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[TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé]

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MessageSujet: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyVen 4 Sep - 17:16
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? 

CHLOÉ TÔGASHI & MINORU TAKEDA



« Allez, courage ! Le bout du terrain et puis c’est fini ! »

J’avais décidé que courir était un bon moyen pour passer le temps lorsqu’il devenait trop long. Les cours de volley étaient sympa, et je m’y défoulais volontiers, sauf que c’était sur le temps des cours, et moi je n’en avais principalement besoin qu’en-dehors des leçons. C’était drôle, j’étais presque devenue assidue à Miyusaki tant je me retrouvais désœuvrée. Je regardais mes camarades de classe faire les pitres, et je prenais des notes comme je le pouvais. Je tâchai de ne pas trop penser à mon ancien lycée, ou à Shunsuke-kun.

Ce jour-là mes pensées avaient été principalement tournées vers Minoru, et ce qu’il me réservait le soir-même. J’avais été surprise qu’il me donne rendez-vous, d’autant plus qu’il ne m’avait rien dit de l’endroit où il comptait m’emmener. Quoi qu’il en soit j’étais contente, j’avais l’impression de retrouver mes habitudes de lycéenne lambda, qui retournait sortir avec ses amis le temps d’une cuite, ou d’une promenade en ville. Et puis il y avait quelque chose d’agréable à ce que Minoru prenne lui aussi des initiatives, que ce ne soit pas moi qui soit obligée de le tirer pour aller quelque part. Non, cette fois-ci il me proposait de venir avec lui, et je ne pouvais m’empêcher de considérer ça comme une sorte de privilège.

Tout en tâchant de garder une foulée régulière, je me tapai le front avec la paume de ma main. Quelle débile je faisais, parfois ! C’était pas non plus extraordinaire ! Je me mis à sourire bêtement. Si, ça avait bien quelque chose d’extraordinaire… J’allais peut-être en découvrir un peu plus sur Minoru, et cette perspective me rendait immanquablement impatiente.

J’atteignis enfin le bout du terrain de sport, et, me pliant en deux, les deux mains posées sur les genoux, je haletai un moment pour tenter de retrouver mon souffle. Pouah, j’avais carrément trop forcé ! Jetant un coup d’oeil à l’écran flambant neuf de mon portable que j’avais glissé dans la poche de mon sweat avant d’aller courir, je poussai un soupir. Il était à peine 19h20. Encore quarante longues minutes à tuer… D’un oeil exténué, j’avisai le terrain en pesant le pour et le contre. Un tour de plus ne pourrait tout de même pas m’achever, pas vrai ? Si ? Je poussai un soupir découragé et me ravisai. J’avais déjà assez donné pour aujourd’hui, et j’étais sûre d’avoir bien brûlé les calories prises au dîner. Au moins une bonne chose de faite…
Je rentrai au dortoir en traînant le pieds, les mains dans les poches, ma longue queue de cheval se baladant négligemment de droite à gauche au rythme de mes pas.

En regagnant ma chambre - vide, pour une fois - je me débarrassai de mes vêtements et les enfouis dans mon sac de linge sale avant de m’enrouler dans une serviette pour me glisser dans la salle de bain. Là, j’évitai soigneusement de jeter un œil au miroir, sachant pertinemment que le résultat ne me plairait pas, et laissai tomber la serviette par terre pour entrer dans la cabine de douche. 19h30. J’allais pouvoir prendre un shampooing.
Un bon quart d’heure plus tard, je sortis de la salle de bain un peu plus détendue, enflai des sous-vêtements propres, et m’armant d’un sèche-cheveu et d’une brosse, me confectionnai une tresse rapide. Je n’avais plus qu’à m’habiller, je ne comptais pas me maquiller, et tant pis pour mes cernes. Un jean délavé, une chemise bleu ciel et des bottines à lacets en nubuck brun, le choix fut vite fait. Je n’eus plus qu’à caler ma veste sous le bras, et sortis en claquant la porte.

J’espérais que Minoru allait bien, et que cette soirée se passerait bien également. En arrivant au portail, je consultai à nouveau mon portable, qui m’indiqua 19h57. Bien, j’avais trois minutes devant moi. Alors je m’adossai au portail, du côté de la rue, et observai discrètement les passants. Tokyo était une ville surprenante, et j’avais encore tout à apprendre.



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Minoru Takeda
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Chambre : Chambre cinquante et un.
Classe : Troisième sport niveau D.
Spécialisation. : Boxe.
Situation amoureuse : Mmh. C'est compliqué...

Travail : Barman dans une boîte de nuit. (A menti sur son âge pour ce job.)
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Minoru Takeda
MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyVen 4 Sep - 20:16
Je l’avais entendue ce soir là. Lorsque j’avais passé la porte de fer, j’avais entendu ces quelques manifestations de rage, avant que ces dernières ne soient sublimées par des sanglots. A ce moment, mon cœur s’était serré. J’avais l’impression que j’avais blessé la personne à laquelle je tenais le plus, et je m’en retrouvai mal. Je m’en voulais. Mais j’avais fuit. Je n’arrivai pas à faire face à mes sentiments, à faire face à cette fille qui me faisait tourner la tête. J’avais côtoyé Joyce. Mais avec elle, ça n’avait jamais été pareil. 

C’était plus vrai, plus sincère. Chloé ne me sortait jamais de la tête, et pas une seule fois je n’étais parvenu à me rassurer. A me dire que tout irait bien. J’avais l’amère impression de fuir ma vie depuis que j’étais né. Frapper, courir, crier. Tout n’avait toujours été qu’un moyen de me protéger, de ne pas entendre ce que l’on me disait. Je ne voulais plus être le vilain petit canard. Je voulais une autre identité.

Mais j’avais merdé. Une fois de plus mes démons avaient prit le dessus, et je m’étais retrouvé incapable de lui avouer. Je m’étais retrouvé incapable de la serrer dans mes bras à mon tour, de la regarder et de lui dire qu’elle était tout pour moi. J’étais parti comme le lâche que j’étais, dans la douleur de la séparation, et la connaissance de son malheur. J’avais blessé celle que j’aimais le plus, et j’avais tué mon cœur. J’étais le maître de ma destruction.

J’avais peur qu’il ne soit trop tard pour que je m’excuse. J’avais peur de tomber, d’être rejeté. J’étais effrayé à l’idée qu’elle ne veuille plus jamais m’adresser la parole. Mais l’arrivée de Juliet m’avait permis de retrouver un souffle de courage. Elle seule m’accordait ma rédemption, et me supportait depuis que nous nous étions rencontrés. Nous n’avions pas le même sang, mais peu m’importait. Pour moi, elle était la seule famille qu’il me restait. La dernière personne en qui je pouvais avoir aveuglément confiance, bien que nos chemins se soient séparés.

Je voulais dire à Chloé que j’étais désolé. Que j’étais incapable de faire face à ce que je ressentais et que c’était pour cela que je ne pouvais pas la regarder dans les yeux, que je faisais en sorte de ne jamais croiser son regard. L’envie de la prendre contre moi était si importante, mais est-ce que ses gestes avaient la même signification pour moi que pour elle ? Je n’en savais rien. Elle était un mystère, et pourtant. Je connaissais tellement de choses sur elle. Elle m’avait raconté une vie qui ressemblait à la mienne. 

Je n’avais plus de doutes. J’étais réellement amoureux de Chloé, et je le sentais dans mes tripes, dans mon cœur, et dans mon âme. Ce goût amer de l’amour incertain, cette douleur de la peur, ce déchirement de la séparation. Mais j’avais peur de me l’avouer. Et une fois de plus je fuyais. J’essayai de me convaincre qu’il n’en était rien. 

Et pourtant. J’avais finalement trouvé le courage d’envoyer un message à  Chloé pour l’emmener dans un lieu bien particulier. J’avais remarqué l’autre soir, la façon avec laquelle elle observait le ciel. Peut-être voulait-elle voir les étoiles ? Je ne connaissais qu’un lieu à Tokyo duquel on pouvait les voir. Et c’était mon endroit préféré. Je n’y étais plus retourné depuis mon accident, et aujourd’hui, j’avais envie de le faire avec Chloé. J’avais eu peur qu’elle ne refuse, mais elle avait accepté, pour mon plus grand plaisir. 

Je m’étais préparé, et m’étais rendu compte que je n’avais toujours pas récupéré ma veste, dans laquelle j’avais mes paquets de clope. Ça faisait déjà une semaine que je n’avais rien fumé. Ça commençait à me manquer, et j’étais un peu à vif. 

Je sortis du pensionnat. Il était dix neuf heures vingt-sept, et j’en avais pour au moins cinq dix minutes. J’allais être en retard. Je n’étais plus habitué à mon rythme lent de marche, et ça me bouffait la vie. C’était vraiment chiant. Un soupir passa la barrière de mes lèvres, et exactement sept minutes plus tard, j’étais devant le portail, cherchant Chloé du regard. Pour vu qu’elle ne soit pas partie…
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyVen 4 Sep - 21:26
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? 

CHLOÉ TÔGASHI & MINORU TAKEDA



Les minutes défilaient, lentement, et je commençais sérieusement à perdre patience. Et j’étais inquiète, par-dessus le marché. L’horloge de mon portable indiquait 19h26. Vingt-neuf minutes que je poireautais sur le trottoir, alors que rien ne m’assurait que Minoru viendrait. Est-ce qu’il comptait me poser un lapin ? J’esquissai un sourire, tout en serrant les bras contre mon ventre, tapant le sol de mon talon. Voilà que je me mettais à utiliser des expressions de couple. Alors là, c’est que je devais être bien désespérée, si je me commençais à considéré une sortie avec Minoru comme une sorte de rencard. Ouais, il fallait que je me calme.

N’empêche, il en mettait du temps ! Et la nuit n’allait pas tarder à tomber, en plus. Est-ce que c’était un de ces quartiers craignos dans lesquels une fille sans chaperon n’avait pas vraiment intérêt à trainer seule, ou bien ce coin-là de Tokyo était sans risque ? C’était flippant de ne pas savoir, tout compte fait. Bah, de toute façon, s’il devait m’arriver un truc, je m’arrangerais pour frapper bien fort là où ça fait mal. Ou bien je piquerais un sprint pour me planquer derrière le portail du pensionnat. Au choix.

J’avais descendu la grande rue jusqu’à un feu, où je regardais passer les voitures, et de temps en temps je tournais la tête en direction du portail, pour vérifier que, oui, Minoru m’avait bien oubliée. Peut-être que mon portable était en avance ? Un coup d’oeil aux réglages du fuseau horaire me prouva le contraire. Alors soit il me faisait vraiment faux bond, soit il lui était arrivé quelque chose. Mais je me refusais à envisager cette option. Il ne pouvait rien arriver à Minoru, il était déjà revenu de trop loin pour que le sort s’acharne ainsi sur lui. Non, non, non, il allait parfaitement bien.

« Patience, patience… » grommelai-je en frictionnant mes épaules.


Bon, eh bien puisqu’il n’avait pas l’air décidé à se pointer de sitôt, j’allais prendre mes aises. Sans gène aucune, je passai mon bras dans la manche de la veste du jeune homme, et l’enfilai. Elle ne m’allait pas du tout, mais elle était belle sa veste, et elle sentait bon. Doucement, je tirai le col jusqu’à mon nez et en humai l’odeur. Oui, c’était une délicieuse odeur de cuir, mêlée au parfum si particulier de Minoru. Je le connaissais bien ce parfum, à présent. Il me rassurait, en quelque sorte. Il me rappelait que je n’étais pas tout à fait seule, et qu’il y avait au moins quelqu’un qui pensait à moi parfois.

Je me remis à sourire comme une idiote, de ce sourire ravi dont je ne voulais plus avoir à me départir. Minoru était quelqu’un de bien, un ami précieux, et tant pis s’il se persuadait du contraire ; je serais là pour lui prouver qu’il avait tort. J’étais un peu vexée qu’il m’ait oubliée comme ça alors que c’était lui qui m’avait proposé cette sortie, et un peu déçue aussi, mais tant pis. Sûrement avait-il ressenti le besoin de se reposer, auquel cas je préférais encore qu’il reste à Miyusaki.

Je sortis de la poche de mon jean un de ces paquets de chewing-gum à la myrtille que je trimballais toujours avec moi, et en pris deux, alors qu’un passant me bousculait, faisant tomber le paquet par terre. Surprise, j’étouffai un juron et me penchai pour le ramasser. « Surtout t’excuse pas ! » faillis-je m’écrier, avant d’apercevoir la silhouette de Minoru en haut de la rue, s’appuyant sur sa béquille.

« Minoru ! » me récriai-je en lui faisant un signe, alors que mes doigts ne devaient même pas dépasser de la manche décidément bien trop grande.


Je me mis à courir dans sa direction, rassurée de le voir enfin. Il ne m’avait pas oubliée, ou du moins pas trop longtemps. Et il n’avait pas l’air si mal que ça, du moins pas plus que d’habitude. On aurait presque dit qu’il avait repris un peu de couleurs. En arrivant à son niveau, je m’arrêtai net. Un peu plus et je lui aurais fait la bise. La honte. Il fallait vraiment que je me départisse de mes habitudes occidentales. Au lieu de ça, je tendis mon index et mon majeur en forme de V et lui fis un grand sourire, comme pour répondre à un énorme cliché. Japanese attitude, please.

« Je commençais à croire que tu viendrais pas, lui reprochai-je en riant. On y va ? »





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Minoru Takeda
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyVen 4 Sep - 23:45
Lorsque je suis sorti, je n’ai vu personne. J’ai pourtant cherché dans tous les alentours du portail pour tenter de la trouver. Mais rien, que dalle. Et j’pouvais pas marcher plus vite qu’un putain d’escargot. A vif, c’est ma béquille qui paya les frais de cet énervement, puisqu’elle se prit un violent coup de mur dans la tronche, dans un son étrange. Elle allait récupérer les marques de ce coup. J’étais fatigué de croire que j’avais encore droit au bonheur. J’en avais vraiment marre.

Je tâtai ma poche, pour essayer de trouver mon paquet de clope, avant de me rappeler que putain, j’avais pas ma veste en cuir, mais une vieille veste en jean rapidement trouvée dans mon armoire parce que non, j’avais plus le droit de sortir comme je le voulais pour pas crever !!!
Me callant contre le mur, je déposai délicatement la béquille à côté de moi, alors que je montais mes mains tremblantes à mon visage, pour les faire glisser jusque dans mes cheveux, sentant au passage la cicatrice que m’avait value cette opération à la con. Je soupirai, avant de me ressaisir, et de récupérer ma béquille, pour me redresser, et me tenir droit, prêt à rentrer dans le pensionnat, puisque de toute façon, j’avais pas de clope. La putain d’sa mère.

Mais, avant que je ne passe le portail, j’entendais la voix de Chloé m’interpeller. Tout comme celle de Juliet, ou bien celle de Nowaki, j’aurai pu la reconnaître entre mille. Je me suis retourné, pour pouvoir la voir courir vers moi, ma veste sur les épaules. Je dois avouer m’être inquiété pour elle. Si elle tombait, comme la veste était trop grande, elle ne pourrait pas se rattraper et se ferait plutôt mal. Elle se stoppa net devant moi, grand sourire. Comme d’habitude. Elle ne changeait pas. J’eus l’impression que tout ce qui s’était passé sur le toit était pardonné. Et je l’espérai bien…

Puis, elle me confia qu’elle pensait que je ne viendrai pas. Je dois avouer que ça m’a fait mal. Je me suis demandé ce que j’étais sensé faire à ce moment précis. Je me suis demandé si je devais m’excuser. M’excuser de ne pas savoir le temps qu’il me fallait pour traverser le pensionnat aujourd’hui, m’excuser pour être en retard, m’excuser pour ne pas prévoir, m’excuser pour ce qui s’était passé sur le toit, m’excuser pour ne pas être capable de lui dire que je l’aime.

« Excuse-moi. » soufflai-je.

C’était un tout. Des excuses pour tout et rien. Des excuses parce que je lui en devais, mais que je n’avais pas su les faire à temps. Parce que j’étais vraiment un imbécile, qui n’était pas capable de penser à quelqu’un d’autre que lui-même. Qui restait figé dans sa peur, plutôt que de penser aux autres, et d’entendre ce qu’ils voulaient que je leur dise. 

Elle me proposa d’y aller, mais juste avant. J’avançai mes bras vers elle, pour attraper mon paquet de clope dans la poche intérieur de ma veste. Au passage, je lui en proposai une, puisque je me rappelai l’avoir vu crapoter sur cette cigarette l’autre soir. Je n’aurai jamais pensé qu’elle fumait. 

J’allumai ma clope, avant de la porter à mes lèvres, et d’acquiesçai. Je venais juste de réaliser qu’elle portait ma veste. Au fond, peut-être qu’elle m’appréciait vraiment. Ou peut-être avait-elle eu juste trop froid. Je ne savais pas, mais je préférai penser qu’elle était attachée à moi.
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptySam 5 Sep - 0:38
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? 

CHLOÉ TÔGASHI & MINORU TAKEDA




Je balayai d’un revers de main les excuses de Minoru. Ça allait, j’étais tellement soulagée de le voir, et tellement heureuse de ne pas rentrer tout bonnement dans ma chambre, que le temps passé dehors à l’attendre me semblait déjà bien loin. À vingt-mille lieues d’ici.

« Tu sais bien qu’il n’y a pas une seule chose dans ce bas-monde dont je pourrais te tenir rigueur, répliquai-je avec une mimique amusée. Je t’aime trop pour ça. »


En fait, dans ma tête, c’était lui qui me faisait une faveur en étant là ce soir, et je n’avais qu’une hâte ; découvrir enfin l’endroit où il souhaitait m’emmener. J’étais bouffée par la curiosité, à un tel point que je ne tenais plus en place. Si je ne m’étais pas fait violence pour garder un tant si peu de dignité, je cris bien que je me serais mise à sautiller sur place. Au lieu de ça, je me tournai vers mon ami pour ajouter quelque chose, juste au moment où celui-ci allongeait son bras dans ma direction. Surprise, je ne bougeai pas d’un pouce, et attendis qu’il se serve dans ma poche. Enfin, sa poche à lui, techniquement. C’est vrai que j’avais toujours sa veste sur le dos, et il n’avait fait aucune remarque. Oh là là… Dire que je comptais la lui rendre le lendemain même de la soirée où nous nous étions retrouvés sur le toit…

Mes pensées déviant sur cet épisode peu réjouissant de notre amitié, mon sourire s’éteignit brièvement. J’avais pleuré longtemps, cette nuit-là, et j’étais rentrée si tard que, le lendemain, je m’en étais trouvée épuisée. Mais je ne regrettais pas de m’être laissée aller, j’en avais bien besoin, et maintenant que j’avais pu verser toutes les larmes de mon corps, mon cœur en était tout allégé. Je m’en voulais toujours un peu de n’avoir pas su réconforter Minoru, mais je m’étais consolée en me disant qu’il avait besoin de temps pour se reconstruire, et que je ne pouvais pas lui en demander trop d’un seul coup.

Pendant qu’il extirpait une cigarette de son paquet - c’est à peine si j’avais remarqué qu’il était resté dans la poche de sa veste tout ce temps - je me hâtai de retrouver mon éternel sourire. Je n’avais pas envie d’être triste un jour comme celui-là. Non, je voulais donner le meilleur de moi-même pour passer un bon moment avec Minoru.

Je refusai la clope qu’il me proposa gentiment, mais récupérai néanmoins le paquet pour le ranger à sa place. Je n’avais pas envie de lui piquer sa morphine, j’avais moi-même horreur qu’on me taxe mes clopes. Et puis, je savais très bien me passer de tabac, alors tant que ça ne devenait pas un réel besoin, je tâchai d’éviter de fumer. Parce que c’était mieux comme ça ; pour ma santé, et pour mon porte-monnaie.

Je commençai à marcher tranquillement, à côté de Minoru, en prenant bien soin de rester à son rythme. C’était lent, mais j’avais l’habitude, maintenant. Et puis comme ça, je profitais mieux de cette simili-promenade. Et puis tout à coup, je réalisai.

« Oh merde ! m’exclamai-je dans ma langue maternelle, avant de reprendre en japonais. J’ai oublié de m’excuser d’avoir gardé ta veste… Ça m’était complètement sorti de la tête ! »


J’étais désolée, et j’espérais sincèrement qu’elle ne lui avait pas trop manqué. Surtout s’il s’agissait de son unique paquet de clopes… Auquel cas il devait probablement être en manque. Si c’était le cas, il m’avait l’air de tenir plutôt bien le coup. J’avais l’impression qu’il était un peu plus sûr de lui que d’habitude, qu’il allait mieux, mais ça n’était peut-être qu’une impression. Quoi qu’il en soit, il était différent.

« Quelles sont les nouvelles ? m’enquis-je. Tu m’as l’air bien plus en forme que la dernière fois. »




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Minoru Takeda
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« Je t’aime trop pour ça. »

Jamais aucune parole ne m’avait fait cet effet. J’étais heureux de l’entendre de la bouche de Juliet, toutes ses paroles m’avaient toujours touché. Mais cette fois-ci c’était différent. Ce n’était pas la même sensation qui parcourait tout mon corps. A ce moment précis, je me senti gêné, déboussolé, mais heureux. C’était comme si j’avais atteint un point que je n’aurai jamais pensé atteindre. J’avais l’impression que Chloé pouvait peut-être partager mes sentiments.

Puis, je me rappelai qu’elle était occidentale. Et ce sont des mots qu’ils disent plus souvent, qu’importe le contexte. Ces mots seraient toujours prononcés quoi qu’il arrive. Je connaissais approximativement la culture occidentale. J’avais mit les pieds quelques fois en Angleterre pour les repas de famille qu’on pouvait encore faire quelques fois. Ces moments me rappelaient à quel point il fallait que je m’excuse. M’excuse à ma mère pour être devenu qui j’étais. Un homme ingrat qui l’avait laissé partir, sans être capable de la retenir. Un homme qui ne lui avais jamais dit « je t’aime. »

J’avais l’impression que je ne pourrai jamais laisser Chloé partir. Qu’il fallait que je la retienne, que je ne voulais pas revivre la perte de quelqu’un que j’aimais. Mais je ne savais pas comment faire pour être certain d’être toujours à ses côtés. J’étais incertain. Surtout qu’elle affichait une mine dépitée. Je l’avais déjà fait pleurer une fois, je ne voulais pas que je sois une seconde fois la cause de ses larmes. Je fus assez paniqué sur le coup. Je ne savais que faire pour lui éviter ce malheur que je pouvais lire dans ses yeux. Chloé… Comment te dire ?

Elle refusa ma clope, ce qui me fit assez plaisir. En réalité, je la trouvai tellement jolie, douce et mignonne que je ne pouvais me résigner à accepter le fait qu’elle fume, alors que moi-même je devais cramer un paquet par jour, malgré mon état.

Je remis avec délicatesse mon paquet dans la poche de ma veste, faisant attention de ne pas toucher Chloé. J’avais toujours mes réflexes nippons avec elle, et je la traitai comme telle. Je ne voulais pas la mettre mal à l’aise avec des gestes trop entreprenants. Et en même temps, je n’avais pas envie de me mettre dans une position inconfortable…

On se mit à marcher, l’un à côté de l’autre, sans prononcer un mot, alors que je tirai nerveusement sur ma clope. J’avais envie de lui avouer. Je ne pouvais plus tenir. Prenant un élan de courage, alors que j’allais ouvrir la bouche pour lui dire ce que je pouvais ressentir, elle s’écria un mot dans sa langue natale, ce qui me fit sursauter, mais également renoncer à oser lui avouer, à ce moment précis, que j’étais amoureux d’elle.

Elle finit par s’excuser d’avoir gardé ma veste. Qu’elle portait. En un sens, j’étais touché qu’elle l’ait sur les épaules. Peut-être avait-elle fait cela parce qu’elle tenait à moi ? Ou juste parce qu’elle avait froid et qu’elle n’avait rien d’autre. Après tout, c’était le plus logique… j’haussai les épaules. Pourquoi lui en vouloir qu’elle ait gardé ma veste ? C’était de ma faute aussi de l’avoir oublié. Elle n’avait pas à s’excuser. Ce n’était pas grave.

« C’est pas grave. » 

Puis, le silence revint, comme si cette discussion n’avait jamais eu lieu. Je sais que certaines personnes sont dérangées par les silences qui s’installent entre elles et une autre personne. Je ne voulais pas que ce soit le cas de Chloé. Je ne sais pourquoi j’étais obligé de me faire violence pour la satisfaire. Sûrement parce que j’étais effrayé à l’idée de la perdre. Normalement, je n’aurai jamais répondu si l’on s’était excusé à moi…

Puis, elle fini par me demander pourquoi j’étais comme ça. Elle avait remarqué que j’allais mieux. Que j’étais bien plus heureux. J’étais extrêmement touché qu’elle le remarque. J’avais deux raisons très simples au fait de connaître le bonheur pour la première fois : elle et Juliet. Elle avait accepté un rendez-vous avec moi, et ma cousine était en ville. Que pouvais-je bien désirer d’autre ? 

« Ma cousine est de nouveau en ville. » lui dis-je simplement.

Un sourire se dessina sur mon visage, partagé entre elle et Chloé, et je passais mon doigt sous mon nez, pour cacher mes lèvres. Je me sentais bien. J’avais l’impression que mes problèmes avaient tous prit leur envol, seulement avec les phrases de Chloé.
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyLun 7 Sep - 16:01
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? 

CHLOÉ TÔGASHI & MINORU TAKEDA



Sa cousine ?… Alors j’avais vu juste, il y avait réellement un changement chez Minoru…

« Ah, Juliet ? C'est génial ! »


J’étais doublement heureuse, d’une part parce que je commençais à vraiment bien le connaître, et d’une autre part parce que tout irait sûrement bien mieux à présent. Minoru lui-même en souriait, toujours aussi pudiquement certes, mais il souriait. Minoru était heureux. Un rire joyeux m’échappa tandis que je lui jetais un regard en biais, et je sentis tout mon cœur se gonfler de reconnaissance. De ce que le jeune homme m’avait raconté, sa cousine lui était très chère, et je ne pouvais que remercier le ciel qu’elle soit enfin de retour. Avec elle a ses côtés, il n’y avait aucun doute qu’il se rétablirait deux fois plus vite que prévu. Déjà, le changement qui avait opéré en quelques jours était notable. Que serait-ce alors dans plusieurs semaines ? Il n’y avait plus de doute, cette fois, Minoru était bien vivant.

J’avais envie d’en savoir plus sur sa cousine. Qui était-elle, comment s’appelait-elle… Que faisait-elle à nouveau à Tokyo ? Était-elle revenue tout spécialement pour voir son cousin ? Allait-elle rester longtemps ? Honnêtement, j’espérais bien que ce soit le cas, car ce dernier ne s’en porterait que mieux. Mais quelque chose, dans ce tableau quasi-idyllique, me faisait peur. Et si …? Non, je ne pouvais pas envisager une chose pareille… Mais… Et si cette Juliet prenait ma place auprès de lui ? Et si en retrouvant son amie de toujours, il s’éloignait de moi ?

Cette possibilité qui n’avait pourtant fait qu’effleurer mon esprit un instant me frappa de plein fouet, et mon cœur faillit cesser de battre. Non, c’était pas possible. Il ne pouvait pas me faire ça, pas maintenant, alors que j’avais enfin l’impression qu’il m’appréciait. Cela dit, qu’est-ce qui pouvait bien l’empêcher de s’écarter de moi, à présent ? Il n’était plus seul, il avait Juliet. Sa Juliet. Celle qu’il aimait tant. Celle qui avait tant l’air de lui manquer alors qu’il se morfondait dans sa chambre d’hôpital.

C’est un sentiment étrange qui naquit dans mon cœur, un mélange subtil de peur et de jalousie. Une sorte de cocktail Molotov qui se mit à me peser lourd sur la poitrine. Ça devait bien être la première fois que je ressentais une chose pareille. De la reconnaissance, et de la tristesse.

Plus que de perdre mon seul ami, c’était de perdre Minoru que je craignais.

Perdue dans mes pensées, je ne vis pas que nous arrivions au bout du trottoir, et je perdis l’équilibre avant de m’étaler par terre avec un petit cri de surprise. Idiote. Idiote idiote idiote. J’aurais pu renverser Minoru en manquant d’attention de la sorte, et il aurait pu se faire autrement plus mal que moi. Je laissai échapper un rire penaud et me relevai en époussetant mes genoux, où le tissu de mon jean était effilé.

« Merde, jurai-je. Quelle conne. »


J’avais eu le réflexe de mettre mes paumes en avant pour ne pas me blesser, mais les manches trop grandes avaient tout pris. Par chance, le cuir avait bien résisté, et la veste n’était pas abîmée. Sinon, je crois bien je m’en serais voulu à mort. Je ramenai le col contre mes joues et pris une inspiration, comme si en humer l’odeur pouvait me redonner confiance. Après tout, si je passais la soirée avec Minoru, c’était bien qu’il voulait toujours un peu de moi, non ?




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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyLun 7 Sep - 17:52
C’était comme si je naissais de nouveau. Je n’avais plus ma mère pour me supplier de ne pas mal influencer mes cousin, je n’avais plus personne pour me traiter de sous-merde, plus rien pour le penser, bien que ce soient des sentiments qui soient encrés au fond de mon cœur, de ma tête, de mon âme. Au fond de ma personne, tout simplement. J’avais peur. Peur de mal influencer les gens, peur que ma réputation ne déteigne sur eux, qu’ils n’en pâtissent. Peur d’être leur ami et de leur porter préjudice, par la même occasion. Voilà pourquoi, au fond, je ne pouvais pas dire à Chloé que je l’aimais. Voilà pourquoi il fallait que je taise mes sentiments. Plus qu’une peur d’être rejeté, j’avais peur de lui faire du mal. J’avais peur qu’à cause de moi, elle ne se retrouve seule, et qu’elle ne puisse jamais réaliser ses rêves.

Voilà pourquoi je ne pouvais être égoïstes, et lui avouer mes sentiments. Voilà pourquoi je ne pourrai jamais la garder auprès de moi jusqu’à la fin de mes jours. Voilà pourquoi je devrais toujours garder cette distance avec elle. Qu’elle reste auprès de moi tant qu’elle en aurait besoin, qu’elle en aurait envie, et qu’elle se détache quand elle ne serait plus seule, et qu’elle aurait d’autres gens en qui croire. Ma vie se résumait en cela : attendre. Attendre que les autres n’aient plus besoin de moi, attendre que les maux passent, attendre que je trépasse. J’avais pourtant envie. Je désirai ardemment lui avouer mes sentiments qui me tiraillaient, me prenaient aux tripes sans jamais me permettre de respirer et vivre loin d’elle. Je voulais lui dire que je l’aimais putain. Plus que tout et n’importe quoi. Que je voulais la sentir contre moi, goûter à ses lèvres, savoir si elles étaient plutôt chaudes ou froides, sentir la paume de sa main contre la mienne, et nos doigts s’entrelacer, comme si rien ne pourrait jamais nous séparer. Lui dire que putain, j’suis pas un romantique, que j’ai jamais été amoureux, et que j’sais pas comment ça marche, lui dire que j’ai peur, que je regrette, que je suis désolé. Arrêter de fuir, et tout lui dire. Mais c’était pas possible. Ça l’était pas… c’était une autre dimension, tout ça, c’était loin. Trop loin de moi. Un truc qui m’arriverait jamais.

Le bruit monotone de la canne anglaise qui tapait contre le trottoir ne m’avait jamais paru aussi bruyant qu’aujourd’hui, et tirer sur ma clope semblait vouloir me soulager de la peine de cœur que j’avais. Qui sait ce qu’elle aurait bien pu répondre ? Le mégot terminé, je le laissai tomber à mes pieds, alors que ce n’était pas la seule chose qui se retrouvait à terre. Voilà que Chloé se retrouvait les quatre fers en l’air, me rappelant les maladresses de Juliet, notamment dans les couloirs du Pensionnat, lorsqu’elle marchait en arrière, pour nous garder en vue, Nowaki et moi.

Et comme lorsque Juliet tombait, je m’inquiétai pour Chloé. J’espérai qu’elle ne s’était pas fait trop mal, bien que la chute avait été assez importante vu le bruit qu’elle avait fait en s’écrasant par terre. Je la regardai. Je me sentais impuissant, je ne pouvais même pas me baisser pour regarder si elle ne s’était pas abîmée quelque part. Je ne pouvais l’aider à se relever, sans crainte de la voir tomber de nouveau, avec moi, par-dessus le marché. Je n’avais plus la force de l’aider. Alors je la regardai, me sentant inutile, et assez mal à l’aise. J’avais l’impression d’avoir tout perdu, et que plus rien ne m’était possible. Je ne su quoi faire sur le moment présent, et mon cœur se mit à battre si fort que je cru qu’il allait exploser. J’étais en train de paniquer. Je prenais conscience que je ne pouvais réellement plus rien faire.  Si je me retrouvai seul ? Et si une bande de racaille venait nous agresser ? Qu’adviendrait-il de Chloé ? J’étais vraiment effrayé à l’idée de ne plus être capable de protéger personne, tant et si bien que je n’avais même pas entendu Chloé jurer, et je n’avais même pas remarqué qu’elle s’était relevée. Mon cœur battait à tout rompre. Etait-ce là ce qu’était devenue ma vie ?
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyLun 7 Sep - 19:09
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? 

CHLOÉ TÔGASHI & MINORU TAKEDA




Minoru m’avait fixée étrangement, et puis son regard s’était perdu ailleurs, et l’éclat que j’y avais vu m’avait inquiétée. Qu’est-ce qu’il lui prenait ? Il paraissait tourmenté, alors que la seconde d’avant il souriait encore. Décidément, il avait encore besoin d’un petit coup de pouce pour relever les coins… Pas de problème, tant qu’il ne me congédiait pas, j’étais prête à n’importe quoi pour qu’il se sente mieux.

« Eh, Minoru-kun ? Ça va ? » lui murmurai-je avec un sourire, en posant doucement ma main sur son bras.


Le mutisme dans lequel il avait l’habitude de se plonger m’avait maintes fois donné du fil à retordre, et c’était toujours le cas aujourd’hui. Je n’avais jamais su si mes mots étaient les bons, et si je n’enfonçais pas Minoru dans sa peine en croyant bien faire. Il adoptait cet air impassible, ce masque derrière lequel j’essayais d’entrevoir ses traits sans jamais y parvenir tout à fait. Je déchiffrais des petits riens, des hiéroglyphes, dont je ne comprenais pas toujours la signification. Mais je voulais essayer, pour lui, aussi difficile que ce soit. Je ne voulais plus qu’il ressente ce besoin de dissimuler ses sentiments. Minoru aurait dû être capable de rire et de pleurer au même titre que n’importe qui.

« Tu viens ? » ajoutai-je.


Nous devions avancer. Peut-être qu’une fois arrivé là où il comptait m’emmener, il irait mieux. Je l’espérais. J’avais l’impression de ne vivre qu’à travers ça ; l’espoir. L’espoir qu’un jour il se montre à nouveau, l’espoir qu’il parle librement, l’espoir que  toute cette souffrance disparaisse à jamais. L’espoir qu’il ne me laisse jamais tomber pour autant. Qu’il ne me remplace jamais.

Nous nous étions remis en chemin, et la même question brûlait toujours mes lèvres, sans que j’ose la formuler. Parce que la réponse me faisait peur, et que Minoru n’était pas du genre à mentir. Ça ne lui ressemblerait pas. J’hésitais, et je détestais ça. Comment pouvais-je lui demander d’extérioriser tout ce mal qui le rongeait quand j’étais moi-même incapable de formuler mes craintes ? L’atmosphère s’était alourdie, du moins c’était mon impression, et l’agréable soirée que je voulais passer me semblait bien loin. J’allais tout gâcher avec mes tracas, alors mieux valait y mettre un terme. Tant pis pour ce qui suivrait.

« Minoru… »


Je pris une inspiration, soufflai, tournai la tête dans sa direction et détournai aussitôt le regard. J’aimais pas cette situation. Machinalement, je portai mes doigts à ma bouche et me rongeai un ongle malgré le chewing-gum à la myrtille dont le goût commençait à s’estomper.

« Est-ce que… »


Bordel. C’était pourtant pas compliqué ! J’étais Chloé Tôgashi, cette fille qui mettait tout le monde à l’aise, celle pour qui la spontanéité était une règle de vie.

« Toi et moi… c’est pour la vie, pas vrai ? »


J’avais peur. Très très peur. Peur d’être remplacée. Ou peur de découvrir, dans son regard, qu’il n’avait jamais voulu de cette amitié que je lui offrais. Ou pire. Peur qu’il ne réponde pas.



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Minoru Takeda
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyLun 7 Sep - 22:42
J’avais l’impression que Chloé pouvait lire en moi comme dans un livre ouvert. Comme si je ne pouvais jamais rien lui cacher. J’avais cette impression que le moindre de mes sentiments transperçaient mon visage, comme ils pouvaient transpercer mon cœur. Cependant, je n’avais jamais été capable de mettre des mots sur les maux, et même si je pouvais avoir envie de lui dire ce qui me blessait, je n’y arriverai pas. Je n’étais pas quelqu’un d’assez fort pour laisser ses peurs et douleurs se définir dans des mots. Ça paraissait trop vrai, et je détestai ça. Le réel. Je le vomissais, tout comme il me vomissait. On se détestait et c’était comme ça. Mais il avait toujours eu le dessus. Alors j’avais essayé. Essayé de lui faire des coups de pute. Mais je n’en n’avais jamais eu la force. Donc c’est tout. J’avais fini par baisser les bras. Mais, récemment, j’avais envie de recommencer. Recommencer à me battre, commencer à être heureux, vivre. Tout simplement. C’était dur. Je savais que j’allais verser des larmes. Mais je ne voulais plus dépendre de qui que ce soit. Je voulais être celui que j’avais été. J’avais au moins la possibilité d’aider les gens. De protéger ceux qui me tenaient à cœur. J’aurai pu aider Chloé à se redresser, plutôt que ce soit toujours elle qui m’aide. Je n’avais plus que la mauvaise réputation. Je n’étais qu’un déchet, un boulet pour ceux qui m’avaient tendu la main. Ils étaient partis pour ne plus jamais avoir de vie, pour tout voir gâcher. Voilà pourquoi ma mère avait préféré me dire adieu. J’avais toujours apprit à me débrouiller seul. Elle n’avait jamais été là pour moi. Ma vie ne changeait pas. Je n’avais plus de pression. Mais c’était horrible. Savoir que celle qui m’avait donné vie avait préféré m’abandonner me tuait. Intérieurement, j’en souffrais. Et je n’arrivais pas à le dire. J’avais honte d’avouer qu’elle m’avait laissé tomber, celle qui devait toujours être là pour moi m’avait simplement effacé de sa vie. 

Chloé n’allait pas échapper à la règle. Si elle restait trop souvent avec moi, elle finirait par en souffrir. Et je ne voulais pas que ça lui arrive. Je voulais la voir sourire, pour toujours. Même si pour cela, je devais m’oublier, je le ferai. Je l’avais toujours fait. Je l’aimais sincèrement, j’étais extrêmement heureux d’être à ses côtés. Je me sentais privilégié. Pourtant, je ne pouvais pas me résigner à lui avouer que je l’aimais. Alors, à cette question qu’elle posait, j’avais tout simplement envie de lui répondre que non, que je n’allais pas bien. Que je souffrais de ne pas pouvoir la protéger, de ne pas pouvoir lui avouer que j’étais tout simplement raide dingue d’elle, et que ça m’était tombé dessus comme une putain. Que la vie se foutait encore de ma gueule, que cette salope était encore de me tester, pour savoir à quel point j’pouvais être égoïste. Mais j’cèderai pas à ses tentations. J’tenais trop à Chloé pour ça. Je ne voulais pas la voir souffrir. J’en souffrirai aussi. Cependant, son contact me fit plaisir, et adoucit quelque peu la rancœur qui pouvait m’habiter en cet instant précis. La chaleur de la main de Chloé sur mon bras me parut bien plus importante qu’elle ne l’était réellement. Tout simplement parce que je sentais ce geste sincère. Et que j’étais touché par cela. Que ce geste représentait tellement pour moi, bien que pour elle, il ne doive être qu’insignifiant. J’avais peur qu’elle parte. Loin, et vite. Que je ne puisse jamais la rattraper. Qu’elle laisse cette mélodie dans le creux de mes oreilles. Que je ne puisse plus jamais voir son sourire, ni même entendre son rire. Je ne voulais jamais que cette éventualité arrive, et je préférai encore mourir. Aussi, tout serait tu, jusqu’à notre séparation.

Chloé finit par m’interpeller. Hésitante. Et je cru, un instant, me reconnaître en elle. Mon cœur se mit à battre à tout rompre lorsqu’elle commença à poser sa question. Se pouvait-il qu’elle me demande de sortir avec elle ? Qu’elle m’avoue qu’elle était amoureuse de moi ? Ne soit pas stupide Minoru, ce n’est pas possible. Et c’est bien ce que je pensais. Elle ne m’avoua pas ses sentiments. Cependant, elle me demanda si elle et moi c’était pour la vie. Je me sentis touché. J’avais envie de l’embrasser à ce moment précis. Mais je ne pouvais, c’était impossible, sans ruiner sa vie. Alors je continuai de marcher, pour simplement répondre.

« Jusqu’à ce que tu ne veuilles plus de moi. »

Je confirme. Pas très sexy comme réponse. Pas le truc qu’elle aurait voulu entendre. J’aurai pas pu simplement lui dire « Oui. » je ne sais pas pourquoi, mais ça avait été plus fort que moi. Je voulais lui montrer que lorsqu’elle serait fatiguée, elle pourrait décider de tout laisser tomber. Je ne voulais pas être un frein, ni même un boulet dans sa vie.
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyMar 8 Sep - 0:08
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? 

CHLOÉ TÔGASHI & MINORU TAKEDA




« Jusqu’à ce que tu ne veuilles plus de moi. »


Une phrase. Une putain de phrase. Une seule putain de phrase qui m’avait enfin fait comprendre. Toute cette souffrance, au final, se résumait en une chose ; la peur d’être abandonné. Il avait sorti ça sur un ton égal, sans s’arrêter, et j’en étais sur le cul. Dans d’autres circonstances, venant d’une autre personne, j’aurais trouvé ça mignon, ou cliché. Mais venant de Minoru… C’était simplement révélateur.

Il avait la même crainte que moi. Il avait peur de se retrouver seul à nouveau, il avait peur que ses amis partent, qu’ils le laissent tomber et qu’il doive affronter ses ténèbres tout seul. Il se battait contre la solitude, contre l’abandon qu’il avait déjà expérimenté. À cet instant précis, nous partagions la même peur.

Mais comment ? Comment était-il arrivé à la conclusion qu’un jour viendrait où je ne voudrais plus de lui ? Qu’est-ce qui avait bien pu lui passer par la tête ? Est-ce qu’il avait à ce point l’habitude qu’on le laisse tomber, ou bien pensait-il que je n’étais pas sincère ? Ça, c’était la meilleure ! Après tout ce que j’avais fait pour lui, il me croyait encore capable de lui faire un coup de pute comme ça ? C’était tellement mal me connaître…

Moi j’aurais donné ma vie pour lui, je serais retournée à l’orphelinat, quand je connaissais encore personne et que j’étais persuadée que mes parents m’avaient abandonnée parce que j’étais une méchante fille et qu’ils ne m’aimaient pas. J’aurais grandi sans foyer, sans père adoptif, toute seule dans mes cauchemars si ça avait permis à Minoru d’être plus heureux. Parce que j’étais comme ça, j’avais le cœur sur la main quand il s’agissait d’êtres qui m’étaient chers. Et là, en plus, c’était Minoru. Et Minoru, il était tout pour moi, depuis quelques semaines. Sans lui je serais devenue folle. Et maintenant je me retrouvais folle de lui. Il m’était infiniment précieux, et il ne s’en rendait même pas compte.

J’étais restée sur place, figée, les yeux vissés sur son dos. J’arrivais pas à croire qu’il ait dit ça. Alors, sans réfléchir une seule seconde, j’attrapai son bras pour le forcer à me faire face.


« Bon, cette fois ça suffit ! »


J’en avais marre de ces conneries. Marre de me répéter, et qu’il ne comprenne pas. Il s’était persuadé qu’il ne méritait l’amour de personne, et plus rien n’avait l’air de pouvoir le détromper.


« Sur quel ton il va falloir que je te le dise ? fulminai-je. Je te laisserai pas tomber. Jamais. »


Je voulais plus l’entendre dire ça. Il avait Juliet. Il m’avait, moi. Il allait s’en sortir. J’avais eu tellement peur qu’il me réponde par la négative que j’avais cru que rien ne me ferait plus mal qu’il me dise que mon amitié de signifiait pas grand chose pour lui. Mais rien que le fait de le savoir douter de mon amitié me rendait folle.

Excédée, je passai mes bras dans son dos et le serrai contre moi. Tant pis s’il me rejetait, après tout j’avais rien à perdre, il l’avait déjà fait une fois. On ne me blessait pas deux fois de la même façon. Et à force, il finirait bien par l’accepter : nous étions liés.
 



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Boum boum, boum boum.

Calmes toi Minoru. Calmes toi. Elle crie parce que tu l’énerves, c’est de ta faute, et non la sienne. Tu ne peux t’en prendre qu’à toi. Crier ne servira à rien. Respire. Respire. Tout est de ta faute, rien que de la tienne.

Boum boum, boum boum.

Tu les entends frapper ? Les démons de ton cœur. Ne leur ouvre pas la porte. Ravale ta colère, tu vas t’en mordre les doigts. Respire. Respire. Ne te laisse pas avoir. N’écoute pas leur chant mélodieux. Tu vas le regretter, tu le sais.

Boum boum, boum boum.

C’est effrayant, hein ? De ne pas savoir où tu fous les pieds. Ça fait peur hein ? De penser que tu vas pouvoir te chier. Tout gâcher comme toujours. De toute façon, tu n’es qu’un déchet, rien de plus. Tout faire foirer une fois de plus ne changera pas. T’as l’habitude de toute façon. Y’a qu’une chose qui gère ta vie. 

Boum boum, boum boum.

Respire encore. Frappes pas. Cries pas. Ne redeviens pas un monstre. Ne deviens pas fou. Calmes toi Minoru. C’est juste qu’elle n’a pas la patience de Juliet. Tu ne peux pas vivre à travers ta cousine toute ta vie. Il faut accepter que les gens aussi puissent crier.

Boum boum, boum boum.

Putain, calmes toi. Tu vas péter un câble là. Tu vas le regretter. Tu les entends frapper ? Les démons que tu renfermes depuis si longtemps. Souffle. T’as réussit à les contenir jusqu’à maintenant. Ne laisse pas les cauchemars envahir ton âme. Ne deviens pas un monstre.

Boum boum, boum boum, boum boum, boum boum.

C’est trop tard. Tu n’as pas su faire face. Ça y est. Tu laisses ta vraie nature prendre le dessus. Dit lui adieu, tu vas l’effrayer. Tant pis pour toi. Tu n’as pas su être assez fort. Tu n’es qu’un lâche, un misérable. Honte à toi. 

Je fixai Chloé en silence, ma main se resserrant simplement sur cette foutue canne. J’étais en train de péter un câble, et mon autre côté prenait le dessus. Je devenais complètement fou. Saisissant l’objet entre mes doigts, qui avait déjà prit un coup dans la soirée, je la balançai avec violence sur la route, quelques mètres plus loin. J’étais en train de laisser quelque chose d’effrayant prendre possession de moi, alors que plus rien dans ma tête, si ce n’est de la colère ne prenait place. Je lâchai un cri de rage, en frappant dans le mur, m’explosant les phalanges. Alors elle était là ma force, dans ma colère, ma  haine. 

« Mais putain, combien d’fois on m’a dit ça, hein ? Tu l’sais ? Ma propre mère m’a abandonné alors que j’étais en train de crever sur un lit d’hôpital putain ! Mes cousins se sont barrés alors qu’eux aussi m’avaient promis de ne jamais m’abandonner. Pas un seul mot, pas une seule nouvelle ! Alors non j’peux plus croire en rien, parce que ma seule famille m’a vomit, et puis c’est tout. J’peux plus croire aux belles paroles, j’en ai plus envie Chloé. »

En parlant, je l’avais plaqué contre le mur, la main en sang à côté de la tête, alors que je ne lui parlai qu’à quelques centimètres. Centimètres d’où elle pouvait voir la rage que j’avais dans le cœur, elle qui avait apprit à si bien lire en moi.

J’étais en train de tomber en enfer. Moi qui avais toujours lutté contre mes démons, qui avait toujours tenté d’être loin de ce type mauvais que j’étais au fond. J’étais un mauvais gars. J’le savais. C’était pas pour rien que ma mère avait toujours eu peur de moi. Mais c’était dur à d’viner quand j’t’aimais bien. Parce que ça voulait dire que t’avais ma sympathie.

« Tu crois qu’tu me connais ? Juliet et Nowaki aussi le croient. Mais j’suis une ordure putain, rien d’plus. Regarde c’que t’as en face de toi Chloé. Il est là mon vrai moi. J’suis pas un gentil nounours. Non, j’suis un gros connard qui f’rait mieux d’pourrir en prison, rien d’plus. Alors arrête de dire que tu m’abandonneras jamais, parce que tu vas finir par l’faire. Parce que t’auras peur. J’suis tout droit sorti des enfers Chloé. Juste un démon. » 

Putain Minoru, qu’est ce que tu chies bordel ? T’essaies de la faire fuir ? Dit lui putain. Dit lui que tu l’aimes. De toute façon c’est trop tard maintenant. En cherchant à la protéger, tu vas l’éloigner de toi. 
Putain Minoru, tu penses vraiment que t’as fait ça pour la protéger ? Tu te dis pas ça pour te protéger, toi ? T’es pas juste en train de péter un câble putain ? T’es pas juste en train de dev’nir fou. L’enfer te connaît Minoru. T’es d’jà fiché là-bas. Ta tête est mise à prix. 

« Mais putain Chloé, j’suis fou. Fou d’toi bordel ! »

Et voilà. C’est sorti. P’têtre pas la plus belle des déclarations. Tu vas probablement te prendre un râteau monumental, mais tu l’as finalement dit. Putain Minoru, tu viens d’dire c’que t’avais sur le cœur. Tu t’sens pas soulagé ?
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyMar 8 Sep - 23:13
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? 

CHLOÉ TÔGASHI & MINORU TAKEDA



J’avais déclenché une bombe. Je le savais, mon visage contre son torse, je l’entendais. J’entendais son cœur s’emballer et mes bras sentaient son corps se raidir. Un compte à rebours s’enclencha, quelque part dans ma tête, marquant chaque seconde qui me séparait de sa réaction comme un coup, un violent coup qui me prenait aux tripes. Il ne me blesserait pas, j’en était certaine. J’avais déjà vécu le plus dur. J’en étais sûre. Ni les mots, ni les gestes ne me feraient plus rien. Je passerais au-dessus de toute ça.

Je l’avais ménagé trop longtemps, et ça ne lui réussissait pas, aux dernières nouvelles, puisqu’il continuait de s’apitoyer sur lui-même. Je voulais qu’il se montre. Je voulais le voir. Voir Minoru. Pas cet être brisé qui cachait ses mille plaies derrière cet éternel masque d’impassibilité, sans jamais nous laisser l’approcher de trop près. Mais bordel, je voulais les voir, moi, ces plaies ! Je voulais les toucher, les soigner, les panser et recommencer, encore et encore, jusqu’à ce qu’elles cicatrisent. Intrusive, je ne pouvais désormais plus me contenter d’être simple spectatrice de sa destruction.

C’était quitte ou double, mais les dés étaient lancés.

Et il explosa. Sa béquille vola, et il frappa contre le mur en poussant un cri que me fis frémir. Un cri dont les vibrations vinrent hérisser mon échine. En même temps qu’il me plaquait contre le mur avec une force que je ne lui aurais jamais soupçonnée, il déversait toute sa colère, toute cette rage trop longtemps accumulée, dans des mots. Des mots qui s’enchaînaient, se croisaient, résonnaient, brûlaient, cognaient, des mots qui n’avaient rien d’anodin, car cette fois-ci c’était avec son cœur qu’il parlait. Mais ils ne détruisaient pas. Toute cette violence, toute cette hargne ne m’atteignait pas. Plus que sa poigne, plus que ce mur que mon dos avait heurté, c’était sa tristesse qui me faisait mal.

« Mais putain, combien d’fois on m’a dit ça, hein ? Tu l’sais ? Ma propre mère m’a abandonné alors que j’étais en train de crever sur un lit d’hôpital putain ! Mes cousins se sont barrés alors qu’eux aussi m’avaient promis de ne jamais m’abandonner. Pas un seul mot, pas une seule nouvelle ! Alors non j’peux plus croire en rien, parce que ma seule famille m’a vomi, et puis c’est tout. J’peux plus croire aux belles paroles, j’en ai plus envie Chloé. »


Continue. Lâche-toi. Tu es trop longtemps resté muet. Cette fois, va jusqu’au bout. Dis-moi tout. Libère-toi.

« Tu crois qu’tu me connais ? Juliet et Nowaki aussi le croient. Mais j’suis une ordure putain, rien d’plus. Regarde c’que t’as en face de toi Chloé. Il est là mon vrai moi. J’suis pas un gentil nounours. Non, j’suis un gros connard qui f’rait mieux d’pourrir en prison, rien d’plus. Alors arrête de dire que tu m’abandonneras jamais, parce que tu vas finir par l’faire. Parce que t’auras peur. J’suis tout droit sorti des enfers Chloé. Juste un démon. »


Non, je ne te connais pas. Je ne connaissais pas ce Minoru-là, mais maintenant qu’il me fait face, laisse-moi le découvrir. Montre moi donc ce foutu connard, que je juge moi-même de ce qu’il vaut. Et on verra bien s’il mérite de vivre dans les ténèbres où tu l’as enfermé. Montre-toi, Minoru. Laisse-moi contempler ton visage.

Son regard avait beau gronder de colère, je l’aimais. Parce qu’il était vivant. Il resplendissait d’une lueur furieuse qui en faisait un homme à part entière, et non plus la piètre ombre de ce qu’il s’efforçait de devenir. Je n’avais pas peur. Pas cette fois. Je me devais de tenir mes yeux grands ouverts pour contempler celui que la vie avait brisé, celui dont on avait piétiné la confiance et confisqué les rêves. Je voulais contempler l’homme qu’il était réellement, quel que soit son visage.

« Mais putain Chloé, j’suis fou. Fou d’toi bordel ! »


Un instant, mes yeux avaient lâché les siens, pour se clore. Pour intérioriser. Pour traduire. Pour comprendre. J’aurais voulu lui faire répéter ces derniers mots, pour être certaine de les avoir bien entendus. Que je n’en avais manqué aucun. Et pour entendre à nouveau le ton de sa voix. Ce ton qui ne trompait pas.

Ça sonnait comme un aveu. La déclaration d’une âme perdue, l’âme d’un damné. Comme un cri d’adieu, le déchirement d’un cœur qui s’était tu trop longtemps. À travers cette rage, cette souffrance, il aurait pu trouver mille conclusions, mais il avait fallu que ce soit celle-là. C’était ainsi. Je me prenais ses sentiments dans la gueule, comme une gifle, et je devais les encaisser.
Je me mis à flageoler, mes mains d’abord, puis mes jambes, tandis que mon cœur battait à deux cent à l’heure et que mon cerveau tentait de trouver une solution. Quelque chose à dire, n’importe quoi. Mais mon esprit avait disjoncté. Il ne me restait plus que mes propres sentiments pour faire de sa chute une rédemption.

Je n’aurais pas pu aligner trois mots sans que ma langue ne fourche. Il ne me restait plus que mon corps pour le rassurer, pour apaiser ces craintes qui le bouffaient. Alors mes doigts tremblants agrippèrent le col de sa veste, et mes lèvres franchirent la courte distance qui les séparait des siennes. Elles s’y posèrent doucement, désespérément, hurlant le même cri silencieux qu’avait enfin prononcé le jeune homme, et mêlant leur souffle au sien.
S’il s’était perdu, il nous avait perdus tous les deux.
 



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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptySam 12 Sep - 17:42


Des regrets. Des millions de regrets. Une amertume qui me prenait au corps. Je venais de tout avouer, tout lâcher comme une bombe. J’avais pété un câble, et je craignais que Chloé ne finisse par partir, me laissant seul. Est-ce que ma vie n’était véritablement qu’un semblant de pitié et de malheur ? Etais-je seulement la victime de ma propre existence ? N’avais-je jamais mérité tout ce qui m’arrivait ? Si ma mère me détestait, était-ce seulement sa faute, et non de la mienne ? Si Juliet et Nowaki étaient partis à tour de rôle, était-ce réellement de leur faute ? N’étais-je pas aveugle sur mon propre sort ? Ne m’étais-je pas perdu toutes ces années ?

Je me demandais bien dans quoi je venais d’embarquer Chloé. Je me demandais réellement qui j’étais. J’avais peur de la réponse. Peur que je n’apprenne en réalité que je n’étais qu’un démon, quelqu’un qui ne vit que pour lui, et qui n’a, finalement, aucun bon fond. Qu’une pourriture qui attend patiemment de se réveiller. Je venais de m’effrayer moi-même avec ce discours stupide, prenant conscience de ma vraie nature. Un type puant la haine, qui n’attend qu’une chose : pouvoir la faire voler en éclat. Mes poings étaient ma seule défense. Ils étaient le synonyme de ma vie. Je vivais pour frapper, pour blesser, et faire mal. 

Les mains de Chloé se refermèrent sur mon col, alors que j’attendais qu’elle réagisse, ne quittant pas son regard, l’observant dans le blanc des yeux. Dit quelque chose Chloé, ne me laisse pas dans l’incertitude. Elle rapprocha son visage du mien, avant de déposer ses lèvres sur les miennes. Sont-elles chaudes, froides ? Douces ou plutôt puissantes ? Je n’arrive pas à le déterminer. Trop de choses se bousculent dans ma tête. Qu’est ce que ce sentiment bordel ? pourquoi je ne parviens à être heureux ? C’est quoi cette peur ? C’est quoi cette inquiétude ? Pourquoi ne puis-je faire face à mes propres sentiments ? 

J’ai l’impression que j’ai enfin réussit quelque chose. Je peux tenir Chloé contre moi, en sachant qu’elle m’appartient réellement. Qu’elle n’est pas celle d’un autre homme, mais bien la mienne. Celle que je pourrai fièrement arborer à mon bras. Et dire « Oui, c’est ma copine. » celle que je pourrai présenter à Juliet, avec joie. Celle qui partagerait tellement de choses avec moi.

Je me décalai doucement, avant de la prendre dans mes bras, et de nicher ma tête dans son cou. Mais je n’arrivai plus à lui dire que je l’aimais. J’avais toujours peur. Peur qu’elle n’arrive à infirmer mes doutes. Qu’elle finisse par me dire qu’elle était finalement incertaine de ses sentiments, et qu’elle me laisse seul, pour finir cette soirée.

Oh, Chloé, mon cœur est en feu. Mon esprit est chamboulé. Chloé, comment te dire que… 

« Je t’aime tellement. » chuchotais-je, espérant, secrètement qu’elle n’ait pas entendu ma phrase.

Je l’aimais. Elle était le soleil de mon ciel, la lune de mes nuits. Les pétales de ma rose. En un mot, Chloé était ma vie.
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptySam 12 Sep - 19:53
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? 

CHLOÉ TÔGASHI & MINORU TAKEDA





Je ne croyais pas au destin. Je n’avais jamais pensé qu’il existait quelque part quelqu’un qui décidait de mes actes pour moi. J’étais maîtresse de ma vie, et si mes sentiments m’échappaient, mes choix m’appartenaient. Mon caractère était celui que j’avais forgé au fil des années, et non le fruit d’une création quelconque.

Le baiser que je donnais à Minoru ne venait de nulle autre personne que de moi. C’était mon choix, ma décision, à moi seule. Et je refusais qu’il en soit autrement. Qu’on fasse appel au dieu de l’amour, ou au hasard. Ce baiser était un vœu, une promesse que les mots ne pouvaient encore se résoudre à prononcer. C’était ma vie entière que j’offrais à cet homme bouffé par un mal qui me dépassait, et par une peur omniprésente. Mon geste était conscient, mais je savais qu’en remontant le temps une infinité de fois, mon choix aurait toujours été le même. La voilà, ma réponse. Tu es à moi, et je ne te laisserai jamais tomber, pour rien au monde, quoi qu’il dusse m’en coûter.

Un instant, j’avais été terrifiée, incertaine quant à la réaction du garçon. Il souffrait tant… L’état dans lequel il se trouvait m’était parfaitement inconnu, et je n’aurais rien su prévoir. Minoru était ainsi, secret, mystérieux, de sorte que je ne savais jamais vraiment à quoi m’attendre de sa part. J’avais appris à discerner ses émotions, mais il restait imprévisible. C’était effrayant, et envoûtant à la fois.

Mais il ne se déroba pas. Minoru me laissait goûter ses lèvres, leur odeur de tabac, leur odeur d’homme. Puis il s’éloigna brièvement, avec une douceur hallucinante pour la violence dont il avait fait preuve un instant plus tôt, et m’enlaça. Sa tête plongea dans mon cou, et son souffle vint chatouiller ma peau, provoquant en moi de délicieux frissons. Alors c’était ça, les papillons dans le ventre ? Cette sensation jouissive qui vous prend les tripes ? Cette explosion d’émotions, cette sensation de faiblesse et d’invincibilité ? C’était ça, l’Amour ?

Mes mains glissèrent le long de son cou jusque derrière sa nuque et je me blottis tout contre lui. Je n’avais pas vraiment réfléchi aux sentiments que j’éprouvais à son égard, n’imaginant même pas qu’un éventuel amour puisse être partagé. Ses silences, ses regards, cette façon qu’il avait parfois d’éviter mes yeux, prenaient à présent un tout autre sens. Je n’avais pas eu besoin de réfléchir, son aveu m’avait fait l’effet d’un gifle, et mes propres sentiments avaient éclaté tels une évidence. Aucun doute, aucun questionnement, tout avait été si facile… Mais qu’avait-ce été pour lui ? Combien de fois avait-il fait taire son cœur ?

« Je t’aime tellement. »


Mon cœur rata un battement, ou peut-être deux. Dans un murmure, Minoru venait de mettre des mots sur ce qu’il ressentait. Des mots justes, sincères, qui reflétaient un amour incroyable. Et je compris enfin. Je compris ce qui m’avait poussé à  rester dans cette chambre d’hôpital, à y revenir chaque jour, à marcher à ses côtés aujourd’hui, moi qui ne persévérais jamais. C’était la première fois que je ne baissais pas les bras devant une difficulté, et alors que celle-ci était de taille, je n’avais jamais ne soit-ce que songé à tout laisser tomber. J’étais amoureuse.

Je fermai les yeux, tentant de retenir ces putains de larmes qui montaient, qui menaçaient de perler au ras de mes cils, tant j’étais émue, tant mon soulagement était grand, tant l’expérience de l’Amour était impressionnante. Je me contentais d’étreindre Minoru un peu plus fort, avec un immense sourire malgré mon menton tremblant. Et puis je me souvins sa blessure à la main, qui devait le faire souffrir depuis son accès de colère.

Doucement, je me défis de ses bras et déposai un baiser sur sa joue, très tendre, avant de lui prendre la main avec mille précautions. Il s’était joliment amoché les phalanges, en tapant contre ce mur.

« C’est malin, soufflai-je. J’ai rien pour te soigner. »


Dans un premier temps, un mouchoir aurait fait l’affaire, ne soit-ce que pour éponger un peu le sang, mais comme je n’avais ni ma veste ni mon sac, je me retrouvais incapable de l’aider.

« Est-ce que tu veux rentrer pour passer à l’infirmerie ? »


Peut-être aussi que tout ça l’avait fatigué, et qu’il préférait se reposer ? Furtivement, je passai un doigt au coin de mes yeux pour en chasser les larmes.



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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyDim 13 Sep - 15:44
Beaucoup de sentiments s’étaient succédés dans ma tête ce soir là. Je n’avais probablement jamais ressenti autant de choses en l’espace de quelques heures en vérité. Mon esprit était totalement perdu, alors que je continuai d’étreindre Chloé contre moi. Je commençai à me sentir assez mal. La tête venait à me tourner, tant j’avais fait d’efforts sous la colère, et je n’avais plus envie que d’une simple chose : retourner au pensionnat. J’aurai tellement voulu passer la suite de la soirée avec Chloé, mais cela me paraissait impossible maintenant que je commençai à me sentir mal. Malheureusement, je n’étais pas totalement remis de mes hospitalisations, et trop forcer physiquement m’avait été fortement déconseillé par Hagawa-Sensei. 

Chloé se décala avec douceur de mes bras, avant de déposer un baiser sur ma joue. Avait-elle seulement entendu ce que je lui avais susurré ? je ne pense pas. Et ce n’est pas plus mal que ça en fait. J’ai peut-être regretté de luis avoir dit ces mots. Je pense que j’avais eu peur, véritablement, qu’elle me réponde qu’elle était incertaine, et qu’elle ne savait pas si elle aussi éprouvait de tels sentiments. Alors je préférai encore qu’elle n’ait rien entendu, plutôt que de prendre ce risque. Mais j’avais besoin de l’entendre. J’avais besoin de l’entendre dire qu’elle m’aimait. Il était peut-être trop tôt pour pouvoir entendre ces mots que j’attendais, avec autant de désir. 

Avec douceur, elle s’empara de ma main, amochée, dont le sang avait glissé le long de mon poignet, dans un premier temps, puis, qui avait fini par passer le long de mes doigts, lorsque j’avais laissé mes bras tomber le long de mon corps. J’espérai ne pas avoir abîmé les vêtements de Chloé, avant de me rappeler qu’elle portait ma veste à moi. Ce n’était donc pas un problème, en vérité. Et j’en étais sacrément soulagé. Je ne voulais pas qu’elle ait des soucis à cause de moi. Mais pour le moment, elle s’inquiétait de pouvoir soigner cette main blessée. J’haussais les épaules. J’étais assez habitué à avoir ce genre de choses, des coups sur le visage, ou encore des bras cassés. Ce n’était pas quelques blessures sur la main qui allaient m’achever. J’avais déjà perdu beaucoup plus de sang que ça. Je ne m’inquiétais vraiment pas, et je décalai ma main d’entre ses doigts, pour ne pas qu’elle le fixe et se fasse un sang d’encre. Ce n’était pas bien grave, alors je ne voulais pas l’inquiéter. Tant que je restai calme, elle pouvait l’être. Ça voulait dire que ce n’était rien. Je ne sais pas pourquoi, mais pour la rassurer, je me suis senti obligé de lui sourire. Chose que j’ai fait, très furtivement en fait. Je n’aimais pas sourire. Je n’aimais pas montrer comment je me sentais. Mais je voulais la rassurer. Je voulais qu’elle sache que j’allais bien. 

Elle me proposa finalement de rentrer pour aller à l’infirmerie. Je n’avais pas particulièrement envie d’y aller. Je voulais vraiment rester avec elle. Mais je me sentais partir. Je commençais à aller très mal, et il fallait que je me repose pour que je me sente mieux. Je m’étais de nouveau appuyé au mur, pour reprendre mes esprits, et surtout, pour ne pas m’effondrer, maintenant que j’avais bien trop forcé. 

« Je suis un peu fatigué. » lui soufflai-je discrètement.

Il fallait que j’aille récupérer la canne anglaise que j’avais balancée sur la route, déserte à cette heure-ci. Mais je ne savais pas comment y aller. La seule issue possible que j’y voyais était de demander à Chloé d’aller le faire pour moi, mais je n’osai pas vraiment, bien trop gêné pour ça. Je baissais la tête, avant de la regarder de nouveau.

« Est-ce que… hésitai-je, tu peux aller récupérer ma béquille ? »

Chloé acquiesça, avant d’aller la récupérer, et de revenir à ses côtés. Je lui saisis tendrement la main, avant de tourner la tête, gêné. Je m’appuyai de la main abîmée sur ma béquille, avant de prendre la direction du pensionnat aux côtés de celle que j’aimais. Pour la deuxième fois de ma vie, je goûtais au bonheur.
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] EmptyDim 13 Sep - 16:24
Rp terminé et archivé, 10 okanes chacun pour avoir balisé. o/
Bon jeu !
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MessageSujet: Re: [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] [TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé] Empty
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[TERMINÉ] « Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens, qui nous empêche d'en inventer un ? » [Minoru & Chloé]

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