, il s'en voulut de ne pas réussir à la contrôler. Les derniers mètres s'annonçaient face à lui.

"Encore un effort, Shiro".

Ses jambes lui parurent plus lourdes que jamais, mais même le plomb n'aurait pu le faire choir. L'atmosphère semblait s'immobiliser sous ses derniers mouvements, la pluie ralentissait, sa respiration était haletante et ses bras s'engourdissaient. Voûté, son dos était bloqué par la surcharge. Mais les sourcils froncés, le regard embrasé, la bouche crispée, Shiro affrontait l'apesanteur et la responsabilité du sablier. Dans son esprit meurtri, le nom de Sam résonnait, Sam et ses grands yeux noirs de jais, Sam la rebelle. Sam, n'épuise pas le sable transitoire de ton effondrement.

Il sentit un léger mouvement sur son épaule tandis qu'il atteignit la porte de l'infirmerie.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. EmptyLun 1 Juin - 14:57
J'avais lâché prise. D'un seul coup. Je n'aurais pas su dire si la fatigue avait eu raison de moi à ce moment précis par le plus pur des hasards, ou si je ne m'étais inconsciemment autorisée à craquer qu'en présence de Shiro. Mais le résultat était le même ; pour la deuxième fois, je m'en remettais à lui. À ce garçon si étrange que j'avais tiré d'un mauvais pas sans trop l'avoir cherché. Pourquoi fallait-il toujours que nos chemins se croisent dans de telles circonstances ? Était-ce un coup du destin, qui semblait vouloir nous lier toujours un peu plus intimement à mesure que les jours passaient ? Quelque part, pour une raison qui m'échappait, quelqu'un nous avait promis l'un à l'autre, et si j'étais loin de le soupçonner, il en allait sûrement de même pour Shiro.

Il était venu à moi, et je m'abandonnais à lui, laissant l'obscurité voiler le monde à mes yeux, la fatigue m'envahir et la douleur me vaincre. Devant Shiro, j'avais baissé les armes, cessé de me battre, et sombré dans l'inconscience qui me tentait depuis trop longtemps déjà. Mon état souffreteux me fatiguait plus que je ne pouvais le supporter, et j'étais à bout.

Oui, je lui avais, sans même en prendre conscience, accordé une confiance que je n'avais donnée à personne avant lui. Et plongée dans le noir, je connaissais à nouveau la paix, la même paix que celle éprouvée trois jours plus tôt dans le secret de l'escalier. Même lorsque la pluie vint s'écraser sur mon visage et ruisseler le long de mon échine, me tirant des ténèbres dans un grand frisson, je me sentis soulagée. Il était là, avec moi, il me soutenait comme il l'avait fait auparavant, et il m'adressait des mots dont je ne saisissais pas le sens. Sa voix me parvenait, essoufflée, volontaire, encourageante, malgré la pluie battante.

Étrangement, sous cette douche glaciale, je me sentais mieux. Le sang n'affluait plus à mes tempes comme il le faisait quelques minutes plus tôt, et le tempo sourd qui résonnait inlassablement dans ma tête s'était fait plus discret. Et malgré l'eau qui s'infiltrait sous ma veste, qui collait mes cheveux à mon front et mon jean à ma peau, un soulagement immense soulevait mon cœur. Shiro était là, il ne me laisserait pas tomber, quand bien même il avait l'air de peiner sous mon poids.

Doucement, les yeux toujours clos, je passai mes bras autour de son cou et me serrai un peu plus contre lui. La tête posée contre sa nuque, j'enfouis mon visage au creux de son épaule, frissonnant sous la froide morsure de l'eau. Shiro était là, je ne craignais plus rien.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. EmptyMer 3 Juin - 14:52
Rp terminé, je l'archive !
10 Okanes chacun pour avoir balisé le sujet.
Bon jeu !
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō]. Empty
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[Terminé] Shiro #006-Dépendance: You're the Only Place I Call Home [Kaname X Kondō].

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