Le soleil majestueux veillait consciencieusement sur la fourmilière qu’était Tokyo. Parmi les individus qui parcouraient les rues bondées de la capitale se trouvait un petit être, frêle, et délicat. Mayu, de son nom, se faufiler à travers les passants, une main sur son sac pour être sûre de ne pas être confrontée à une situation délicate. Elle avait décidé de se rendre à la papeterie du coin pour acheter un présent à son frère toujours là pour elle, et qui l’épaulait depuis le début. Elle se sentait assez excitée à cette idée. Cependant, la journée n’allait pas tourner comme elle l’attendait. Alors qu’elle était calme, une main de plus se posa sur son sac qu’elle tenait fermement tentant de le lui arracher, tandis qu’une autre, un peu plus baladeuse vint se déposer sur ses fesses. La jeune demoiselle sentit un frisson lui parcourir l’échine. Un frisson de dégoût et d’effroi. Elle se figea quelques instants, le temps que toutes les informations nécessaires fassent leur chemin, et griffa d’un coup la main qui tentait de lui arracher son sac.
Prise de panique, et les larmes aux yeux, l’adolescente ne pu s’empêcher de se retourner, apercevant derrière elle, une montagne, furieuse. Effrayée, elle répondit au seul ordre que ses cellules grises pouvaient encore lui donner en cet instant de détresse : courir. Si le corps de la jeune femme ne répondait pas forcément à tous ces caprices, l’élan d’adrénaline qu’elle avait en cet instant précis lui permis d’être plus endurante que jamais, alors qu’elle courait dans la masse de personnes, tant et si bien qu’elle fini par semer l’homme qui la coursait, avant même qu’elle ne s’en rende compte. Ce qui la stoppa nette, ce fut lorsqu’elle se heurta contre une nouvelle masse de muscles. Son sang ne fit qu’un tour, puisqu’elle pensa qu’il s’agissait de son ravisseur qui allait de nouveau s’en prendre à elle. Elle recula de quelques pas, sous la violence du choc, fut même un peu sonnée, et voulu repartir de plus belle, alors qu’une main imposante se posait sur son épaule. Mayu pensa que c’était la fin, et elle n’avait plus l’habitude de crier maintenant qu’elle se faisait passer pour muette. Elle sentit qu’elle tournait de l’œil alors que ces derniers se remplissaient de larmes. Elle sursauta lorsque l’homme lui adressa la parole, et se retourna, terriblement mal à l’aise, avant de découvrir un nouveau protagoniste, qui lui tira un soupir de soulagement, alors qu’elle posait ses mains sur ses rotules.
Cependant, c’en était de trop pour la jeune nippone qui finit par s’accroupir et fondre en sanglot. La jeune demoiselle n’avait plus l’habitude de se faire de telles frayeurs puisqu’elle était toujours en compagnie de son frère qui s’assurait sans cesse de sa sécurité, pour le plus grand bonheur de la petite princesse qu’était Mayu.
Si l’homme devait la prendre pour une folle, elle préférait bien cela que de se faire toucher par un pervers sexuel qui lui donnait des frissons dans le dos. Elle avait eu bien raison de ne plus jamais vouloir sortir seule. Le monde lui paraissait horrible quand elle était seule. Elle se sentait vulnérable.