Lorsque la jeune fille lui donna un petit coup de coude, Kaemon feinta une grimace avant d'éclater de dire.

"Moi ?! Me moquer de toi ? Absolument pas." répondit le garçon faussement outré.

Sa voiture avait atteint les coins plus aisés. La différence entre les riches et les moins riches était frappante maintenant qu'il venait de faire des allés retours entre les différents quartiers.

 Ici, le ciel avait l'air plus beau. À moins que ce soit ces lampadaires qui le rendaient plus éblouissant. Ça n'avait rien à voir avec le quartier où il c'était trouver cette nuit où les lumières n'étaient pas toutes allumées. Économie d'électricité ? Ampoules cassées ? Il n'avait jamais fait particulièrement attention jusqu'à maintenant.

La voute infinie de l'espace n'était pas la seule chose qui était dissemblable. Les trottoires étaient propres, les poubelles rangées, les rues désertes. Il n'y avait pas que peu d'immeuble, la majorité des habitations de ce quartier était des villas. Mais une dernière chose distingue ce lieu des autres. C'était cette atmosphère propre et pourtant si étouffante qui s'enrouler autour de chaque personne m'était un pied dans la citadelle.

Comme si la bourgade murmurée : "Attention à toi, ceci n'est qu'une cage d'or. Tu ne pourras plus t'enfuir."

 Les secrets s'accumuler autant que l'argent dans le porte-monnaie de ces gens piégés malgré eux. Beaucoup ont rêvé de vivre ici et on réussit à atteindre leurs objectifs, malheureusement il était trop tard lorsqu'ils avaient pu comprendre qu'il y avait un prix à la richesse. Des sourires forcés, prétendre être des gens que nous ne sommes pas, faire attention à nos paroles qui peuvent avoir une influence sur le reste de notre vie. Où était la liberté la dedans ? Mais il ne fallait pas se leurrer. Être fortuner avait de nombreux avantages et il valait mieux être malheureux dans une porshe qu'à la rue. D'ailleurs, Kaemon ne pas cracher sur l'argent que ses parents gagnés. Sans ça, ils n'auraient pas pu couvrir les soins d'hôpitaux pour sa soeur.

Ils arrivèrent devant une grande maison beige, et l'adolescent se pencha pour sortir le passe électronique de la boite à gants pour ouvrir le portaille. Une fois à l'intérieur de chez sa résidence, il se gara à la place de parking qui lui était destiné. Restant un instant dans la voiture il regarda la jeune fille.

"Écoute, mes parents sont sencés dormir et ma soeur aussi. Le but est que personne ne se rende compte de ta présence. Donc on va rentrer doucement et tu pourras me suivre. On va monter à l'étage mais je te préviens, la quatrième marche de l'escalier grince." la prévint Kaemon.

Sans même attendre de réponse, il sortit de la voiture, ferma doucement la portière avant d'allait ouvrir celle de la jeune fille.

"Mademoiselle." dit-il en imitant la posture d'un portier.

Une fois à l'intérieur de chez lui, il n'alluma aucune lumière et se précipita sur l'alarme avant qu'elle n'ait eu le temps de sonner. Il attrapa la main de l'inconnue et utilisa la lumière de son portable pour ne pas tomber dans les escaliers. La maison était grande mais il ne se donna pas la peine de lui faire visité. Arrivé au second étage, il lui fit signe de marché doucement. Sa chambre se trouver au bout du long couloir et il devait bien évidemment d'abors passer devant la chambre de ses parents et de sa soeur pour l'atteindre. Par chance, personne ne se réveilla. Il pouvait presque entendre le ronflement de son père à travers la porte de son logis.

Enfin parvenu à sa chambre, il fermait la porte et alluma la lumière. Ici il pouvait parler sans trop risquer de déranger qui que ce soit.

 "Voilà ma chambre, là-bas c'est ma salle de bain." dit-il simplement. "Tu peux prendre une douche avant de te coucher si tu veux, il y a des serviettes en plus."

Sa chambre était une pièce spacieuse mais assez impersonnelle. Les murs étaient peints en bleu mais à part un grand lit, un fauteuil-le, une armoire et un bureau il n'y avait rien. Il n'avait pas beaucoup passé de temps ici ces dernières années. Il sortit un grand t-shirt de son placard et le donna à son invité.

"Euh, tu peux mettre ça si tu veux, sinon je peux toujours tenter de piquer quelques affaires à ma sœur si tu préfère ?" proposa-t-il.

Il entra dans la salle de bain et sortit une trousse de secours qu'il apporta également à sa convive.

"Je te laisse le lit, je vais dormir sur le canapé." Ajouta-t-il. "Fais comme chez toi, je reviens tout de suite."

Puis il sortit de la chambre pour lui laisser un peu d'intimiter.

« J'ai cru qu'on s'était paumés. » raillai-je une fois que nous arrivâmes dans la chambre du garçon.

Kaemon rit à la remarque de la jeune fille. Pour lui, cette maison n'était pas un labyrinthe et il connaissait chaque recoin de chaque pièce mais il pouvait trouver sa logique qu'une inconnue a eu du mal à se repérer, encore plus dans le noir.

La laissant seule, il descendit silencieusement les escaliers et entra dans la cuisine dans laquel il prit un plateau pour y placer un verre, une bouteille d'eau et des gâteaux. Il ne savait pas trop ce qu'elle aimait alors il choisit plusieurs variétés susceptibles de l'intéresser.

Alors qu'il rentrait dans sa chambre, elle sortit de la salle de bain vêtu de son t-shirt qui lui allait étrangement bien. Enfin, il était évidemment trop grand pour elle et elle ressemblait à une enfant ayant volé un haut à son père ou à une adolescente portant le t-shirt de son copain. Quoi qu'il en soit, elle était mignon dedans mais il ne la fixa pas trop longtemps pour ne pas la rendre mal à l'aise.

"Oui, je suis là." dit-il en déposant le plateau sur son bureau.

De là il pouvait sentir l'odeur de son shampoing ce qui le fit sourire. Ça ne faisait clairement pas le même effet sur une fille.

"Tu as besoin de quelque chose avant ce j'aille prendre ma douche ?" demanda-t-il.

Il ne savait pas trop ce dont une fille pouvait avoir besoin. D'ailleurs, avait-elle des besoins différents de ceux d'un homme avant de ce couché, il en doutait. Mais lorsqu'il accueillait quelqu'un il ne pouvait pas s'empêcher de faire en sorte qu'il se sente bien.

Attendant qu'elle lui réponde, il prit un des cousins de son lit et une couverture pour le déposer sur son canapé.

« Tu aurais dû t'occuper de toi en premier, lui reprochai-je en m'asseyant sur le canapé. J'aurais pu attendre. »

« Je te laisse ton lit, déclarai-je comme seule réponse à sa question. Dans l'état où tu es tu en as clairement plus besoin que moi. »

À la remarque de la jeune fille il regarda ses mains et ses vêtements. Il était dans un piètre état et avait plus mal qu'il ne le montrait. Mais ce n'était pas si terrible que ça, ce n'était pas la première fois qu'il se bagarrait même si ça faisait tout de même au moins deux ans qu'il n'avait pas lever la main sur quelqu'un. Depuis l'accident de sa sœur il n'avait fait que s'occuper d'elle et c'était un peu renfermer sur lui-même. C'était pour cela que cette soirée lui avait fait du bien. Il avait revu des amis à qui il n'avait plus parlé depuis une baille et avait même fait une rencontre. Ça lui cassait sa routine et il en avait bien besoin.

"Ce n'est rien, juste un peu de sang." tenta de la rassurer Kaemon " et tu semble fatiguer donc non, je ne suis pas sûr que tu aurais pu attendre."

Il sourit à l'adolescente ce qui ne fit qu'attiser la douleur de sa joue qu'il ignora néanmoins. Il n'avait pas pensé à lui donner des glaçons pour son dos. Il sortit un tube de gel de la trousse de secours et le posa sur le lit pour qu'elle s'en serve si besoin était.

"Ni pense ne même pas." dit-il ensuite lorsqu'elle évoqua le fait qu'elle lui laisserait le lit.

 Il n'allait quand même pas la laisser dormir sir le canapé, il était à 100% pour les droits de la femme et l'égalité mais il tenait quand même à certaine tradition qui relever plutôt de la galanterie. Il entra dans la salle de bain afin de prendre sa douche mais avant de fermer la porte il ajouta:

 Son reflet dans le miroir n'était pas beau à voir mais c'était plutôt prévisible. Il se déshabilla et prit une douche chaude, permettant à ses muscles endoloris de se détendre dans l'espace d'un instant. Une fois sorti de la douche il mit un caleçon et il s'apprêtait à utiliser la trousse de secours lorsqu'il remarqua qu'il l'avait oublié dans sa chambre. Sans vraiment pensait à mettre un t-shirt, il sortit de la salle de bain. Son épaule était plus douloureuse qu'avant sa douche et il espérait que ce soit simplement un hématome.

"Tu n'as plus besoin de la trousse de secours ?" demanda Kaemon.

« C'est bon, j'ai fini. » dis-je d'un ton neutre en m'emparant du tube que j'avais reposé sur le lit.

« Joli. » commentai-je avec un sourire malicieux.

Kaemon laissa échapper un rire. Ce n'était pas tous les jours qu'une fille le matait sans une once de gêne. Et pour tout dire, ça ne lui déplaisait pas. Cependant, il n'était pas sûr que cette remarque soit légitime. Enfin, si. Il n'était pas mal foutu mais peut-être que le reste d'alcool dans son sang l'avait forcé à parler. Avec un petit sourire en coin, il retourna dans la salle de bain sans dire un mot mais cette fois il ne ferma pas la porte. Après tout il n'avait plus grand-chose à cacher et il n'était pas spécialement pudique. Se regardant dans le miroir il désinfecta la plaie qui lui barrait la joue puis tenta enduit vulgairement son épaule de pommade. Il grimaça et finit par laisser tomber. Mettre la crème ne lui faisait encore plus mal que la blessure en elle-même. L'adrénaline qui diminuait ajouter à la fatigue le rendait sans doute plus sensible à la douleur physique. Demain ça irait mieux. Du moins il l'espérait. Il éteignit la lumière de la salle de bain et rentra dans sa chambre en baillant.

"Tu as réussi à mettre la crème sur ta blessure ?" demanda Kaemon douteux.

Elle avait beau dire qu'elle l'avait fait, il trouvait étrange qu'elle ait pu atteindre son omoplate alors que lui-même avait du mal à tous étaler sur son épaule.

« Non, répondis-je simplement à sa question. Trop loin. »

« Je m'appelle Sam. » déclarai-je tout en massant ses muscles endoloris.

Il n'eut pas le temps de lui proposer son aide qu'elle l'attrapa par le bras et le "força" à s'assoir sur le lit pour ensuite lui déposer délicatement la crème sur son épaule. Il ne protesta pas. C'était plus agréable que lorsqu'il avait tenté de le faire lui-même. Les mains de la jeune fille qui parcoure sa peau le firent frissonné. Si quelqu'un entré dans sa chambre à ce moment précis, il y aurait de quoi ce méprendre. Deux adolescents peuvent vêtu sur un lit, ça pouvait porter à confusion.

"Sam." répéta le garçon doucement.

Il avait l'impression d'être sur le point de se souvenir de quelque chose mais la fatigue faisait marché son cerveau au ralenti. C'était aussi agaçant que lorsqu'on tente de se souvenir le titre d'une chanson mais qu'on ne connaît ni le chanter ni les paroles.

"Kaemon." répondit-il.

Il n'avait pas vraiment envié que ce moment s'arrête mais la pommade avait pénétré son dos, il se leva et prit le tube dans sa main.

"Merci." dit-il "Tu as besoin d'aide aussi ou tu préfére te coucher ?"

Même si elle ne semblait pas trop se soucier de sa blessure, il se sentirait coupable le lendemain matin s'il voyait qu'elle avait toujours mal. Mais elle portait simplement un t-shirt alors elle n'avait certainement pas envie qu'un inconnu la touche.

« Oyasumi, murmurai-je avec un sourire en coin. Si tu tentes de me mettre dans ton lit je m'arrange pour que tu n'aies aucune progéniture. »

Il était temps de dormir. Le garçon était épuisé mais avoir cette présence féminine dans sa chambre était assez déroutant. Elle n'était pas que belle physiquement, elle avait aussi un caractère bien trempé qui lui plaisait. Il allait se mettre sur le canapé mais Sam fut plus vif que lui.

 "J'ai le droit à des menaces en plus !" lança Kaemon en souriant.

Il alla éteindre la lumière faisant mine de ne pas protester plus que ça, puis une fois dans le noir, il attrapa la jeune fille dans ses bras nus et la jetta doucement sur son lit avant de prendre rapidement place sur son canapé. Il s'allongea et bailla une seconde fois, il était encore plus épuisé qu'il l'avait pensé et il se faisait tard. Qui aurait pensait qu'il petite bagarre crever autant.

"Ne tente même pas de me bouger de là, il est hors de question que je te laisse dormir sur ce canapé." la prévint-il."Et j'espére bien ne pas me retrouver castré non plus."

Il attendait que le sommeil l'englouti. La lumière de la lune tracée une ligne droit jusqu'à lui, éclairant faiblement son torse. Il n'avait pas peur du noir mais aimé ces ricochés de lumière. La lune était de tout son astre préféré. Le soleil était bien trop vicieux. Il nous brulait les yeux, ne nous permettant pas de le voir réellement comme s'il cacher un secret et disparaissait dès que son job était fini. La lune, elle, était toujours présente comme si elle veillait sur le monde et nous montré différents visages d'elle-même chaque nuit. Il avait pu à de nombreuses fois le dessiné le soir lorsqu'il était à l'hôpital et qu'il n'arrivait pas à dormir.

« Méfie-toi, murmurai-je en fermant les yeux. Je mets toujours mes menaces à exécution... »

À sa plus grande joie, la jeune fille ne protesta pas plus que ça. Il put donc s'endormir à l'aide du bercement de la lune d'un sommeil profond et réparateur.

Lorsqu'il se leva il était cinq heures du matin. Tout le monde dort encore et même si lui-même n'avait pas passé une très longue nuit il se sentait reposer. Avant même de prendre une douche il récupéra le plateau qui était sur son bureau et descendit doucement dans les escaliers. La cuisine une fois atteinte, il prépara un verre de jus d'orange, un café ainsi qu'un verre d'eau ne sachant pas quoi choisir entre les trois pour Sam. Il remplaça les gâteaux par des croissants et des pains au chocolat.

De retour dans cette chambre, il n'avait croisé personne. Il aurait été plus judicieux de réveiller Sam maintenant pendant que personne ne s'était réveillé mais il n'avait pas envie de le faire. Elle dormait comme un bébé -ce qui était une drôle d'expression car techniquement les bébés ne dormaient pas si bien que ça.

Il déposa le nouveau plateau plein de victuaille sur le bureau et se rendit dans le sal de bain pour faire sa toilette en silence.

Le garçon fini de prendre sa douche mit un nouveau caleçon et enfila un t-shirt. Le poids de ce dernier sur sa blessure était supportable. Il se fixa une minute dans la glace. Comme il avait pu s'y attendre, la coupure sur sa joue et sa lèvre fendillée n'avait pas disparu et il avait du mal à savoir quelle explication il allait devoir donner à ses parents pour ne pas les inquiéter. Il sortit de la salle de bain sans bruit, prenant que Sam dormait encore ce qui n'était pas le cas. C'a dosant à la porte, il porta sur elle un regard amusé. Il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour trouver le chemin jusqu'à la nourriture.

"Déjà réveillé." s'étonna le jeune homme.

Il ne la connaissait pas, pourtant elle avait plutôt l'air du genre de personne qui restait au lit jusqu'à pas d'heure. Ce n'était pas le cas de Kaemon. Ce dernier c'était habituer à se lever tôt pour ses petits boulots. Cependant, depuis son arrivée au pensionnat il avait trouvé un travail dans un café et ses horaires étaient plus que convenables.

« Tu m'as réveillée. » lui reprochai-je en me relevant.

"Est-ce un reproche que j'entends ?" lança un Kaemon amusé.

Il n'allait certainement pas s'excuser parce qu'elle c'était réveiller à cause de sa douche. Après tout, il avait pris des coups pour elle, lui avait laissé son lit, avait pris le risque la ramener chez lui et lui avait même préparé un petit déjeuner. Alors si elle n'avait pas énormément dormis, ce n'était pas trop son problème. Néanmoins le fait qu'elle râle un peu était distrayant. Elle s'avança vers lui de telle sorte qu'il dut faire des efforts pour ne pas être tenté de laisser ses pulsions masculines prendre le dessus. Il n'était pas un animal mais combien d'hommes resteront de mabre devant une fille légèrement vêtue devant lui ? Il respira lentement puis au bout de longue seconde il se décala d'un pas sûr le côté pour la laisser passer.

"Mais je t'en pris." répondit le garçon en gardant son sourire en coin collé à ses lèvres.

La jeune fille semblait joué avec le feu et n'avait peur de rien. Au moins cela prouvait qu'elle avait une minimale confiance en lui. Ils avaient passé la nuit dans la même chambre, tous deux pratiquement nus, mais il n'avait rien tenté. Pourtant le réveille sembler bien plus difficile pour Kaemon.

"Et de rien, pour le petit déjeuner." ajouta-t-il voulant appuyer sur le fait qu'à par le fait de le blâmer parcequ'elle s'était réveillé et de lui demander de se pousser, elle ne l'avait pas remercié.

 En vrai il n'en avait rien à faire. Il voulait simplement la taquiner. C'était un truc à lui, toujours obligé de faire des petites réflexions.

Visiblement la jeune fille ne se sentait absolument pas gênée pour tout ce qu'il avait fait pour elle. D'un côté se rassura quelque peut Kaemon. Il n'aimait pas forcément l'idée qu'une personne se sente redevable envers lui. S'il faisait quelque chose, c'est qu'il avait envie de le faire.

"Castré tes hôtes, c'est une coutume courante chez toi ?" demanda-t-il d'autant plus amusé par la tournure que prenait la conversation.

Décidément elle avait vraiment l'intention d'avoir le dernier mot.

"Et puis, tu oserais vraiment priver le monde de futur petit Kaemon ?" ajouta-t-il avec sérieux. "Ce serait très égoïste de ta part."

Il fit la moue et s'allongeait lourdement sur le lit défait avant de faire une petite grimace. Certes son épaule allait mieux mais ce n'était pas une raison pour se jeter sur son lit sans prendre de précaution.

"Et puis, qui te dis que je n'en ai pas déjà une de copine ?" lâcha-t-il finalement en plaçant ses bras derrière sa tête.

Il se retint de sourire, il était pret à parier qu'elle n'avait même pas envisagé cette option, ce qui en soi pouvait-être un peu vexant.

« Quelle modestie... » grommelai-je tout en m'affairant.

« Vois-tu, déclarai-je en m'asseyant sur le lit, près de mon hôte. Si tu avais une copine, non seulement tu n'aurais pas le même comportement, mais en plus tu ne m'aurais jamais proposé de passer la nuit avec toi. »

Sam semblait bien confiante. D'un côté ses paroles avaient du sens. En effet, s'il avait eu une petite amie il n'aurait clairement pas réagi de la même manière. Il aurait certainement réveillé Mayu pour qu'elle lui passe sa chambre, et il ne se serait pas baladé torse nu.

"Peut-être que je suis juste un salopard." répondit néanmoins Kaemon.

C'était plutôt flatteur que Sam n'ait pas envisagé cette option. Les garçons qui trompait leurs copines il en connaissait pas mal. Évidemment tout le monde n'était pas comme ça. D'un autre côté, vu de la manière dont il s'était comporté avec elle, rien ne pouvait laisser pensé qu'il était un de ces mauvais garçons qui se serve de certaines filles pour un coup d'un soir.

 "Et de la façon dont tu le dis, en dirait que nous avons dormis ensemble." dit-il." Enfin on a dormi ensemble, mais pas...ensemble."

Plus claire, tu meurs. Kaemon et ses phrases légendaires. Il aurait sans doute dû dire " de la manière dont tu dis ça en dirai qu'on a couché ensemble."

"Mais tu as raison en soi. Je suis célibataire." Déclara-t-il avant dé d'étirer dans le lit. "Tu comptes t'y prendre comment pour m'empêcher d'avoir une petite amie ?"

« Hein, quoi ? fis-je tout à coup en réalisant que le garçon me parlait toujours. Ce que je compte faire ? Mais je vais toutes les faire fuir mon pauvre Kaemon ! Tous les moyens sont bons pour parvenir à mes fins ! »

Voyant la jeune fille regarder sa chemise blanche avec attention, Kaemon se rassit sur son lit pour être à la même hauteur qu'elle. Encore une fois il était très proche l'un de l'autre mais contrairement à tout à l'heure il n'y fit pas attention, trop occupé à regarder les petites taches rouges qui c'était incrusté dans le tissu. Les petits cercles disproportionnés pouvaient presque ressemblait à de la peinture, malheureusement c'était plus compliqué n'a nettoyé que ça. Il prit la chemise des mains de la jeune fille et se leva pour entrer dans la salle de bain. Il laissa la porte ouverte pour pouvoir continuer leur conversation et ouvrit le robinet afin de mouiller les endroits où la chemise était tachée. Il rajouta un peu de savon et frotta. Ça allait bien finir par partir.

"Mais tu sais, parfois certaine fille peuvent se montrer très persistante." dit-il avec un ton qui pouvait laisser paraître qu'il pensait à quelqu'un en particulier.

En effet, Sam faisait partie de ces filles qui, lorsqu'elle voulait quelques choses, faisait tout pour l'avoir. Il avait du mal à voir comment elle pourrait faire fuir des filles si ces dernières voulaient vraiment sortir avec Kaemon. Après tout, n'étaient-elles pas toutes à s'obstiner quand elles se sentaient en compétition.

Pendant quelques secondes, le regard de Kaemon se bloc sur l'eau qui était mêlée à son propre sang. Sans même s'en rendre compte, il ne bougea plus et laissa l'eau qui devenait trop chaud coulé sur ses mains. Une image sinistre lui revint en tête. Du sang. Beaucoup de sang. Et sa sœur. Si petite et fragile dans ses bras, au milieu de la route. Elle avait les yeux fermés comme si elle était endormie mais il savait que ce n'était pas le cas. De l'eau de mêlé à son sang. Ce n'était pas la pluie mais des larmes. Ses larmes.

Il sentit la présence de Sam proche de lui et ferma brusquement le robinet, secouant la tête pour chasser ses idées noires, souvenir d'un autre temps. Il sourit à la jeune fille lorsqu'elle passa un bras sur son épaule.

"Fait attention, je vais finir par croire que tu me dragues." dit-il avec une lueur de malice dans les yeux.

N'était-ce pas le cas d'ailleurs ? N'y avait-il pas une sorte de jeu de séduction entre les deux adolescents ? Que ça vienne d'elle ou de lui d'ailleurs. parce que s'il semblait qu'elle envoyer certains signaux, il n'était pas faux de dire que Kaemon y répondait.