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[Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō].

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MessageSujet: [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. EmptyLun 18 Mai - 10:10
Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies. Certaines personnes ne sont que des fantômes, des souvenirs, heureux ou malheureux, de choses passées tandis que d'autres ont un impact important sur nos vies futures. L'être humain ne peut se concevoir une vie heureuse sans, au moins, une perle rare, une personne qui fait de vous ce que vous êtes et ce que vous voulez devenir. Sam était une perle rare, Sam et ses grands yeux noirs de jais, Sam la rebelle, Sam était une évidence pour le futur Shiro, et leur histoire était à présent sur le point de commencer.

Pour Shiro, ce n'était pas une journée ordinaire, mais plutôt particulière. Il s'était levé aux aurores, cette journée, il la voulait brillante, unique, et ce magnifique soleil était un très bon moyen de la faire rayonner. Première journée sans cours, journée parfaite pour visiter un peu Tokyo. Il s'habilla, prépara ses bagages, une bouteille, un casse-croûte, et commanda à ses jambes un aller simple vers la Capitale. C'était une journée paisible à Miyusaki, il y avait peu de mouvements, il était assez tôt et l'air était encore assez frais. Il sortit un petit engin électronique, se colla des écouteurs dans les oreillers et sortit de son sac gants et bonnets pour les premières heures matinales. Shiro était plutôt du genre frileux.

Il parvint assez difficilement au centre-ville, à cause de son mauvais sens de l'orientation, et entreprit d'en faire la visite. Sa matinée était destinée au repérage des quartiers, il observait les différents immeubles et prit pour la première fois le métro de Tokyo. Il fallut moins de quelques heures pour que la ville soit en effervescence. Des gens courraient, des gens piétinaient, des gens se bousculaient, mais Shiro ne pouvait pas s'empêcher de sourire à toute cette agitation. Il ne savait plus où donner de la tête, la Capitale était immense et lui si petit. Il entra dans les magasins pour en ressortir aussitôt, visita un musée, et le temps qu'il en reparte, midi avait déjà sonné. Il s'installa sur un banc de la ville et grignota son en-cas, puis repartit aussi vite! Cette ville le rendait heureux et impatient, il ne voulait jamais en voir la fin. Agité, il courrait dans tous les sens, se repérait parfois, se perdait souvent, et cherchait de temps à autre des endroits connus, mais ses tentatives échouaient souvent. Il était complètement paumé, mais il s'en fichait complètement. La journée passa aussi vite qu'elle ne commença, et les jambes du jeune homme étaient en compote. Il entra dans un parc pour se reposer, et s'assit sur un banc. Quelle journée merveilleuse, vraiment! Vraiment...il s'allongea sur le banc, et une vague d'émotions le submergea. Quel idiot...

Comment cette journée pouvait-elle être merveilleuse?! Il était paumé, seul, ses premiers jours de cours avaient été l'enfer, il ne supportait pas l'idée d'être libre et se sentait le devoir de ne pas être heureux. Il remit ses écouteurs sur les oreilles, renfila son bonnet, le froid retentissant à nouveau, puis observa le soleil couchant face à lui, toujours allongé. Son sourire s'était effacé, ce qui n'arrivait jamais, et la fatigue finit par le submerger. Le jeune garçon s'était endormi dans le parc, la bouche ouverte, le sac à ses pieds. La journée avait été longue et épuisante.

Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies. Il semble parfois que le fruit du hasard ressemble plus à un destin, le sort est l'une des rares choses qui parviennent à résister à l'emprise de la science. La rencontre aurait pu se produire dans les couloirs de Miyusaki ou dans la cafétéria, dans la cour, ou encore dans l'internat, pourtant, c'est dans le parc qu'elle eut lieu. Et si l'on vous raconte que Roméo croisa la route de Juliette, que le Prince réveilla la Belle au bois dormant, ou que Jack Dawson posa les yeux sur Rose DeWitt-Bukater, les femmes, parfois, font aussi le premier pas. Enfin, si l'ont peut appeler ainsi la façon dont Sam, Sam et ses grands yeux noirs de jais, Sam la rebelle venait tout juste de réveiller Shiro.

Le garçon sortit de sa torpeur et ses yeux se dirigèrent peu à peu vers le ciel, pour rencontrer ceux de l'inconnue. Elle ne souriait pas, elle paraissait même un peu en colère, mais son visage éclairé par les étoiles était magnifique. L'apparition était prodigieuse, et Shiro ne put dire un seul mot, il ne comprenait pas ce qu'il faisait ici et mit du temps à émerger. Les secondes paraissaient être des heures, et le silence s'installa rapidement entre eux, d'autant plus que la musique résonnait toujours dans ses oreilles. Mais 'il finit enfin par comprendre que la jeune fille tenait un sac à la main, son sac, et qu'elle venait apparemment le lui rapporter.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. EmptyLun 18 Mai - 18:10
« Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies. »
SAM KONDŌ & SHIRO KANAME



Une odeur familière me piquait le nez, acre, tenace, un relent nauséabond qui semblait n'exister que pour me donner la gerbe. Une odeur fétide qui m'évoquait la moisissure, le pourri, le sale. Et c'est dans cette puanteur que j'avançais progressivement, ma sacoche de cuir brun frappant ma cuisse nue au rythme de mes pas. J'avais depuis longtemps pris le métro en horreur, d'une part pour l'agitation qui y régnait constamment aux heures de pointe telles que celle-ci, et d'autre part pour l'explosion de parfums capiteux qui avaient tôt fait de me monter à la tête.

Le soleil laissait place à la lune, la journée s'achevait, et les hommes d'affaire se pressaient dans la bouche du métro, avec pour seule hâte d'être enfin chez eux, devant la télé qui leur tiendrait compagnie jusqu'à ce qu'ils se décident à d'abandonner aux étreintes de Morphée. Je les méprisais, tous, avec leur train-train quotidien, leur ridicule routine qui alternait travail et repos. Ils trimaient, mangeaient, dormaient, et la boucle se bouclait lorsque le réveil sonnait à nouveau, marquant le début d'une nouvelle journée semblable en tous points à la précédente. N'y avait-il donc aucun échappatoire ? Aucun moyen de briser ce cercle vicieux pour enfin devenir seul maître de son propre destin ? Étais-je moi aussi condamnée à marcher dans les pas de mes aînés pour vivre la même fade existence qu'eux ? Je voulais désespérément croire que non.

Mes pas me conduisirent automatiquement à la surface, comme si mon organisme rejetait de lui-même l'insipide atmosphère de la station, et alors que je longeais la grille d'un parc, ma main gauche chercha instinctivement la sangle de mon étui à guitare. Mes doigts ne se refermèrent que sur du vide, et si mon premier réflexe dit de m'affoler, je me ressaisis aussitôt. Foutue guitare. J'étais tellement pas habituer à me déplacer sans elle que j'en avais presque oublié l'avoir déposée à réparer une heure plus tôt chez un professionnel. Comment avais-je pu casser une corde de mon instrument fétiche alors que j'y tenais comme à la prunelle de mes yeux ? Mais à présent que le mal était fait, je n'avais plus qu'à prendre mon mal en patience, le temps qu'on me change ces cordes. Dépitée, je réprimai un rire jaune. Même ça, j'étais incapable de le faire toute seule. Pathétique.

Frustrée, j'ajustai la manche de mon tee-shirt deux fois trop large pour ma carrure squelettique, qui s'obstinait à glisser le long de mon bras, découvrant sournoisement ma gorge blanche et mon épaule. Malgré la nuit qui était tombée, l'air était particulièrement lourd, et cette chaleur me dissuada de retourner au pensionnat. Une fois dans le dortoir, il me serait impossible de profiter d'une si belle soirée. Je jetai plutôt un coup d'œil au parc faiblement éclairé par quelques lampadaires, bien tentée d'y passer quelques instants. Après tout, j'avais déjà disparu depuis un bon moment, et le temps que j'avais passé à traîner en centre-ville n'y avait rien arrangé. Je n'étais plus à vingt minutes près.

Bien décidée à n'en faire qu'à ma tête, je m'engageai dans l'allée principale du parc, les poings serrés dans les poches de mon short en jean usé. Si j'avais eu ma guitare, je me serais volontiers installée sur un banc pour y jouer quelques notes. Un banc comme celui sur lequel je distinguais la silhouette assoupie d'un homme. Intriguée, je m'adossai à un arbre non loin pour observer l'inconnu allongé sans gêne aucune. Certains avaient des mœurs pour le moins étranges. Comment pouvait-il dormir ainsi, dans cette semi-obscurité, par une chaleur aussi étouffante ? N'avait-il donc peur de rien ? Je croisai mes bras sur ma poitrine et attendis je-ne-sais-quoi, comme si je savais déjà que quelque chose allait se produire sous mes yeux. Je ne croyais pas au destin. Mais quelque chose, ce soir-là, me poussa à rester ici, les yeux rivés sur une tignasse brune.

Comme pour répondre à mon pressentiment, un gamin surgit de nulle-part pour s'emparer prestement du sac négligemment posé aux pieds de l'homme endormi, et détaler avec. J'aurais pu le laisser se tirer comme ça, mais quelque chose, de la pitié sans doute, me poussa à intervenir. Bien inspirée d'avoir enfilé mes Converses ce matin-là, je bondis sur le gosse pour l'attraper par le col. Un regard, et il se dégagea brusquement, abandonnant devant moi son larcin. Je soupirai, agacée, ramassai le sac, et m'approchai du banc pour tirer l'inconscient dormeur de son sommeil.


« Eh, lançai-je de cette ridicule voix douce dont je n'avais jamais réussi à me départir, debout. »


J'avais appuyé mon appel d'un coup du dos de la main sur son épaule, de peur qu'il ne m'entende pas à cause des écouteurs fixés à ses oreilles. Voyant que ça ne suffisait pas, j'insistai, sourcils froncés, jusqu'à ce qu'il ouvre enfin les yeux.


« Tu devrais te méfier. » grommelai-je en lui tendant ses affaires.


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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. EmptyLun 18 Mai - 20:16
Certains événements nous marquent à jamais, gravés tel des statues de marbre dans nos esprits de mortels. Des instants tristes, des instants magiques, des instants parfois insignifiants et qui pourtant ont comptés. Un mot, une phrase, une situation, la longueur du souvenir précise souvent la nature et l'importance du moment. Ce genre de scène, Shiro venait tout juste d'en vivre un, et rien ne pourrait en effacer ni le parfum, ni les couleurs, ni la voix de Sam Kondō.

Shiro ne pouvait ôter son regard de son visage, il y avait quelque-chose de particulier chez cette fille, une beauté qu'il n'avait encore jamais perçu auparavant. Sa voix douce était touchante, son regard détaché et fuyant était craquant, sa façon de s'habiller lui allait particulièrement bien. Il venait en un instant de tomber sous le charme de la demoiselle, et c'était une première dans la vie du jeune homme. Sous la nuit noire, éclairé par les seules étoiles du ciel, il rougissait et ne parvenait pas à trouver les mots pour la séduire...non, pour la remercier! Il voulait faire impression et ne pas la laisser s'enfuir.


"Merci..."

Shiro? Cet idiot n'avait rien pu trouver de plus original que ce "Merci", il aurait tout aussi pu garder le silence que cela n'aurait pas changé la situation. Elle commençait déjà à repartir, et Shiro la regardait s'éloigner. Elle commençait déjà à disparaître, et Shiro la regardait s'éloigner. Elle commençait à s'effacer, et Shiro...s'était levé d'un bond, avait pris son sac à la main, et était parti à sa poursuite. Elle ne pouvait pas être partie bien loin puisqu'elle se dirigeait au cœur du Parc. Il courrait comme un fou, et si elle le voyait ainsi partir à sa poursuite, elle le prendrait soit pour un cas psychiatrique, soit pour un névrosé. Il cherchait comme un fou furieux, en regardant à droite et à gauche, même presque dans les buissons, et fut désespéré de ne pas la trouver dans les 5 minutes qui suivirent la...conversation? C'est alors qu'il l'observa, la tête vers le ciel. Il se fit la réflexion qu'elle n'avait pas changée et qu'elle était toujours aussi époustouflante, ce qui était plutôt logique sachant qu'il ne l'avait pas quittée depuis plus de quelques minutes. Il resta un moment à l'observer, sans bouger, et se décida enfin à aller lui parler, après avoir vainement tenté de se donner une constance. Arrivé derrière elle, il lui toucha l'épaule et la surprit. Il parla rapidement, par peur de l'avoir brusquée avec son intervention maladroite.

"Encore merci pour tout à l'heure! Je m'étais endormi..."

Pourquoi lui avoir dit qu'il s'était endormi? Elle l'avait bien vu. Il lui montra ensuite son sac pour lui montrer de quoi il parlait, chose une fois encore plus qu'inutile puisqu'elle se doutait bien de quoi il parlait. Il voulait la surprendre, et tout ce qu'il faisait, c'était s'enfoncer. Mais Shiro voulait se battre, et sortir vainqueur. Brusquement, il prit son courage à deux mains.

"Vous avez eu la gentillesse de me rapporter mon sac, et j'aimerais vraiment vous rendre la pareille! Pourrais-je vous être utile d'une manière ou d'une autre?! Ou peut-être pourrions-nous marcher un peu et faire connaissance?"

Sa façon de parler n'avait rien de romantique dans la situation présente, mais sa volonté était d'acier. Shiro était sincère et l'on pouvait le lire dans ses yeux. Il voulait réparer son erreur et apprendre à la connaître. Il ne voulait pas la perdre de vue, il voulait connaître son nom, son âge, ses passions, ses humeurs et qu'elle devienne plus importante dans sa vie.

Certaines personnes nous font un effet immédiat: fascination, curiosité, dégoût, d'autres encore nous paraissent être une évidence pour notre vie. On ressent vis-à-vis de ces gens le besoin d'allumer une braise, vive et brûlante, et de faire en sorte qu'elle ne s'éteigne jamais. L'évidence, contrairement à la fascination créé le besoin, contrairement à la curiosité demande la possession, contrairement au dégoût suppose la jalousie et entraîne un sentiment à la fois fort et exigeant, un sentiment non-maîtrisé entre une joie débordante et une douleur suffocante. Sam, à l'instant même de leur rencontre, alluma un feu jaillissant dans le cœur du garçon, un feu synonyme d'évidence pour Shiro.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. EmptyMar 19 Mai - 7:37
« Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies. »
SAM KONDŌ & SHIRO KANAME



Paumé. Il m'avait tout simplement l'air paumé. Avec ses yeux ronds et son air béat, ce garçon n'était clairement pas encore bien réveillé. Qu'importe ? Je n'étais pas là pour lui, et encore moins pour faire de la charité. J'étais Sam, et je voulais la paix. Exaspérée par le manque de réaction de celui que je venais pourtant de tirer d'un mauvais pas, je laissai tomber son sac sur le banc avant de faire volte-face, bien décidée à me trouver un coin tranquille où je pourrais prendre mes aises. C'est tout juste si le timide remerciement du jeune homme me parvint. À ce moment-là, j'étais persuadée que ce serait la première et dernière fois que nous nous adressions la parole, et ça m'allait très bien comme ça.

Je n'eus donc aucun regret à le laisser planté là, les bras ballants et le regard perdu, tandis que je m'enfonçais de plus en plus profondément dans le parc. Je laissais mon intuition guider mes pas, les yeux à demi plissés pour mieux distinguer l'ombre des arbres dans cette nuit qui s'assombrissait rapidement. Lorsqu'enfin je débouchais sur une sorte de colline miniature, je ne me posai pas plus de questions et balançai mon sac dans l'herbe avant de m'y allonger. C'était une douce sensation, quoi qu'un peu étrange, que celle de s'abandonner totalement à la nature, livrant mon corps tout entier au regard du ciel, avec cette impression de ne faire qu'un avec la terre encore chaude d'avoir été exposée aux rayons du soleil toute la journée durant. Je me redressai, mes deux avant-bras fermement appuyés contre le sol, et dardai mon regard au beau milieu des étoiles. Elles paraissaient si loin, et pourtant si près... Je voulais les rejoindre, briller comme elles. Et prenant la nuit à témoin, j'adressais aux astres une prière muette.

Quand soudain, une main, la rapide pression de quelques doigts, me tira brusquement de ma transe. Je sursautai et dévisageai le jeune homme qui me faisait face, visiblement gêné, déblatérant non sans mal un flot de paroles que j'avais du mal à saisir. Quoi ? Me remercier, maintenant ? Faire connaissance ? Il s'était vraiment fait chier à me retrouver dans ce parc pour ça ? Ça avait quelque chose de malsain. Je poussai un soupir excédé, envoyai valser d'un geste rapide ma chevelure qui commençait à me tenir vraiment chaud, et lui adressai un regard noir. Un regard qui signifiait "Va t'en, j'ai pas besoin de toi. Tu m'emmerdes." Un regard avec lequel j'aimais toiser mes interlocuteurs.

D'aussi loin que je me souvienne, je n'avais jamais été sociable. J'étais sèche, désagréable, franche, et j'aimais ça. J'aimais casser les délires des autres, réduire à néant leurs efforts pour faire un brin de causette, jusqu'à les mettre mal à l'aise et qu'ils se décident à ne plus jamais m'adresser la parole. C'était comme un jeu pour moi. Et ce garçon-là, avec sa gueule d'ange et son costume trop propre, n'allait pas faire exception. Et puis, qu'est-ce qui aurait pu, dans un tel cadre, me rapprocher de quelqu'un de si différent ? Nous étions deux opposés, et il n'avait pas l'air de le réaliser. Et moi, je ne réalisais pas ce qui était sur le point de commencer.



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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. EmptyMar 19 Mai - 14:00
La vie est une série de luttes quotidiennes. On peut se faire marcher sur les pieds mais continuer d'avancer, on peut se faire renverser mais se relever, on peut se noyer mais donner tout son possible pour remonter à la surface. Pourtant, l'accumulation entraîne une détresse plus conséquente, et si le gouffre s’agrandit, il est évidemment plus difficile de s'en sortir. Certains combats sont ainsi gagnés ou perdus d'avance, d'autres demandent de puiser dans ses dernières ressources, et d'autres, encore, tiennent du miracle. Parfois, il arrive que David vainque Goliath.

Shiro s'était pris un vent monumental, et il s'en rappellerait toute sa vie. Mais l'histoire ne s'est pas terminée ainsi, le jeune garçon ne s'est pas découragé, l'inconnu ne s'est pas enfuie, la nuit ne s'est pas achevée. Un échec n'allait pas l'arrêter, au contraire, il ne fit que l’apaiser. C'était la première fois qu'une fille ne s'était pas enfuie après qu'il ait fait l'idiot, et il l'en remerciait pour ça. Il s'était assis sur une pierre à côté d'elle et cogitait rapidement. Il était en train d'apprendre son mode de fonctionnement, et trouva un indice capital dans l'observation de ses doigts: la corne! Elle jouait de la guitare, et Shiro adorait la musique puisque lui-même jouait d'un instrument. Sans dire un mot, il fouilla dans son sac et en sortit un nouvel engin électronique compatible avec celui qui lui permettait d'écouter de la musique. Il choisit une chanson, et appuya sur le bouton "play".



Dans une obscurité d'encre, sous les astres célestes, une nouvelle lumière jaillit. L'engin rétro-lumineux émettait une chanson qu'il aimait particulièrement, et qui lui parut nécessaire pour détendre l'atmosphère. Needtobreathe, "Nothing Left to Lose". Cette chanson signifiait son mode de pensée, il n'avait plus rien à perdre à Tokyo et tout à y gagner. Il voulait une nouvelle vie, et peu lui importait ses erreurs puisqu'il était encore un inconnu dans cette nouvelle ville. Détendu, il se leva, et déterminé, commença à ajouter sa voix à celle du chanteur et à gesticuler comme un fou. L'inconnue semblait crispée, et il voulait lui montrer qu'ils n'étaient que deux, et qu'il n'avait plus honte d'être pris pour un idiot. Il lançait ses bras dans tous les sens, tournait en rond et riait parfois. Il avait enlevé ses chaussures et ses chaussettes au passage, pour ressentir l'herbe sous ses pieds. Il lançait ses bras en l'air et regardait au-dessus de lui en souriant et en profitant de la vie. Il lança bien quelques sourires à la jeune fille mais il la distinguait mal dans l'obscurité. Shiro était encore un enfant, et il avait besoin de partager sa démence.

S'il ne pouvait pas savoir son nom, tant pis, s'il ne pouvait pas ni savoir son âge, ni ses passions, ni ses humeurs, tant pis, il voulait se rappeler de cet instant, de cette inconnue, comme d'un rêve et d'un moment de joie dans sa vie. Cette danse, c'était en quelque sorte sa parade nuptiale, et si elle n'y était pas sensible, elle partirait et resterait à jamais le mystère du parc. L'indéchiffrable, l'anonyme aux grands yeux noirs de jais et à l'air rebelle. Et puis, peut-être la reverrait-il un jour et tenterait-il une nouvelle fois de lui parler? Ce soir, Shiro avait la nuit devant lui, et surtout la vie. Il ne voulait pas gâcher des minutes qu'il considérait précieuses, et voulait une bonne fois pour toutes sortir ce qu'il avait sur le cœur. Cette semaine avait été une série d'échecs, la précédente aussi, et même si ce n'était que pour le temps d'une chanson, il repoussa le malheur et parvint à le vaincre. Il était heureux, et rien, ce soir-là, ne pouvait l'en empêcher. Ni la fraîcheur nocturne, ni l'étrangère froideur.

Lorsqu'il observa dans la direction où se trouvait Sam auparavant, à la fin de la chanson, elle n'était plus là. Tel un fantôme, elle s'était évaporée. Son sourire vacilla, mais son cœur, lui, résistait. Si à cet instant de la nuit, dans ces quelques minutes de liberté, elle était à présent absente, il la retrouverait un jour, il s'en fit la promesse. Ce pourrait être dans les prochaines minutes, heures, jours, mois ou années, elle avait déclenché quelque-chose en lui qu'il n'avait alors jamais soupçonné et il voulait le revivre encore. Elle n'avait été qu'une apparition fébrile, fragile, et passagère, mais elle avait déversé en Shiro une vague de sentiments incontrôlables. Il soupira et partit éteindre le petit engin, dont la lumière s'estompa. Il regardait le ciel, accroupi dans l'herbe à présent glaciale, et songeait à son père, sa mère, et "elle".
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. EmptyMar 19 Mai - 17:10
« Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies. »
SAM KONDŌ & SHIRO KANAME



Je n'y comprenais plus rien.

Le sourire carnassier qui avait déformé mes lèvres quand le garçon avait commencé à s'éloigner s'était bien vite effacé pour laisser place à une moue désabusée. Non, il ne partait pas. Non, il ne s'était pas décidé à me foutre la paix. Non, cette fois, un regard n'avait pas suffit. Mais plus qu'agacée, j'étais intriguée. En quelque sorte, son entêtement attisait ma curiosité. Comment pouvait-on s'acharner de la sorte sur une inconnue qui vous méprisait ouvertement, quand bien même serait-elle venue à votre secours ? Avait-il donc si peu de fierté ? Ce jeune homme me déroutait, mais tant qu'il gardait le silence, ça m'allait. Je l'avais observé s'assoir à mes côtés du coin de l'œil, avec un intérêt des plus inhabituels. J'avais beau être de nature curieuse, peu de choses me surprenaient réellement, et j'étais pourtant loin de me douter de ce qui allait suivre.

Je m'étais à nouveau perdue dans la contemplation des étoiles lorsque les accords d'une guitare me tirèrent de ma rêverie. Un rythme rapide, auquel se joignit bientôt le tempo sourd d'une batterie. Et puis une voix d'homme, claire, forte, dans laquelle se mêlait un millier d'émotions. Je n'avais jamais su déchiffrer les sentiments humains. Lire sur les visages dans l'espoir de comprendre ce que chacun pouvait bien ressentir ne relevait absolument pas de mes compétences. Mais la musique, elle, me touchait au plus profond de moi-même. La musique disait tout, sans détour, avec une précision et une puissance inégalables. La musique me faisait vibrer, et mon cœur avec. Il n'y avait jamais aucun piège, tout était limpide. Le message passait sans effort, et ça, je pouvais le comprendre. Les chanteurs avaient ceci de fabuleux qu'ils mettaient des mots sur leurs émotions.

Je connaissais cette chanson. Je l'avais déjà entendue, car des bribes de texte me revenaient à mesure que la mélodie s'amplifiait. Elle parlait d'amour, d'espoir, de persévérance. Elle parlait de tant de choses qui m'échappaient. Lorsque la voix du garçon me parvint, répondant à celle du chanteur, je penchai imperceptiblement ma tête sur le côté, et ce que je vis me laissa perplexe. Il dansait. Il dansait comme un fou. Il dansait comme s'il n'avait plus rien à perdre. Il dansait comme s'il avait voulu montrer au monde entier qu'il n'avait plus peur de rien. Mais nous n'étions que deux, et le monde, à cet instant, c'était moi. Il se laissait posséder par la mélodie que diffusait une enceinte posée à même le sol, et il riait à la lune. Était-il sain d'esprit ? Je commençais à en douter. Mais il vivait sa musique, et quelque part, je ne pouvais m'empêcher de croire qu'il n'avait pas choisi celle-ci au hasard. Mon intuition me criait qu'il avait un message à me faire passer. Et tout bas, je murmurais ces mots bouleversants.


« Love is just like a war we can't win
We can give, we can give, we can give
When we stand in the face of the world falling down
In your hands you hold the pen
What's your answer for the end


Cause we are alive
We are strong
We can't watch it go for nothing
Watch until it's gone
And we are down
But we can choose
We've got nothing else to live for
Nothing left to lose »


Et sans que je comprenne ni comment ni pourquoi, une larme perla au coin de mon œil. Elle n'attendait qu'un battement de cil pour venir s'écraser sur ma joue et y creuser un sillon humide. Je ne pus que serrer les poings, incapable de détacher mon regard du jeune homme qui dansait de tout son cœur, de toute son âme, jusqu'à ce qu'une deuxième perle de sel, puis une autre, et encore une, ne se mettent à dégouliner sur ma joue diaphane. Sans attendre davantage, je me saisis de ma sacoche, la jetai en travers de mon épaule à nouveau nue, tressaillis en sentant une mèche de mes cheveux se coincer sous sa sangle, et me précipitai le plus loin possible de tout ça. Loin de cette musique qui me serrait le cœur à m'en faire mal, loin de cet inconnu au comportement déroutant. Je ne freinai ma course qu'une fois à l'entrée du parc, où je m'adossai à un lampadaire, à bout de souffle. Et là, sans chercher à comprendre, je laissai les larmes me submerger.


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Sujet terminé et archivé.
Comme le titre a bien été balisé, 10 okanes pour chacun !
Bon jeu !
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MessageSujet: Re: [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. [Terminé] Shiro #004-Accord: "Certaines rencontres ne sont que passagères, d'autres bouleversent le cours de nos vies" [Kaname X Kondō]. Empty
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