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"Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae]

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Junho Bae
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"Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] Left_bar_bleue0 / 1000 / 100"Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] Right_bar_bleue

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Junho Bae
MessageSujet: "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] EmptyJeu 5 Nov - 21:35
Dans sa chambre, le nez dans un livre, Junho profitait de son temps libre, pendant qu'il n'était pas encore submergé de travail pour faire ce qu'il aimait le plus : lire. Sans surprise, c'était une pièce de théâtre. A son dernier jour en Corée, son professeur de littérature lui avait donné une liste de livre qu'il devait lire pour acquérir une certaine culture générale et internationale. Les livres semblaient traiter de sujets divers et provenaient de pleins de nationalités. Cela faisait trois ans qu'il suivait les cours de ce professeur et il lui avait tant appris. Presque autant que son grand-père. De sa vie, c'était les seuls hommes que Junho admirait, de par leur élégance et aussi par leur intelligence. Ce fut difficile de quitter ce professeur qui semblait sincère quand il lui disait qu'il avait rarement vu un élève aussi brillant et vu la facilité avec laquelle il avait intégré le pensionnat au Japon, mais surtout la classe A, Junho avait la prétention de le croire sur parole. Son grand-père lui disait souvent qu'il était doué dans ce qu'il faisait mais que rien n'était parfait. Ce n'était pas une critique, loin de là, l'aïeul l'estimait bien trop pour cela, c'était la meilleure façon, selon lui, de faire comprendre à Junho qu'il y avait dans la vie toujours meilleur que nous, aussi doué peut-on l'être. S'il y avait bien une chose que la vieil homme ne voulait pas, c'était bien que son petit-fils soit un petit prétentieux.
Finissant la dernière réplique, il s'imagina la scène assez rapidement, comme à chaque fin de livre. L'homme qui terminerait la pièce serait à genoux par terre, regardant le ciel, les paumes vers le ciel comme s'il le suppliait puis finirait par baisser la tête. Les lumières s'éteindraient, le rideau se fermerait et le public applaudirait après quelques secondes de silence, trop admirable pour faire quoi que ce soit avant. Les acteurs viendraient saluer puis repartiraient. C'était cela qu'il voulait faire. Faire passer des choses aux gens, en les divertissant leur apprendre des valeurs – car si il y avait bien une chose que Junho aimait, c'était les pièces de théâtre avec une valeur défendue, un véritable engagement, jusqu'à se battre corps et âme pour cela. Son besoin de lire, d'enrichir ses connaissances n'étaient pas rassasier alors il se jeta sur son bureau à la recherche de quelque chose qu'il n'aurait pas lu une bonne dizaine de fois déjà. Forcément, il ne trouva rien qu'un poème français, très court mais qu'il lui plaisait. Baudelaire. Un auteur qu'il n'avait pas eu la chance de lire beaucoup et pourtant, pour le peu qu'il avait lu cela lui plaisait énormément. Ce poème ne fit pas exception. A une passante était un poème qui exprimait tout ce qu'avait ressenti ce poète quand il avait croisé une femme dans la rue, elle ne semblait pas vraiment le remarquer mais lui l'avait bel et bien vu. Il disait même en être tombé amoureux, ça, Junho n'y croyait pas, l'amour était quelque chose qui venait au bout de longues discussions, de quelques temps. Une attirance naît dès les premiers regards mais l'amour, c'est bien plus long, bien plus complexe.
Il avait finit ce poème et visiblement, plus aucun livre ne l'intéressait, les ayant tous déjà lu plusieurs fois. Il prit son manteau accroché au porte-manteau lui-même accroché à sa porte et se regarda dans le miroir. Loin de lui l'idée de se rassurer sur sa beauté, il souhaitait juste confirmer qu'il était propre et élégant, c'était une marque de respect qu'il ne pouvait pas négliger. Heureusement qu'il vérifia, ses cheveux avaient visiblement un peu souffert de ses nombreux changements de position dans son lit, préférant parfois être assis, parfois allongé ou bien debout, jouant à moitié la scène qui l'intéressait tant ce qui impliquait de faire des gestes et donc, comme cet après-midi là, de risquer de se décoiffer. Il vérifia qu'il avait un peu d'argent puis quitta sa chambre. Son grand-père était dans le salon à ranger des feuilles, il lui dit qu'il sortait et sans attendre de réponse puisqu'il savait qu'il l'y autoriserait, il quitta leur résidence.
A peine avait-il posé un pied dehors qu'il sentit la fraîche brise lui caresser le visage, soulever ses cheveux qu'il avait recoiffé et qui le faisait se sentir à l'aise. Il n'avait jamais apprécié les lourdes journées d'été qui étaient souvent bien trop arides pour lui. Transpirer alors qu'on avait parcouru qu'une dizaine de mètres en marchant le plus lentement possible n'était vraiment pas ce qui lui plaisait. L'automne et ses feuilles rougis qui flottaient dans l'air après s'être douceureusement décrochés des arbres étaient la période qu'il préférait. Le climat y était beaucoup plus appréciable, doux et à la fois particulier. L'automne c'était spécial mais tout le monde aimait cette saison. On voyait les feuilles tomber, la nostalgie gagnait chaque être et c'était la bonne saison pour réfléchir, faire le point.
Junho ne s'était pas aperçu qu'il était déjà arrivé à la librairie. Il entra et, étant venu plusieurs malgré le fait qu'il soit récemment arrivé, il connaissait les rayons. De ce fait, il savait exactement où allait. Pour une fois, il savait ce qu'il était venu chercher : une pièce de théâtre comique d'un auteur français. Il ressortit donc très rapidement de cette boutique. Au départ, il ne comptait sortir que pour acheter un livre mais maintenant qu'il était dehors, il avait envie d'en profiter un maximum. Le ciel était nuageux, une légère brise, des feuilles qui tournoyaient dans le ciel, c'était le temps idéal pour aller lire dans le parc. Sans se poser plus de question, il prit la route direction le parc.

Arrivé à Tokyo il y a peu de temps, il avait néanmoins pu constater qu'il avait un excellent sens de l'orientation. Au début, il lui avait fallu s'habituer à cette nouvelle ville mais il se rendait compte qu'il se souvenait comment se rendre à un endroit en y étant allé qu'une seule fois ce qui l'aiderait certainement beaucoup. Il arriva donc assez rapidement dans le parc. En revanche, il avait oublié que c'était un samedi après-midi et eut donc la chance de s'apercevoir tardivement que beaucoup de personnes avaient eu la même idée que lui. Un samedi après-midi, cela n'étonnerait personne mais c'était complètement sorti de la tête de Junho. Il cherchait désespérement un banc de libre mais il n'en trouvait pas. Il continua d'avancer, passant devant le temple et enfin, devant ce dernier, il en trouva un. Sous des arbres aux feuilles qui n'étaient plus tout à fait jaune mais pas encore rouge qui plus est. Il s'installa et commença sa lecture sans se soucier des personnes qui l'entouraient. Il l'aurait peut-être fait si il n'était pas si impatient que cela à lire la première scène afin de savoir de quoi parle l'histoire. Souvent, il lisait la scène d'exposition puis il s'arrêtait quelques minutes, le temps que son esprit imagine ce qu'il pourrait se passer par la suite. Certainement il lèverait les yeux vers les hauts arbres afin d'admirer leurs sublimes feuillages qui avaient dépassés le jaune mais qui n'étaient pas encore rouge. Pour l'instant il n'en était pas encore là, il lisait, prenant le temps de bien cerner les personnages. 
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Tammin Mizusaki
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Tammin Mizusaki
MessageSujet: Re: "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] EmptyJeu 5 Nov - 23:20

Aujourd'hui est une journée particulièrement spéciale. Je n'ai pas réussi à trouver le sommeil, la nuit dernière. Pour la simple et bonne raison que je déteste la date à laquelle nous sommes. Ce chiffre, je le maudis. Il y a six mois, jour pour jour, la vie m'a arraché ma mère. Cette figure maternelle qui était tout pour moi, n'est plus et aujourd'hui encore, j'en souffre terriblement.

Comment peut-on faire face à une telle perte ? Que quelqu'un me donne sa solution car je dois bien avouer être perdue et sans compréhension. Comment peut-on continuer à vivre sans sa mère ? Cela m'est impossible, inenvisageable. Pourtant, je suis là, me direz-vous. Eh bien, justement. Que fais-je ici ? Je ne mérite si peu de vivre comparé à elle. J'échangerais nos places sans même réfléchir, si cela m'était possible. Ma mère. Ma tendre mère. Mon amour pour elle est si fort et résiste tellement depuis le début de cette souffrance. Sa perte m'entaille le cœur et les veines chaque jour un peu plus, depuis six mois. J'aimerais trouver la force de confronter mon passé et mon futur. Trouver le remède à cette blessure béante qui fait face à ceux qui m'entourent mais pour le moment, il est introuvable.

En me levant, ce matin, bien que n'ayant pas dormi, j'eus la sensation d'être reposée. Cela me paraissait si étrange et si censé, à la fois. Je m'étais habillée d'une tenue sombre et m'avais attaché les cheveux sans prendre vraiment le temps de paraître jolie ou présentable. La gorge nouée, le cœur serré, je n'eus même pas le courage de me regarder dans le miroir. Aujourd'hui, je ne voulais voir personne de mon entourage. La douleur aurait été d'autant plus profonde et je ne voulais pleurer devant personne. Je me l'interdisais. Devant quiconque. Je n'avais pas encore la force de me montrer telle que j'étais. De distribuer fièrement ma sensibilité à ceux qui le mériterait pourtant amplement.

Fuyant le regard de chaque citoyen de ce pays, je m'étais tout de même dirigé chez mon père, tôt ce matin même. La seule personne qui pouvait me voir dépérir en cette douce journée automnale, était bien mon paternel. Le seul homme à pouvoir comprendre ma peine, à la partager et le seul cherchant à m'en débarrasser. Mon pilier. Ma nouvelle raison de vivre. Si un événement venait à me le prendre, je perdrais tout espoir et quitterais ce monde, de ma propre volonté et cela sans le moindre regret. La vie ne m'était aucunement envisageable sans lui. Aucunement.

Lui rendant visite, j'étais entré dans la maison dans l'esprit que nous serions que tous les deux. Comme nous l'avions toujours été depuis cet après-midi tragique. Or, ce ne fut pas du tout le cas. Bien au contraire. Toute la famille de mon père se trouvait là. Les mines étaient tristes, graves et presque désemparées. Lorsque je fus à l'intérieur, les regards se tournèrent vers moi et je sentis leur compassion m'envahir. Les larmes me montèrent instantanément aux yeux et je sentis mon souffle se couper. Quelle est cette ambiance tout à coup ? Je regardais chaque personne présente, sous le choc. Mon père se montra lentement et j'aperçus son faible sourire des mauvais jours. Il prononça mon nom et me tendis ses bras avant d'ajouter que j'étais celle qu'ils attendaient.

Ne voulant pas craquer devant tant de monde, je partis me réfugier dans ses bras et me mis à pleurer silencieusement contre son torse. Il le sentit. Il s'en doutait bien. Il me connaît par cœur. Je sentis ses bras me serrer et sa tête venir se poser sur la mienne. Son souffle était chaud et venait parfois me caresser la peau. Il me murmurait des mots en anglais, ma langue maternelle. Il me répétait qu'il était là et que je devais rester forte. Que ma mère me regardait certainement et qu'elle était sans nul doute extrêmement fière de moi. J'entendis ensuite la famille de mon père. Chacun leur tour, ils venaient me murmurer des mots pour me soutenir. Cela me fit craquer totalement et j'explose mes sanglots sans même pouvoir me retenir. Ma tristesse devait s'envoler. Je devais évacuer. Non, six mois c'est bien trop court pour faire son deuil. Je suis loin d'en être capable. J'ignore même si après plusieurs années, je serais capable de le faire.

J'ai passé le plus clair de ma journée avec eux. Nous étions réunis, au salon, au milieu de photos et de vidéos de mon enfance. Nous nous racontions des histoires et je me remémorais les plus beaux moments de ma vie. Comme la fois où lorsque j'avais 8 ans, je me suis fait piquer par une abeille et que ma main gonflait dangereusement. Cela m'avait tellement amusé, persuadé que je devenais un ballon et que je pourrais bientôt voler. Ma mère, quant à elle, était terrifié et m'avait conduit aux urgences en criant sur le personnel avant de fondre en larmes et de les supplier de me sauver la vie. Ils étaient tellement surpris par la réactivité de ma mère qu'ils m'ont confié à l'oreille que ma mère devait vraiment beaucoup m'aimer. Ce à quoi j'ai répondu : « Son amour n'est rien comparé au mien. » Cela les avait, d'ailleurs, fait sourire. Ou alors la fois où j'apprenais à surfer. Je devais avoir 12-13 ans. Ma mère me surveillait de la plage et à chaque fois que je tombais de la planche, elle hurlait et m'ordonnait de revenir car c'était trop dangereux. Elle se rongeait les ongles et tapait du pied comme elle avait l'habitude de le faire dès lors qu'elle était en proie au stress. Je lui répétais que ce n'était rien et que Nolan était là pour veiller sur moi. Cela la rassurait le temps de quelques minutes, jusqu'à la chute suivante ou le même schéma se répétait.

Lorsque l'ambiance fut trop lourde à supporter et que les souvenirs m'assaillaient le crâne, je pris la fuite, après avoir pris la peine de dire au revoir et d'embrasser mon père, bien évidemment. Marchant dans les rues de Tokyo, je me mis à réfléchir sur tout ce que j'avais pu vivre et tout ce que j'aurais voulu encore vivre. Des pensées bien trop piquantes pour une telle journée alors je me mis à courir tout en jurant que la vie était une catin et que je n'étais autre que sa fille prodige. On a beau me répéter que vivre n'est pas un crime, j'ai pourtant l'impression d'en commettre un, à chaque fois que je respire. Si elle est morte, c'est à cause de moi. Je suis un monstre.

Je regrette tellement de ne pas pouvoir prendre le premier avion en direction de Sidney pour aller me recueillir sur sa tombe. J'aurais pu lui parler et me confier à elle, comme j'aimais tellement le faire de son vivant. J'ai tellement besoin d'entrer en contact avec elle mais ce pays m'en empêche. Cette nouvelle vie et ses frontières me privent de ce seul besoin journalier. C'est en laissant mes pensées vagabonder avec rage que je me rappelais lentement des paroles de ma grand-mère paternelle. Elle avait parlé d'un temple à Ueno. Elle comptait y emmener mon père en fin de journée pour qu'il s'y recueille. Il m'avait même demandé de l'y accompagner mais je lui avais fait comprendre que ce serait trop dur. En réalité, ce n'était qu'un bien gros mensonge. Je meurs d'envie de me recueillir, il n'y a rien de dur à cela, bien au contraire, c'est même vital pour moi. Ce que je refusais par cette négation, c'est le fait de me montrer fragile devant lui ou devant sa mère. Je ne souhaite, juste, pas briser ma carapace devant eux et me mettre à nue.

Reprenant espoir, je me renseigne rapidement auprès de quelques citadins qui attendaient le bus pour savoir quelle ligne je devais prendre pour me rendre à Ueno. Par la plus grande des chances, une femme se rendait elle aussi dans ce quartier et me proposa de me guider, voyant que c'était important. Je la remerciais vivement et la laissa donc me guider. Je conservais un silence presque mortifiant durant tout le trajet et me permis de lui demander par où aller pour me rendre au temple, lorsque nous étions arrivées dans les ruelles de ce quartier populaire. Elle m'indiqua le chemin et je hochais la tête comme pour mieux retenir les informations qu'elle me donnait avec tant de gentillesse. Je lui offrais mon plus sincère sourire et la remerciais une dernière fois, avant de partir à la recherche de ce monument ? Puis-je vraiment le nommer ainsi ? J'en doutais.

Ma mémoire ne m'ayant joué aucun tour, miraculeusement, je finis par trouver le lieu que je désirais rejoindre. Maman, y es-tu pour quelque chose ? M'aides-tu à le rejoindre depuis que j'en ai l'intention ? Le parcours m'avait paru si facile, sans aucune complexité. Je me mis à marcher lentement vers le temple et chassais vite mes larmes. On devait très certainement voir ma tristesse sur mon visage mais cela m'importait peu. Je voyais bien que certains japonais me regardaient mais je m'en contrefichais. Je me stoppe à la hauteur d'un banc qui se trouvait juste devant le temple et la tristesse m'envahit encore plus. J'ignorais totalement la manière de se recueillir de ce pays et j'avais peur de mal faire les choses. Ne pourrais-je donc pas parler à ma mère ?

C'est alors que j'eus l'intelligence de tourner la tête et je vis un garçon, assis sur le banc, et qui semblait absorbé par sa lecture. Je me mordis la lèvre, nerveuse mais pris mon courage à deux mains pour tout de même le déranger.

« Excus-ez-moi ! »

Mes lèvres tremblaient et je ne me surprenais à vouvoyer ce garçon qui ne devait pourtant pas être si âgé que ça, par rapport à moi. Ma sensibilité actuelle me rendait totalement différente. Pourvu qu'il ne m'envoie pas balader et qu'il accepte de m'écouter.
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Junho Bae
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"Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] Left_bar_bleue0 / 1000 / 100"Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] Right_bar_bleue

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MessageSujet: Re: "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] EmptyDim 8 Nov - 10:56
Junho avait presque finit la scène d'exposition et comme son professeur avait annoté sur la feuille, la pièce semblait drôle, du moins pour le moment. Si l'auteur employait des mots qui n'était presque plus utilisé, la lecture en restait fluide et légère, vraiment comique aussi. Dans cette scène, il y avait déjà trois genres de comique comme celui de caractère ou de langage car cette pièce débutait par une querelle entre un couple, finissant même par les coups que l'homme porta à sa femme. Si dit comme cela, il n'y avait rien où l'on pouvait rire, les répliques étaient exceptionnelles. L'humour était de rigueur et après la pièce que Junho de finir, ce n'était pas de refus. Quand il finissait un livre où, à la fin, beaucoup de personnages mourraient, il le ressentait un peu sur son moral et lire quelque chose de plus léger, de plus simple également, cela le changeait énormément.
Il finit de lire la scène alors il releva la tête afin de regarder ce qu'il s'était passé pendant qu'il était concentré sur les mots écris en français car il avait appris à comprendre cette langue. La parler était une chose bien plus difficile qu'il ne l'avait cru et il ne maîtrisait pas encore tout ce qu'il lui fallait. Néanmoins, il était toujours fier de se balader un livre européen ou américain à la main et de le comprendre, en plus. Il ne sentait pas meilleur, il savait juste qu'il avait une certaine facilité à apprendre de nouvelles langues que certains n'avaient pas et qu'il en était extrêmement chanceux, il ne critiquait personne en revanche. C'est humain d'être d'arborer ce que l'on savait faire alors que les autres ne savaient pas, de le dire une fois aussi parce qu'après tout, on ne peut pas s'empêcher de partager sa réussite au plus grand nombre, comme c'était humain de manger lorsqu'on avait faim. Pour Junho c'était logique et plutôt évident. Il ne comprenait pas que l'on puisse se sous-estimer, il n'y avait aucune honte à savoir.
Il vit à sa droite une jeune fille arrivait lentement. Elle avait le visage rougit, les yeux humides mais surtout l'air triste. Sans connaître cette jeune fille, il l'associa directement à la passante du poème qu'il avait vu avant de partir. Elle était relativement grande, mince et avait l'air en ''grand deuil'' comme la femme décrite par l'auteur. La seule différence c'est qu'elle ne semblait pas être une beauté froide, le contraire aurait été plus correct justement. C'était très étrange puisqu'elle semblait mélancolique au plus haut point et pourtant il lui trouvait quelque chose de réchauffant, presque rassurant. Ce n'était qu'une impression, comme l'avait fait Baudelaire dans son poème, il idéalisait certainement cette jeune femme qu'il n'avait jamais vu auparavant. Quoi de plus normal puisqu'il était arrivé très récemment, mais cela accentuait encore plus le fait qu'il ressentait des choses inexplicables. Il se rendit compte qu'il la fixait depuis un petit moment déjà et que cela ne se faisait véritablement pas, même si il ne faisait rien d'interdit, ce n'était pas agréable de se retrouver ainsi détailler par un inconnu.
Il reporta son attention sur le livre, continuant sa lecture, commençant donc la deuxième scène quand une voix sembla l'interpeller. Il releva la tête vers celui qui lui parlait et qu'elle ne fut pas sa surprise quand il constata qu'il s'agissait de la fille qu'il avait observé quelques instants auparavant. Junho se demandait si elle avait vu qu'il l'avait observé mais feignit l'ignorance, l'incompréhension. En tout cas, la jeune fille était tout aussi émotive de loin que de près. Il put néanmoins la regarder avec un peu plus de précision mais il n'en fit rien, elle avait certainement besoin de quelque chose. L'heure ou sa route, certainement et quoique généreux, il ne pourrait pas l'aider sur le chemin à prendre car, s'il retenait un chemin qu'il n'avait emprunté qu'une fois, il n'arrivait pas à l'expliquer à quelqu'un, encore moins à une étrangère qui avait peut-être un vocabulaire limité.
''Oui ? Vous désirez quelque chose ?''
Le fait qu'elle le vouvoie montrait à quel point elle était une personne respectueuse et pour cela, il ferait son maximum pour l'aider, en plus du fait qu'en dehors de son physique pas du tout japonais, elle avait vraiment l'air perdue. En face de ce temple, devant lui, sous ses arbres aux feuilles orangées, elle n'avait pas sa place, ou tout du moins, pas dans cet état. Il parlait pas du fait qu'elle ait pu avoir des cheveux en bataille ou être habillée en pyjama, à vrai dire il n'y avait pas fait attention, mais qu'elle soit aussi morne, quasi éteinte même. Toute personne ne méritait pas de vivre avec cette expression abattue sur le visage, qu'importe la raison, tout simplement parce que personne ne méritait de souffrir, d'après le point de vue du comédien. Il la vouvoyait également puisqu'il la respectait et qu'il ne se voyait pas faire autrement. Il avait été bien éduqué et il avait bien compris à quel point c'était important de faire bonne impression dès la première image que l'on donne de soi.


Ignorant totalement la raison pour laquelle elle était venue l'aborder, il espérait que ce n'était pas pour le regard appuyé qu'il lui avait porté quelques instants auparavant car sa ressemblance avec une femme dont il avait lu le portrait serait assez difficile à expliquer. Se le dire à soi-même, c'était toujours plus simple que de se faire comprendre par les autres alors il n'osait pas imaginer ce qu'il dirait si elle était là pour cela. Comme il l'avait déjà dit, il n'avait rien fait de mal, juste observer les personnes marcher mais il ne voulait pas la mettre mal à l'aise, elle avait l'air suffisamment accablée comme cela. Il s'excuserait tout de même pour cet affront mais bizarrement, il n'avait pas l'impression qu'elle lui aurait parlé la voix tremblante, elle aurait été plus directe, plus sûre, simplement pour lui montrer que cela ne lui plaisait pas or ce n'est pas ce qu'elle fit. Hésitante, presque anxieuse, elle semblait aussi rongée par l'hésitation que lui sauf qu'il avait apprit à ne rien laisser paraître. Pas totalement vrai puisqu'il ne contrôlait pas ses profondes iris noires si expressives, ce qui permettait à ceux qui le connaissait bien de savoir ce qu'il pensait, ou tout du moins ressentait. Pour une inconnue ce serait certainement plus difficile, quoi que si l'on y portait attention assez longuement, il était possible d'en déduire, d'en comprendre quelque chose, cela dépendait de la manière dont on le regardait. 
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Tammin Mizusaki
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MessageSujet: Re: "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] EmptyDim 8 Nov - 18:28
Mon stress augmentait au fur et à mesure que s'écoulaient les secondes de cet espace temps. À ma plus grande surprise mais aussi et surtout à mon plus grand soulagement, l'inconnu, à qui je venais d'adresser quelques mots, venait de lever la tête vers moi. Je l'entendis me parler, à son tour, et le ton qu'il employa me rendit encore plus fébrile que je ne l'étais déjà. Je le regardais, muette et les lèvres tremblantes. Il m'était impossible de sortir un mot ni même un semblant de son. L'émotion me gagnait rapidement et j'eus presque envie de vomir. Fort heureusement, cette envie passa très rapidement et je pus épargner celui qui se tenait maintenant en face de moi.

Je le regardais. Non pas intensément mais presque. Pas que je le trouvais beau ou totalement séduisant, je n'étais pas du tout dans cette optique à cet instant précis, mais j'avais comme besoin d'un contact visuel pour ne pas succomber. Sans le savoir, il me soutenait moralement et j'en voulais presque à le prendre dans mes bras pour le remercier d'un tel geste. Je finis par fermer les yeux pour chasser cette pensée de ma tête. Il me prendrait pour une folle et je ne voulais pas faire fuir celui qui pourrait, peut-être, m'aider à me recueillir auprès de ma mère, en cette journée douce mais sombre. Lorsque je fus moralement correcte, je me permis d'ouvrir les yeux pour le regarder, avant d'ouvrir la bouche et de tenter un semblant de dialogue.

« Je.. Est-ce que vous... »

Prononcer ces quelques mots qui n'ont pas le moindre sens ni même la moindre valeur me fit fondre et craquer, en même temps. Je sentis mes larmes couler et je dus attendre quelques secondes pour comprendre que je me montrais faible. Devant un inconnu, qui plus est. Décidément, je ne me reconnaissais pas aujourd'hui. J'en fus terrifiée. Paniquée.

« Oh non.. Quelle honte, je suis désolée ! » lançais-je, avant de poser une main sur ma joue.

Ma main remonta pour se positionner sur mon front. De cette manière, elle me maintenait presque la tête. Je m'en voulais tellement d'affliger un tel spectacle à ce garçon qui n'avait pourtant rien demander. Je me sentais encore plus mal que je ne devrais l'être. Il était temps que je réagisse !

« Pardonnez-moi, je.. » soufflais-je, avant de me retourner et d'essuyer mes larmes. « D'habitude, je ne me montre jamais comme cela devant les autres, imposer ainsi mes états d'âme, ce n'est pas correct, pardonnez-moi ! »

Je finis par me retourner pour le regarder de nouveau. Mes yeux étaient rougis par tant de larmes mais il n'y en avait plus aucune. Je les avais chassé et me répétais inlassablement, en signe de promesse, que je ne devais plus me laisser aller de cette manière. Je prenais donc sur moi et me pinçais la lèvre comme pour retenir mon âme. Il devait, très certainement, se moquer de ma tristesse et ce qui pouvait bien m'arriver. Je n'avais pas à lui imposer mon deuil et mes problèmes. Lors de mon ancienne vie, agir comme cela m'aurait été autorisé mais ici, on se doit de respecter les autres et de ne rien leur imposer. Il ne faut pas passer devant les autres dans l'espoir d'être soutenue par quelconque personne et d'être protégée par le premier venu. Le Japon n'avait rien à voir avec l'Australie. Tokyo n'équivalait pas Sidney. Je devais me l'ancrer, une bonne fois pour toutes.

Déglutissant difficilement, je me demandais s'il m'était possible de poursuivre après un tel incident. Peut-être, qu'agacé par mon comportement, il partirait sans un mot et sans attendre de savoir ce que je souhaite tant lui demander. Partir sans un mot. Cette phrase me fit penser à un tout autre homme qui fait partie de ma vie, depuis peu. Jannis. Qu'est-ce que je ne donnerais pas pour le voir apparaître devant moi et le voir me tendre les bras. Je m'y précipiterais et tant pis, pour mes mœurs, je céderais la pression à mes larmes et évacuerais ce mal être qui m'empoisonne sombrement, de plus en plus. Je lui expliquerais que j'ai besoin de lui. Mais alors que je venais de mettre des mots sur mes émotions, de vagues souvenirs me revenaient en tête et j'eus comme un arrêt cardiaque. Il m'aurait repoussé et m'aurait déclaré qu'il se fiche pas mal de mes histoires. Comment je pouvais prétendre à une telle noirceur de sa part ? Je l'ignorais. Peut-être qu'inconsciemment je l'espérais si cruel afin que je puisse me libérer de son emprise. Malgré le fait que j'avais irrésistiblement envie d'être aimée, dans l'espoir que cela me sauve de mes discrètes ténèbres.

Me rappelant que je faisais face à un jeune homme qui attendait que je réagisse, j'eus envie de me frapper mais au lieu de ça, je m'entendis m'excuser, une nouvelle fois. Pathétique.

« Je suis désolée de vous accaparer de la sorte.. J'aimerais seulement un petit renseignement. Est-ce que vous êtes d'ici ? Oh, c'est idiot comme question, je veux dire... »

Je me pince sauvagement la lèvre et sentis mon corps se dérober, à bout de force. J'eus le réflexe de réagir et me reporter droite avant qu'il ne le remarque. Enfin, c'est ce que j'espérais. Je regardais le temple, anxieuse. Soufflant un bon coup, je vins retenter ma chance.

« Je ne suis ici que depuis peu. Enfin.. depuis peu.. pas tant que ça mais.. Pas suffisamment pour tout connaître. Aussi, je ne sais pas comment on se recueille à cet endroit. Pouvez-vous m'éclaircir et m'expliquer comment je dois procéder ? Aujourd'hui plus que jamais, j'ai besoin de faire cela mais je connais personne autour de moi et mon père est à la maison alors je.. J'ai conscience que je dois beaucoup vous demander. Nous ne nous connaissons après tout mais j'en appelle à votre bonté. S'il vous plaît. »

Lorsque j'eus finis d'articuler ma demande, une peur angoissante prit possession de mon abdomen, si bien que j'avais l'impression de subir des contractions atroces digne d'un accouchement prématuré. Belle et authentique comparaison vu que je ne connais pas encore une telle douleur. Cette peur que je ressentais n'était pas due à la possibilité qu'il refuse. Non. Elle provenait du fait que je venais de lui imposer mes envies. Je m'en voulus instantanément.

« Bien sur, je comprendrais que vous refusiez. Vous devez être occupé et je n'ai pas la moindre envie de vous accaparer et de vous retarder dans votre programme journalier. Je.. »

Non mais comment es-ce que je lui parle ? On dirait une attardée.

« Vous devez être occupé et... »

Ça, je lui ai déjà dit. Super, me voilà en train de radoter, maintenant.

« S'il vous plaît.. »

J'eus l'envie d'ajouter ' aidez-moi ' mais cette fois, j'aurais vraiment dépasser les limites. Si mon père m'entendait.. ils lui pousseraient des cheveux blancs. Tortillant et jouant avec mes mains que je sentais presque devenir moites, j'attendis une réponse de sa part, le souffle coupé. Tout dépendait de lui, désormais. Et la sensation de ne rien diriger me terrifiait à mesure qu'elle me faisait perdre pied.
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MessageSujet: Re: "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] EmptyLun 9 Nov - 15:01
Un tendre regard vert envoûtant, respirant tout la mélancolie du monde venait d'emprisonner celui si sombre de Junho. Les iris turquoises de la jeune fille, semblable à l'eau des côtés des îles dans la mer des Caraïbes que Junho avait eu la chance d'aller en vacances, montraient une telle souffrance que ça en était poétique, incroyablement beau. Il une soudaine envie de lui demander de rester, jusqu'à ce qu'il se quitte, comme cela, aussi expressive, aussi souffrante. En plus d'être déplacé, c'était tellement égoïste de vouloir voir cette affreuse mine qui dégageait avec tant de violence une douleur intérieure qui devait certainement autant ronger sa vie que ses envies. Il n'était pas inhumain, il ne souhaitait à personne d'avoir aussi mal qu'elle, mais il devait bien avouer qu'elle incarnait la parfaite descritpion de la femme qui souffrait dans une immense solitude attendant qu'un bel inconnu la comprenne sans qu'elle ne dise rien, qu'il porte avec elle ce lourd fardeau avant de le transformer pour elle en un petit passage dont il fallait plus en tirer des leçons que le regretter. Si il l'avait d'abord comparé à la ''passante'' de Baudelaire, il voyait si bien maintenant qu'en réalité elle incarnait, à ses yeux, la poésie. Gracieuse, élégance et surtout respirant le mal être, elle était ce que Junho attendait d'un poème. Bouleversantes, elles devaient aussi bien cette jeune femme que la poésie, hantaient nos pensées, avoir cette envie de les comprendre de la meilleure façon qu'elle soit, de les connaître par cœur avec toutes leurs nuances.

Elle commença enfin par expliquer la raison de son interpellation, enfin, elle essaya car les mots n'étaient apparemment pas prêts à sortir. Voyant bien qu'elle était tourmentée, il se montra très patient, lui laissant le temps de remettre ses idées au clair ainsi que d'essuyer ses larmes. Il n'avait jamais pleurer devant quelqu'un et il était convaincu que le jour où cela arriverait, si cela arrive, il en serait vraiment gêné alors il comprenait très bien qu'elle s'excuse même si lui ça ne le dérangeait pas. Elle avait un besoin de souffler, cela se voyait, elle avait besoin d'appuyer sur pause, de rester quelques instants en stand-by. Elle se tourna plusieurs fois, laissant certainement quelques larmes s'échapper ce qui lui permettait certainement de se soulager un peu, même si elle ne jetait pas son passé. Après s'être emmêlé, s'être répété plusieurs fois et avoir presque supplié Junho de l'aider, il décida enfin, incontestablement tardivement, de réagir. Aussi d'un geste lent et élégant de la main, il l'invita à s'asseoir sur le banc avant de s'y rasseoir, lui aussi.

''Vous devriez commencer par souffler un peu, vous calmer.''

Ce serait déjà plus clair pour lui mais aussi pour elle puisque Junho était persuadé qu'elle n'arrivait pas à s'exprimer très clairement parce qu'elle n'était plus objective, plus maîtresse d'elle-même, complètement emmêlée à pleins de sentiments contradictoires. Le plus simple pour elle aurait été sûrement d'être accompagné, soit par son père qu'elle avait cité juste avant, soit par un ami qui aurait su la réconforter mais elle était venue seule. Une preuve de force et de courage puisqu'elle avait l'air tellement mal qu'il n'y avait aucun doute que ses ténèbres la suivaient de près. En plus, elle n'était pas d'ici alors elle ne s'était certainement jamais rendue dans un temple ce qui compliquait encore plus la tâche, surtout dans un état pareil. Se tournant vers elle, il plongea à nouveau son regard ténébreux dans celui si pâle de la jeune fille.

''Ne paniquez pas, je vais vous expliquer. En plus de ne pas être occupé, ça a l'air de vraiment vous tenir à cœur.''

Elle avait aussi fait preuve d'un immense respect, bien qu'elle n'ait su retenir ses larmes, ce qui avait penché directement la balance en sa faveur mais cela, elle devait bien s'en ficher, c'est pour cela que Junho avait fait taire cet argument.

''Avant d'y entrer, inclinez-vous, puis il vous faudra vous lavez les mains et vous rincer la bouche dans la fontaine. Ensuite, vous ferez brûler des bougies et des encens pour honorer les morts et seulement après avoir joint vos mains, sans les frapper, vous pourrez prier. Vous avez besoin que je répète ?''

Junho ne posait pas cette question parce qu'il la prenait pour une personne à faible mentalité mais parce qu'il avait peur de ne pas avoir été très clair et il n'était pas sûr non plus qu'elle l'ait écouté jusqu'au bout. Ce ne serait même pas étonnant qu'elle ait décroché à un moment. Il lui avait expliqué de manière brève, non pas parce qu'il voulait s'en débarasser mais parce que la jeune fille ne devait certainement être obnubilée que par ça. C'était d'ailleurs assez compréhensif, elle n'était venue ici que pour cela et vu l'état dans lequel elle était, elle ne devait pas porter plus d'intérêt à n'importe qui se trouvait autour d'elle qu'au temps qu'il avait fait deux mois auparavant. Il devait aussi se plier à cette contrainte puisqu'il avait accepté de l'aider pourtant, il aurait aimé qu'elle le regarde d'une autre manière que celle dont elle le regardait presque suppliante ce qui la rendait pathétique. C'était assez paradoxal puisqu'elle avait certainement fait preuve de beaucoup de force et de ressource pour arriver jusqu'ici, et devant ce temple, si près du but, elle perdait ses moyens.

''Ca ira ou vous préférez que je vous accompagne ?''


Cette question lui avait échappé et il aurait aimé avoir du temps pour y réfléchir avant de la lancer comme cela. Si elle venait se recueillir dans un temple, c'était pour elle seule avec elle-même, elle ne voulait certainement pas de lui mais il avait une étrange envie de revoir cet étrange visage qui l'intriguait. Néanmoins, il accepterait qu'elle refuse, c'était tout à son honneur, il ne pouvait s'imposer à sa confession. 
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Tammin Mizusaki
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MessageSujet: Re: "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] EmptyMar 10 Nov - 21:40
Il m'invita à m'asseoir et ce simple geste me réchauffa le cœur. Si bien qu'il me perdit à ce même instant, mes pensées étant déjà loin. Elles étaient entièrement tournées sur le sujet de ma vie et de la perte de ma mère. Douloureuses pensées qui me firent pourtant du bien.

Quand je ne serais plus là, j'aimerais que l'on me relâche. Mon père, surtout. Je ne souhaite, que d'aucune manière, il ne s'accroche à mon souvenir et s'empêche de poursuivre sa vie. Il me devra cela. Je partirais sans qu'il puisse y faire quoi que ce soit. Je me le répétais à mesure que les jours s'écoulaient et se ressemblaient. La vie de mon père en vaut tellement le coup.. et me le dire me mettait mal à l'aise. Pourquoi la mienne n'en serait pas autant ? Je devrais, également, relâcher le souvenir de ma mère et ainsi poursuivre ma vie, comme je l'entends. Mais je subissais une sorte de blocage. Six mois me paraissent trop courts pour une telle prise de conscience.

J'ai tellement de choses à faire et à voir, cependant, avant que la vie ne me quitte. Il m'arrivait de penser à ma mort, un peu comme tout le monde, je pense. Qui n'avait encore jamais abordé le sujet dans un moment de solitude ou de reprise de conscience de soi ? Dans sa salle de bain ou après un événement surprenant qui nous avait, un temps soit peu, effrayé ou manqué de nous blesser ?
Parfois, je me demande ce que ressentiraient les personnes de mon entourage après une telle tragédie. Pouvais-je, cependant, parler de ma disparition comme une tragédie ? Sans doute. Peut-être. Je n'en savais rien, finalement. Je trouvais cela, limite, décevant qu'il ne nous était pas possible de mourir le temps d'une journée pour voir comment le monde continuerait de tourner. Ce serait, sans nul doute, une merveilleuse leçon à tirer.

Ce que je regrette, également, est le fait de ne pas pouvoir leur adresser un dernier mot lorsque l'inévitable touchera mon existence. Comme une sorte de discours, de mots d'adieu qui ressembleraient à ceci :

'' Ne pleurez pas en pensant à moi. Je vous remercie de l'amour que chacun m'a démontré et du bonheur que vous m'avez apportez. Maintenant, il est temps pour moi de voyager, seule. Pour un court moment, cependant, vous pourrez avoir de la peine mais la confiance en mon état d'âme vous apportera réconfort et consolation. Nous serons, bien entendu, séparés quelques temps mais je compte sur vous pour utiliser nos souvenirs afin d'apaiser votre douleur. Je ne suis pas loin. D'aucun de vous. Et la vie continue... Si vous avez un quelconque besoin, appelez-moi et je viendrai. Même s'il vous sera impossible de me voir ou de me toucher, je serais là. Et si vous écoutez votre cœur, vous éprouverez clairement la douceur de l'amour que j'apporterais en chacun de vous. Et lorsqu'il sera temps pour vous de partir, je serais là pour vous accueillir et c'est ainsi que démarrera notre seconde vie. Ensemble. Éternellement. »

Mais aurais-je seulement des proches à qui confier de telles paroles ?

Soudain, je me sentis revenir parmi les vivants et entendis celui qui se tenait à côté de moi, me parler. J'étais assise. J'étais paisible. J'étais totalement sereine et cela me faisait un bien fou. Je me sentais revivre. Miraculeusement. Alors qu'un instant plus tôt, je sentais ma douleur m'étouffer et m'entraîner dans les plus sombres profondeurs. Mon regard suppliant changea donc automatiquement. Paraissait désormais une toute nouvelle fille devant l’envoûtant et profond regard de cette bonne âme. S'en rendait-il compte ?

Là est mon vrai moi. Mon moi confus, apeuré, seul, cache mon véritable masque depuis bien trop longtemps. Je ne montre qu'une facette de ma personne depuis six longs, très longs mois. Mais personne ne doit le savoir. Mes faiblesses me font peur alors j'essaie de toujours donner bonne conscience et de faire ma 'forte'. Mais j'ai si peur que l'on découvre cette petite fille enfermée en moi, qui a tellement soif d'amour et de tendresse et qui aurait le goût de pleurer. Donner l'impression d'être sécure. Écoute-t-il ce que je ne dis pas mais ce que mon regard exprime ? Arrive-t-il seulement à le comprendre ? Je me protège contre le monde extérieur et contre les autres. J'ai peur d'être découverte et je tente donc de me protéger de son regard de bonté et de son oreille trop attentive. J'ai peur de ma fragilité. Je suis si tendre, si fragile, si faible, par moment. Je ne suis qu'une petite enfant blessée sous ma carapace, une petite enfant qui refoule ses larmes depuis son arrivée dans ce pays et j'en tremble. Je voudrais tant redevenir celle que j'aime être. Spontanée, tendre et vraie. Car au fond, je déteste me cacher et jouer ce jeu de masques que je joue depuis si longtemps. Je voudrais être moi-même, tout simplement, mais je n'ose pas. J'ai peur de ne pas être acceptée. J'ai peur d'être jugée, rejetée. Et je suis enfermée derrière les barreaux de ma prison intérieure et je ne sais plus comment ouvrir la porte.

'' Vous devriez commencer par souffler un peu, vous calmer. ''
Il a raison. Je dois me reprendre et foutre toutes ces émotions négatives à la benne à ordures. Me voir dans un tel état tuerait, certainement, ma mère une seconde fois et je me refusais de la torturer davantage. Au diable mes peurs ! La gentillesse de celui qui tentait de m'aider me donnait, simplement, envie de croire, encore un peu, en la vie.

« Vous avez raison. »

Je lui souris et défais cette vilaine coiffure que j'arborais pourtant fièrement, quelques secondes plus tôt. Relâchant mes cheveux, je les sentis entourer mon visage et prendre la place qui était la leur.

« Alors, si j'ai bien suivi vos indications.. Je dois m'incliner, entrer, laver mes mains et rincer ma bouche dans la fontaine, brûler des bougies et des encens pour honorer les morts, joindre mes mains sans les frapper et prier ! C'est bien cela ? »

Ma tête se pencha légèrement sur le côté et un air interrogateur prit possession de mon air facial.

« Il m'est possible d'installer une photo et de parler à voix haute ? »

Je ne savais pas si une telle question pouvait paraître ridicule. Je dois bien avouer, que je n'y avais pas, le moins du monde, pensé. Espérons que me détendre aussi franchement n'allait pas m'humilier devant le premier inconnu, bon et serviable, que je rencontrais.

'' Ça ira ou vous préférez que je vous accompagne ? ''
Si cela pouvait aller ? J'avais beau pris la résolution de me calmer, la frayeur ne m'avait pas quitté. Celle de ne pas faire ce qu'il fallait et de mettre en colère les ou le Dieu de ce temple. Si tel en était le cas. Je devais, véritablement, apprendre les coutumes et façons de faire de Tokyo. Mon père me l'avait pourtant proposé, à maintes reprises, mais j'avais toujours repoussé ses leçons d'apprentissage. Je venais à le regretter.

« Je ne souhaite pas vous ennuyer davantage. Je pense pouvoir y arriver toute seule.. Du moins, je l'espère.. »

Mon ton se fit de plus en plus doux et diminuait à chaque mot prononcé. Je me devais d'être forte, en ce jour, et de ne pas abuser de la véritable bonté de mon samaritain.
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MessageSujet: Re: "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] EmptyMar 17 Nov - 19:56
Il regardait la jeune fille qui se tenait à ses côtés, profitant du fait qu'elle était dans ses pensées pour la détailler plus amplement. Elle était belle malgré la mélancolie qu'elle amenait avec elle, et pour Junho ce ne fut pas là un défaut, loin de là, c'était la source de l'art même, cette mélancolie qu'elle semblait traîner comme un boulet, anormalement. Il comprenait bien que pour sembler si triste et si perdue elle avait dû subir de pleins fouets la méchante violence de la vie mais c'était de là d'où l'on puisait nos forces, celles qui nous permettaient de voir au-delà des montagnes, de regarder les cieux bien plus loin que les épais nuages qui recouvraient cet océan de bleu. A partir de là, la naissance de l'inspiration, de l'art et de la beauté naissait. Cette fille était belle, bien au-delà de ce qu'elle faisait ressentir dans tout l'être de Junho, elle n'était pas au meilleur de sa forme, indéniablement, et pourtant une beauté physique, sans équivalent, émanait d'elle. Cette beauté, purement esthétique au vue de la description qu'il avait fait d'elle, il trouvait que le respect et la politesse dont elle faisait preuve accentuait le fait qu'elle soit une belle personne.

Tout en approuvant son conseil, elle détacha ses cheveux, les laissant tomber en cascade ses cheveux aux reflets dorés qui contrastaient délicatement avec le vert printanier de ses yeux en cette journée automnale. Déjà auparavant, encore à cet instant, elle détonait dans ce paysage. Tout d'abord par son visage d'occidental, qui devenait certes monnaie courante à Tokyo, mais aussi par son exotisme qui était pourtant caché derrière ses jolis yeux rougis, certainement par des larmes, retenues ou non. Même si elle n'avait pas eu ces légères marques sous les yeux, il savait qu'elle était triste, au minimum touchée par quelque chose, elle ne pouvait pas le tromper, lui qui avait tant de fois chercher à avoir des rougeurs similaires pour que son jeu fasse plus réaliste. Comme disciplinée, la magnique chevelure se déposa sur les épaules, dans le dos de la jeune fille comme si elle eut toujours été là, que jamais elle ne fut relevée en une espèce de chignon vraiment mal fichu. Il ne critiquait pas, ne se le permettrait pas, mais il ne pouvait cacher qu'il l'a trouvé mieux ainsi, qu'importe pourquoi elle s'était sentie obligée de se coiffer comme cela. Peut-être qu'il faisait un peu trop attention à ses cheveux mais il était certain que personne ne devrait sortir de chez soi sans avoir, au moins, tenter de les coiffer. C'était le moins que l'on puissait faire pour être présentable et il avouait ne pas comprendre que des personnes pouvaient négliger cela, n'importe quelle était la raison.

Elle reprit la parole, sa voix cristalline, si douce et mélodieuse résonnait dans l'air où seul les chants des oiseaux l'accompagnaient. Elle avait repris un peu d'assurance bien que c'était pour demander une confirmation à des doutes. Au moins elle s'était reprise, il ne savait pas bien pourquoi, si c'était parce qu'il le lui avait conseillé ou si c'était parce qu'elle voulait éviter que les passants la voient ressentir des choses. Ne la laissant pas attendre très long, il hocha la tête positivement. Junho n'était pas le style de garçon à parler pour rien, il préférait parfois se taire, depuis tout petit, on lui avait appris de choses avec intêret alors celles qui n'en avaient, à ses yeux, pas, étaient de simples hochements de tête placés dans un silence morne. Elle continua ensuite dans ses questions en demandant si elle pouvait mettre une photo. Tolérant, Junho comprenait que certaines cultures autorisaient cela mais ce n'était pas le cas ici, ni même de parler à voix haute. De parler tout court en fait, dans le temple, le silence régnait en maître, peu importe ce que les étrangers pouvaient bien penser.

« Dans un temple, vous n'avez pas le droit de parler. Rien du tout, pas même un chuchotement. Quant à la photo, ce n'est pas autorisé non plus. Je suis désolé », ajouta-t-il.

Il n'était pas désolé de ne pas partager la même culture que la sienne ni de pouvoir demander à faire une exception, il était désolé parce qu'il était convaincu que ça aurait pu l'aider mais elle devait y renoncer parce que c'était interdit. C'est très dur de refuser à quelqu'un ce qui pourrait peut-être l'aider à aller mieux, quoiqu'au moins, elle pourrait dans sa tête se rappeler de milliers de ''photos'', de souvenirs, qui s'animeront peut-être de sorte à créer un mini-film, au lieu d'être face à une photo où l'expression, aussi belle fut-elle, restée inlassablement figée, peu importe le temps qui passe.

Elle reprit ensuite la parole, refusant sa proposition. Légèrement déçu car il savait qu'ils allaient se séparer, il ne la connaissait pas mais elle lui avait donné une bonne première impression et c'est celle-là dont il se souviendrait le plus longtemps. L'image de cette triste, les yeux et les joues rougis par le chagrin, les lèvres pulpeuses qui avaient envie de libérer le cœur d'un lourd fardeau qui ne supportait plus, les pupilles vertes qui attiraient sans cesse les ténébreuses de Junho et qui semblaient raconter ce que la bouche ne disait pas et le respect profond avec lequel elle s'adressait à lui. Tout en elle respirait la poésie, l'harmonie alors qu'il voyait bien qu'elle devait se sentir autrement qu'équilibrée à cet instant et pourtant il ne s'enlevait pas cette idée de la tête. Bien ancrée en très peu de temps, elle mettrait certainement beaucoup plus de temps à sortir et cela ne dérangeait pas le moins du monde le comédien.

''Vous ne m'avez pas dérangé. Ne vous inquiétez pas, tout se passera bien'', dit-il avec douceur et de sa voix chaude afin de la rassurait au maximum.


Il lui sourit gentiment, chose très rare chez lui. Ce n'était pas un grand sourire, c'était léger mais sincère, et c'était là toute la beauté. 
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Tammin Mizusaki
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MessageSujet: Re: "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] "Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae] EmptyVen 20 Nov - 16:52


Procédant à la suite du rite, je partis me laver les mains avant d'aller me rincer la bouche dans la fontaine qui était à la disposition de tous. Je me sentais poussée, accompagnée, guidée dans les actes qu'il me fallait exécuter. Ma mère était véritablement à mes côtés. J'en avais la certitude. Et peu importe si l'on me prend pour une folle ou que l'on décide de m'enfermer dans un asile car je prétends lui parler tous les soirs autant que je prétends la voir à chaque fois que je rentre la nuit, au pensionnat. La vie ne possédait pas toutes les réponses à nos questions. Tout ne pouvait pas être simple. Tout ne pouvait pas être compliqué. Rien ne peut être expliqué ou compris. Rien ne peut être oublié ou inconnu. Vivre sur cette Terre est loin d'être un voyage de tout repos. Un magnifique voyage de tout repos. Ineptie. Ânerie. Rien de tout cela ne pouvait être réel mais j'y croyais. Durement. Fièrement. Avec acharnement. Car en ce jour de deuil, ma mère est la seule personne qui n'ait jamais autant compté dans ma misérable vie. Rien ni personne ne pourra le comprendre mieux qu'elle. Mieux que moi. Mieux que nous. Rien ni personne ne pourra la remplacer dans mon cœur, dans mon esprit, dans mes veines, dans mon souffle. À jamais. Pour l'éternité. La seule. L'unique.

Je me suis dirigée vers les bougies et les ais brûlées comme mon humble samaritain me l'avait indiqué. S'en suivirent les encens. Ainsi, il m'était possible d'honorer les morts. Pas uniquement ma mère mais aussi tous les autres. Cela m'avait paru étrange lorsque je l'entendis m'expliquer cette partie précise du rite exigé. Mais au final, il n'y a rien de plus normal qu'un acte aussi pur dans ces lieux. Honorer les morts a toujours été très important pour ma mère. Je ne l'avais jamais compris. Je n'avais jamais compris pourquoi elle y tenait tant. Beaucoup de personnes ont perdu la vie, c'est très regrettable mais de là à toutes les honorer. Bon nombre d'entre elles me sont inconnues, je ne voyais donc pas pourquoi il me fallait les honorer. Ils ne possédaient aucun valeur dans ma vie. J'ai tellement honte. Tellement honte de me rappeler tout cela. De me remémorer ce que je pensais autrefois. Voir à quel point j'étais méprisable, méprisante.. Celle que j'étais, que je hais aujourd'hui, ne reviendra plus jamais. Oh non. Plus jamais. Cette ancienne moi est morte et ne renaîtra sous aucun prétexte. Parfois je me dis que la vie a voulu me punir. Et pour cela, elle m'a pris ma mère. Mais à quel prix ? À quel prix ais-je du payer cette idiotie ? Je me sens tellement coupable.

Me tenant droite, je finis par joindre mes mains. J'ai fais attention de ne pas les frapper, comme Il me l'avait souligné. Mes mains jointes, il m'était désormais autorisé à prier.

Maman, tu m'as quitté un soir de mai. Cela fait 6 mois, jour pour jour. Je n'arrive pas à en parler autour de moi, pourtant je sais que j'en ai besoin et que c'est seulement en me confessant que j'arriverais à surmonter ta disparition. Mais cela m'est impossible. J'ai encore l'espoir de te voir rentrer à la maison ou de te voir venir me chercher au pensionnat. L'espoir de pouvoir courir dans tes bras et t'embrasser infiniment. L'espoir que tu me dises qu'ensemble, on va reprendre ma vie en main. En Australie. Telle avait été notre promesse. Notre vie à Sydney était censé m'aider à surmonter la mort de papa. À me donner une seconde chance. À me donner une raison de vivre, une espérance. Et regarde où j'en suis. Je te pleure sans cesse. Tu as laissé un immense vide derrière toi. Un trou béant dans ma poitrine, qui ne peut se refermer.



Ma douleur la plus grande n'est pas celle de t'avoir perdu, quand j'y réfléchis intensément. Non, elle provient de toute autre chose mais qui est toute aussi liée à ta disparition. Je n'ai pas eu le temps de te dire tout ce que je voulais te dire. De te dire surtout combien je t'aimais, combien tu étais importante à mes yeux. Je t'aime toujours. Tu comptes toujours autant pour moi. J'ai tellement besoin de te le dire et de te le répéter. Je ne t'oublie pas, Maman. Jamais, je ne pourrais t'oublier. Je t'en fais la promesse et je veux que tu crois en cette promesse. Depuis cette nuit, j'ai compris l'importance de dire à ceux qu'on aime, combien on les aime, avant qu'ils ne partent sans le leur avoir dit. Et je te remercie pour cela.



C'est ainsi que je confie à Papa tout l'amour que je porte à son égard. C'est ainsi que j'ai révélé à Miki que je l'aimais. C'est ainsi que je compte le faire avec certaines autres personnes qui m'entourent donc ce garçon dont je t'ai déjà parlé. J'aurais aimé que tu les rencontres, Maman. Connaître ton avis m'est si important, si cher.



Je t'aurais alors présenté Miki. Il est comme un frère pour moi, tu sais. Je ne le connais pas vraiment depuis longtemps, et je ne le connais même pas par cœur. Mais il m'en suffit de peu pour savoir qu'il était celui que je recherchais. Maman, tout semble être une évidence à ses côtés. Je me sens véritablement heureuse lorsque je passe du temps avec lui. T'en rends-tu compte ? Papa est au courant de cette relation. Il aimerait le rencontrer et j'ai dans l'espoir de pouvoir mener à bien cette volonté. J'ai envie que Miki fasse intégralement parti de ma vie. J'ai besoin de sa présence, je ne trouve même pas les mots pour te l'expliquer. Et Chloé. Et Iseul aussi ! Deux filles absolument formidables que j'adore. Chloé est l'une de mes colocataires. Tout semble si simple et si pur, lorsque nous nous adressons la parole. Elle me rappelle mon ancienne vie. Celle que je possédais lorsque tu étais encore là. Je suis certaine que tu aimerais sa bonne humeur et son entrain. Ils sont communicatifs. J'ai envie d'être heureuse quand je la vois. Elle me donne envie de l'être, en tout cas. Iseul est une camarade que je considère comme passionnée. Mais depuis quelque temps, elle est devenue bien plus. Elle est devenue une amie. Oui, oui. Une amie. Je n'en ai jamais véritablement possédé, mais j'espère tellement que cette fois-ci, c'est la bonne. Que nous le sommes véritablement et ce, pour une très longue durée. Nous partageons une passion que je possède grâce à toi. Pour sûre que tu apprécierais cette fille. Elle pourrait être ta fille, après tout. Tu devrais voir sa volonté, sa franchise et sa détermination. Sa pratique est majestueuse. En temps normal, j'en m'en serais fait une rivale. La compétition aurait été rude et très difficile. Mais créer une amitié avec elle est tellement plus beau, plus poétique, oui je me suis mis à la poésie, et plus vrai. C'est ça qui me manquait, Maman. Des relations, des émotions, des sentiments réels. Vrais. Authentiques. Et j'en ressens aussi grâce à lui. Jannis. Il est de loin celui que je redoute le plus. Je me demande sans cesse ce que tu penses de ce garçon, si tu apprécies le fait que je m'entiche de lui de la sorte. Je suis perdue, Maman. Et, bien entendu, je n'ose même pas en parler à Papa. Il serait capable d'aller voir Jannis et de trouver un moyen pour l'éloigner de moi, à jamais. Je sais. C'est pour me protéger. Pour m'éviter une nouvelle déception comme le chapitre Nolan. Mais, Maman, tu sais ce que je ressens pour lui, hier encore, avant de m'endormir, je m'adressais à toi pour te confier mes doutes, mes craintes et mes ressentis. Si seulement, tu pouvais me guider.



Comme ce fut si souvent le cas au cours de ta vie, c'est autour de toi que je me réunis aujourd'hui, Maman. Épouse, Mère, Marraine, Amie... tu as été tout cela pour tes proches et tu le resteras. L'énergie extraordinaire qui t'a animé tout au long de ton existence et qui ne t'a jamais quitté est à présent un trésor pour moi. Pour nous tous. C'est dans cette énergie que je puise pour faire face à ta disparition et au vide immense qui s'est installé en moi. La multitude des souvenirs qui s'entrechoquent dans ma tête est la preuve à la fois de l'importance que tu avais dans ma vie et de la richesse que tu m'as apporté. Le journal de Mamy contait que déjà petite tu prenais des autres un soin particulier, qu'il s'agisse de ton entourage proche ou de rencontres plus éphémères. Cette peine que tu avais lorsque tu sentais la tristesse autour de toi, je ne te la ferais plus aujourd'hui Maman, car je veux que d'où tu es, tu saches comme tu m'as rendu heureuse.



T'entendre chanter quand tu cuisinais, parler des heures avec tes amies, m'expliquer patiemment un devoir ou même crier à Papa qu'il doit se dépêcher me manque infiniment... mais cette voix si douce et jamais plaintive restera toujours dans mon cœur. Je me souviens d'être un jour entrée dans ta chambre, tu venais d'apprendre que ta blessure t'empêcherait définitivement de reprendre la danse, et t'avoir découverte en larmes... pour ensuite me dire une phrase que je n'oublierai jamais :



« Tu as comme moi le don de pouvoir être heureuse. »



Je vais essayer de l'être, Maman. Grâce au bagage empreint de tendresse, d'amour et de fierté que tu m'as transmis depuis ma naissance et sans jamais flancher. J'ai été dure parfois, bête souvent, insolente même... tu m'as toujours accordé ton pardon avant même que je ne te le demande. Tes remarques et tes questions lucides m'ont fait avancer, et c'est en te regardant vivre que j'ai appris à tenter le tout pour le tout. Et c'est ce souvenir qui me donne envie d'essayer de vivre, à mon tour.



Merci, Maman, repose en paix et sois certaine de toujours rester vivante en moi.

C'est sur mes dernières pensées, que je sentis une larme couler sur l'une de mes joues.
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"Celui qui prie avec des larmes est l'attribut le plus sacré d'un temple." [T. Mizusaki & J. Bae]

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