« Bonjour !
Je m'appelle Hayato Ishii et l'on me surnomme Haya. Je suis né le 21 avril 1993 à Himeji, ce qui me fait 22 ans. Je suis un homme. Je suis bisexuel et actuellement célibataire. Mon principal défaut est ma réserve et ma qualité majeure est ma créativité. »

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Hayato a les traits d'un Japonais pur souche, avec ses pommettes saillantes, ses lèvres charnues et ses yeux bridés. Il a beau ne pas être très grand, il ne l'avouerait jamais, mais il est complexé par sa minceur, bien qu'il n'ait jamais tenté quoi que ce soit pour y remédier. La tignasse en bataille, les ongles rongés, il est loin du stéréotype du mannequin immaculé. Seules ses rares conquêtes savent qu'il est tatoué d'un serpent dans le bas du dos. Quand il réfléchit, il a tendance à se gratter distraitement la nuque, et quand il est gêné, il se surprend à toussoter. Il n'est pas rare que, lorsqu'il doit se justifier, il place un doigt devant ses lèvres, le regard fuyant, même s'il est parfaitement dans son droit.

Hayato Ishii est la définition même de l'artiste. Depuis tout petit, il s'essaye à toutes formes d'art, y trouvant un moyen de se libérer des émotions qu'il n'ose pas exprimer tout haut. Hayato n'est pas un timide, mais il a appris par expérience personnelle que tout ne doit pas se savoir. Ainsi, il n'assume pas sa bisexualité, considérant qu'elle lui porte préjudice plus qu'autre chose. Posé et réfléchi, il pèse ses mots et ne dit rien au hasard. C'est un solitaire au grand cœur, toujours prêt à épauler les autres dans leurs difficultés, sans pour autant nouer avec eux de véritables liens. Sa gentillesse le rend facilement abordable, et on est rapidement tenté de se confier à lui, mais elle cache parfois un peu d'hypocrisie. Si Hayato prête une oreille attentive aux émois de quelqu'un, il ne s'en sent pas forcément concerné pour autant. Il est quelqu'un de peu démonstratif, même avec ses plus vieux amis. Rancunier, il tait néanmoins ses reproches. Il s'est construit une sorte de carapace pour ne pas être atteint par les jugements des autres, et feint l'indifférence. Mais il est nostalgique du temps où il osait se montrer tel qu'il est, lorsqu'il pouvait compter sur ses deux plus proches amis pour partager ses secrets.

Hayato est né à Himeji il y a une vingtaine d'années, dans une famille de trois enfants dont il est le cadet. Garçon peu bavard mais d'une sympathie à toute épreuve, il a tissé des liens très fort dès sa plus tendre enfance. Habile de ses mains, il s'est rapidement découvert du talent avec un pinceau, puis avec de l'argile. À partir du moment où son frère aîné, Daichi, a commencé à prendre des cours de guitare, il s'est intéressé de près à la musique, puis à la danse. Profitant des absences de Daichi, il a appris seul à gratter les cordes de ce qui est devenu par la suite son instrument de prédilection. Tout au long de son adolescence, Hayato s'est testé, a cherché des marques, et s'est ouvert à tout un tas de loisirs, au détriment de ses études. Ainsi, lorsque son père lui a parlé de grandes études et des nombreux projets qu'il avait pour lui, il a vite compris que ses centres d'intérêt serait un sujet de discorde entre eux. Hayato aspirait à une vie simple, basée sur l'art, et il était loin des idéaux de son géniteur. Encouragé par ses aînés - qui n'avaient pas pu défier leur père lorsqu'ils en avaient eu l'occasion, il s'est mis à envisager de partir à Tokyo pour fuire toute pression paternelle. Mais son tempérament réfléchi lui criant que c'était une folie, il a commencé à baisser les bras, jusqu'à ce que tout explose. Le départ de son meilleur ami, Junpei Ogawa, disparu du jour au lendemain, l'a désarçonné, et il a cherché du réconfort auprès de jolies lycéennes de son âge. Plutôt sérieux, sa vie sentimentale s'est résumée à de brèves amourettes avec deux jeunes filles, jusqu'à ce qu'un certain Chūya intègre sa classe. Hayato s'est alors progressivement découvert une attirance pour les garçons qu'il ne soupçonnait pas. Et puis, un jour, on les a surpris à s'embrasser en cachette, et tout a déraillé. Hayato a perdu tous ses amis en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la plupart trouvant sa sexualité "sale", et les autres, influençables, suivant l'exemple des premiers. Seule Miyuki Mercier, sa plus proche amie depuis l'enfance, l'a soutenu jusqu'à ce qu'il se décide à déménager à Tokyo. Là, il s'est livré corps et âme à ses passions, et a même ouvert un petit commerce où il expose la plupart de ses œuvres. Céramique, toiles, photographies, CD, sa boutique est une véritable caverne d'Ali Baba et un ravissement pour les yeux, où l'on trouve de tout. Hayato effectue régulièrement des commandes, certes pas toujours rémunérées à leur juste valeur, mais pour rien au monde il ne se serait plaint. Il vit de ses mains, de son art, de sa nostalgie, et c'est très bien comme ça. Du moins c'est ce dont il essaye de se convaincre.