Chaque histoire commence généralement par la naissance de la personne concernée. Mais dans notre cas, nous allons remonter un peu dans le temps et parler des parents de Hanna. Nous commençons donc avec une jeune et belle anglaise du nom d'Elisabeth Elric. Propriétaire d'une chaine de café à succès dans son pays natal, elle se met à voyager à travers le monde pour étendre son commence. C'est ainsi qu'elle rencontre Rui Dokku, PDG d'une entreprise high-tech au Japon. Une relation s'installe entre eux et de leur mariage née Hanna, tandis qu'Elisabeth fait découvrir l'Angleterre à son époux durant leur voyage de noce. Dès lors, la petite famille s'installe à Tokyo pour y couler une vie paisible.

L'histoire aurait pu s'arrêter là. Mais rien n'est aussi simple. Quatre ans après, Rui trompe sa femme et sa maitresse tombe enceinte. Cette dernière refuse d'élever l'enfant et menace de l'abandonner si Rui ne s'en occupe pas. Amoureuse mais dévastée, Elisabeth accepte qu'il garde l'enfant mais retourne vivre en Angleterre avec leur fille. Ni divorcés, ni réellement encore ensemble, les temps qui suivirent furent aussi difficiles qu’ambiguës. Dans un premier lieu, les contacts entre les parents étaient presque inexistants. Puis, les années passèrent, apaisant la douleur de l'adultère. La jeune femme en arriva presque à pardonner son époux et mena dès lors une vie amoureuse plus qu'instable : tantôt au Japon, tantôt en Angleterre, parfois même à l'étranger, elle ne cessait de partir et revenir. Bien sûr, Hanna en faisait aussi les frais. Les circonstances lui ont permis de devenir très vite bilingue mais en contrepartie, elle avait du mal à suivre à l'école, là ou le système japonais et anglais sont différents au point de ne pas commencer et terminer l'année scolaire en même temps. Par chance, elle avait des facilités, alors elle ne plongeait pas totalement, malgré la difficulté de la situation.

Quand elle entra au lycée dans son pays natal, sa mère tomba gravement malade. Un triste événement qui avait au moins l'avantage d'arrêter ces voyages intempestifs. C'est à 16 ans qu'elle envisagea d'avoir une vie normale. Malheureusement sa mère en décida autrement. Sa maladie gagna peu à peu du terrain, elle avait peur de ne plus pouvoir s'occuper de sa fille et lui demanda donc d'aller vivre avec son père peu après ses 18 ans. Au départ, Hanna refusa catégoriquement, persuadée de pouvoir se débrouiller seule. Puis, résignée, elle accepta pour rassurer sa mère.

Elle dû alors commencer une nouvelle vie au Japon cette fois-ci, de façon plus permanente. Malgré le fait qu'elle vivait sous son toit, elle n'arrivait pas à tisser de lien avec son père. Elle n'arrivait pas à s'habituer aux coutumes japonaises, elle ne se sentait pas à sa place, la guerre qui faisait rage dans le pensionnat l'insupportait et elle ne trouvait refuge que dans les photos. De plus, un immense vide s'emparait d'elle. Sa mère bien sûr, lui manquait. Mais les adieux avec son ami de toujours -et probablement son seul vériable ami-, Matt, lui avaient brisés le cœur. Les lettres étaient bien trop longues à arriver et le décalage horaire compliquait le maintien de leur amitié.

Les années passèrent doucement et la voilà à l'aube de ses 21 ans. Les contacts avec son ami d'enfance comme avec sa mère se font de plus en plus rares, tout comme ceux avec son père. Il n'y a qu'avec son frère qu'elle garde un lien. Ce dernier, lui aussi au pensionnat en classe D, fait aussi parti d'un célèbre gang de yakusa. Ou plutôt, il en est la tête de turc, alors qu'il ne s'en rend même pas compte. Cela étant, elle doit souvent le sortir de mauvais pétrins. Jeune fille sans grande force, elle a dû développer un certain caractère pour pouvoir lui venir en aide, ce qui n'est pas toujours suffisant malgré ses charmes. Elle prend soin de lui comme elle peut en tentant de garder ses distances avec le monde dont lequel son frère vit, souvent en vain. Mais elle aspire à une vie bien plus tranquille, faite de galeries -autre que les cafés de sa mère- où elle exposerait ses photos et où elle pourrait profiter d'un anonymat qui la protégerait des conflits incessants que la vie apporte autour d'elle. Malheureusement, le calme, on peut pas vraiment dire qu'il fasse parti de la vie des pensionnaires de Miyusaki !