"Sometime you fall down because there's something down there that you're supposed to find." [Aaron & Scarlet]

Non, Scarlet ne se cacher pas. Certes, elle venait d'entendre des choses pas très jolies sur son sujet venant de la bouche d'inconnus mais elle tenta de faire abstraction de cela. Peu importe que des gens qu'elle ne connaissait pas la critique dans son dos. Ils étaient bien pathétiques et ridicules. N'avaient-ils pas de vie pour s'occuper autant de la sienne ?

Et puis, certes elle avait "trompé" Taichi, mais elle avait simplement embrassé Hayato, elle n'avait pas couché avec lui contrairement à ce que d'autres avaient visiblement affirmé.

Ce que ces esprits simplets pouvaient être agaçant. Elle ne se souciait pas de ce que ces individus focus penser d'elle mais ça l'énerver qu'ils n'aient pas le courage de lui parler en face !

Allongé sur l'herbe dans la cour, Scarlet était loin des commérages et n'entendait plus rien que le son de la musique que projeter ses écouteurs dans ses oreilles. Frustré, elle serra l'herbe sous ses doigts, puis la relâcha. Elle préfère se calmer avant que son poing rencontre malencontreusement le visage d'un de ces débiles. Pas besoin d'ajouter "agressive et violente" parmi les rumeurs. Si elle frapper quelqu'un elle était quasiment sûr que les élèves de Miyusaki pouvaient transformer la rumeur de "coup de poing" à "meurtre". Ils étaient, toujours dans l'exagération et voulaient surement oublier la monotonie de leur misérable vie.

"Il fait beau, profite du soleil et oublie que tu es entouré de crétins sans cervelle." Pensea la jeune fille.

Elle ferma les yeux et profita de la chaleur qui lui picotait la peau. Maintenant les choses aller tout de même mieux. Elle avait perdu Taichi et c'était inévitable mais elle n'avait pas perdu Hayato. Tout n'allait pas si mal. Un sourire aux lèvres, la jeune fille resta là, immobile.

Aaron était terriblement agacé. Encore une fois. Et il avait, d’ailleurs, l’étrange impression d’être continuellement sur le point d’exploser. De rage. Ou de colère. Tout cela n’était pas bien clair dans son esprit. Ce qui l’était, en revanche, c’est que la moindre petite contrariété le rendait colérique. Quel qu’en soit la cause.

Cela ne faisait qu’une semaine qu’il fréquentait le pensionnat, et pourtant, il sentait qu’il avait déjà atteint ses limites, sa patience ayant été mise à rude épreuve à de nombreuses reprises. Et le malheureux évènement qu’il venait de vivre quelques minutes auparavant – lorsqu’un imbécile avait eu la bonne idée d’écraser malencontreusement la dernière cigarette qui lui restait à l’aide d’un bouquin de mathématiques - l’avait fait entrer dans une colère aussi noire que l’ébène. Sa fureur était telle que même ses membres le ressentaient, et, c’est les poings tremblants qu’il traversa l’immense cour de l’établissement.

Aaron n’était plus en mesure d’observer ce qu’il pouvait se passer autour de lui. Il devait impérativement se calmer s’il ne voulait pas commettre l’irréparable. Il avait conscience que son ressentiment était démesuré, que cette rage était bien exagérée. Une personne lambda aurait simplement été agacée, sur le moment, puis serait passée autre chose. Lui, il en était parfaitement incapable. C’était bien au-dessus de ses capacités, et il avait parfois l’impression que ses sentiments et sensations étaient décuplés par rapport à ses semblables humains. Il n’était jamais dans la demi-mesure, mais dans l’extrémité. Il ne connaissait pas le chagrin, mais le désespoir. Il n’était en aucun cas simplement irrité, mais hors de lui lorsqu'un contretemps se présentait à lui . Aaron n’avait pas de craintes, mais de réels tourments. Extrême était sans doute l’un des adjectifs qui aurait pu véritablement décrire Aaron.

Le jeune homme continua sa longue traversée de la cour, mais il n’était pas en mesure de faire attention au monde qui l’entourait, bien trop occupé à remettre de l’ordre dans son esprit en furie. C’est en insultant mentalement ce bougre qui avait ruiné sa dernière clope, qu’Aaron se prit les pieds dans un obstacle inattendu.

Les quelques secondes qui suivirent furent très confuses, la rage d’Aaron l’empêchant complètement de réaliser ce qu’il venait de se dérouler. Mais ce qui était flagrant, c’est que l’auteur, ou du moins la cause de ce désagrément de trop venait de déclencher une terrible tempête. Et le courroux du garçon serait terrible. C’était une certitude.

Le meurtre devenait désormais une solution envisageable.

« Putain ! », cria-t-il en manquant de tomber à la renverse.

Alors que Scarlet commençait enfin à se détendre quelques choses la percuta lui coupant la respiration. Elle aurait bien voulu criait sur la personne qui l'avait tamponné mais pour l'instant elle avait l'impression que tout l'air qu'avait pu contenir ses poumons s'était échapper de son corps et dissou dans l'atmosphère. Le soleil qu'elle avait auparavant jugé agréable sur sa peau la bruler et elle se demanda si on ne l'avait pas blessé volontairement. Après tout, elle n'était pas appréciée ici-bas. Mais c'était ridicule et elle chassa cette idée rapidement. Elle garda les yeux fermés et prit une grande inspiration. La douleur qu'elle éprouvait été semblable à celle qu'elle avait autrefois resentie lorsqu'elle avait raté son poirier en salle de sport et qu'elle était tombé sur le dos. Si cette souffrance était vive, elle était également temporaire et la jeune fille savait que dans quelques secondes elle pourrait enfin supporter les poids de l'air dans ses poumons. Quand-elle fut rétablie, elle retira ses écouteurs et se leva d'un bond pour faire face à la personne qui venait de jurer.

"Bong sang ! Mais ça va pas !" avait-elle criait avant de se rendre compte que la personne à qui elle s'était adressée n'était nul autre que le garçon à la cigarette de l'autre soir.

D'ailleurs elle ignorait toujours son nom. Elle ne s'était pas donné la peine de le chercher et avait tenté d'oublier cette rencontre qui avait été des plus étranges. Ce jeune homme avait eu l'air de la détester et en même de la supporter. Comme s'il faisait certains efforts pour haïr tout le monde.

"Comme par hazar il faut que je tombe sur lui. Enfin, qu'il tombe sur moi." Pensea Scarlet.

Elle qui avait espéré pouvoir s'énerver contre quelqu'un, elle sentait plutôt que c'était lui qui allait exploser. Croisant ses bras sur sa poitrine, elle l'observa avec un regard noir, se préparant à l'orage qui allait éclater.

Se remettant à peine de la chute qu’il avait failli subir, le jeune garçon écarquilla les yeux vers l’obstacle qui avait presque réussi à le faire tomber à la renverse. Pendant quelques secondes, il resta silencieux. Probablement sous le choc. C’était forcément une farce. La dépressive !

Elle avait osé ! Aaron savait que sa pensée était plus que ridicule, mais il n’en revenait pas qu’elle ait eu la foutue idée de se trouver sur son chemin après l’épreuve de la cigarette qu’il venait de vivre quelques minutes auparavant. C’était trop pour ses pauvres nerfs, et il savait d’avance qu’il allait exploser. Il ne réalisait pas qu’elle ait eu le courage de s’immiscer, une nouvelle fois, dans sa vie. Sincèrement, s’il avait pu la flinguer, il l’aurait fait. C’était une certitude.

Aaron porta sa main droite à sa bouche, pour essayer de canaliser la foudre qu’il était prêt à lâcher sur cette pauvre fille. La tuer aurait été une bonne solution, mais Aaron redoutait de se faire virer du pensionnat pour la seule et unique raison qu’il serait contraint de retourner auprès de cette famille qu’il détestait tant. C’était inconcevable, et c’était bien pour cela qu’il se devait de garder son calme. Du moins le plus possible.

Mais, il ne put contenir bien longtemps la rage intense qu'il éprouvait envers elle. La rendant presque coupable de l'accident de cigarette qu'il avait vécu en cours de mathématiques.

« Bordel, tu es un aimant à emmerde ! », hurla-t-il en portant même sa seconde main à son visage.« Est-ce que tu pourrais cesser d’exister lorsque je suis dans le coin ! », continua-t-il en plaquant ses cheveux en arrière, à l’aide de ses deux mains. Laissant apparaître un visage excédé de colère.

Il se détourna d’elle pour ne pas croiser son regard vide qui avait le don d’agacer le jeune homme. Il commença alors à faire les cent pas près d’elle, visiblement pour retrouver cet apaisement qu’il avait perdu il y a déjà une bonne semaine de cela. Il souffrait tellement sa colère le rongeait à l’intérieur.

Alors qu’elle se trouvait dans son dos, Aaron referma ses paupières sur elles-mêmes, et il sentait que son calme allait repointer le bout de son nez. C'est à ce moment même, qu'ne légère pointe de sérénité s’apprêtait à l’envahir.

Mais elle n’en eut pas le temps.

« Putain ! Tu m’emmerdes ! », beugla-t-il en se retournant face à la suicidaire qui n’avait pas eu la bonne idée de fuir de son champ de vision. « Pourquoi n’as-tu pas sauté lorsque tu en avais l’occasion sur ce foutu toit ! ».

La haine. Il ressentait une réelle haine envers elle, bien qu’il était évident qu’elle n’était pas réellement en tort. Il la détestait. Profondément. Il n'avait plus les capacités de raisonner rationnellement. C'était ce que l'on pouvait appeler, dans le jargon commun : la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Elle était cette maudite goutte d'eau, lui était ce foutu vase. Et ce dernier venait de se briser en mille morceaux.

Comme elle s'y attendait, le garçon lui criat dessus. À croire que le simple fait de trébuché était la fin du monde. Il était tellement énervait que s'en été exagéré. Elle sentit la rage qu'elle était parvenue à calmer remonter à la surface.

"Mais putain ! Arrête de te prendre pour le centre du monde ! Ce n'est pas comme si j'avais eu envie de te croisé !" hurla Scarlet.

Elle avait voulu avoir une journé tranquille, passer inaperçu quelques instants et voilà qu'un abruti lui faisait des reproches parce qu'il avait les nerfs à fleur de peau. Décidément la jeune fille se retrouver toujours dans des situations épouvantables.

"T'a cas regardais où tu marches, sombre crétin !" rajoutat-elle, agacé.

Elle allait surement prendre chere pour tous ces mots mais elle en avait marre que les gens passent leur temps à la critiquer. Au moins lui le faisait en face d'elle mais elle était bien trop énervée pour s'en réjouir. Voir des personnes lui lancer ce genre de regard commençait à être insupportable et voir la haine dans les yeux du fouteur de trouble était douloureux. À cet instant il lui fit pensait à son père. Toujours à lui criait dessus sans véritable raison. Elle en avait ras-le-bol ! Ne pouvait-elle pas vivre en paix, sans que personne ne juge le moindre de ces faits et geste ?! Non, cela semblait impossible car où qu'elle aille il y avait quelqu'un pour râler ou essayer de la rendre misérable.

"C'est toi qui m'a foncait dessus et tu te permet de me faire la moral ! Et puis quoi encore ! Et si t'arreté un peu de te croire supérieur ? T'es aussi stupide que tout ces abrutis qui non rien d'autres à faire de leur journée qu'ouvrir leurs bouches pour ne rien dire!" dit-elle mécontente.

Elle s'avança avec la fluidité d'un félin et posa avec autorité son index sur le torse du garçon. Même si elle savait que la meilleur chose à faire face à lui était de tourné les talons elle n'arrivé pas à se controler, elle était bien trop impulsive. Il risqué de la réduire en bouilli mais la peur n'était pas en tête de sa liste. Elle voulait qu'il voix la rage dans ses yeux. Scarlet se tenait droite, et même si face à lui elle resemblé seulement à un bébé tigre, elle n'avait pas l'intention de se laisser importenait par ce prétentieux de premiére.

"Et pour la derniére fois, JE NE VAIS PAS ME SUICIDER !" insista une Scarlet qui tremblait d'enervement. "Faut te rentrer ça dans le crâne comment ?!"

Elle se tourna violement, sans avança quelques pas et se retourna le dos -une mauvaise idée car il pouvait lui sauter dessus à tout moment mais elle était trop hystérique pour y pensait.

"Il blesse une fille, lui crit dessus, et ne lui demande même pas comment elle va." jura Scarlet pour elle même. "Tu parles d'un mec !"

Le pire, c'était qu'après leur première rencontre, elle avait pensait qu'il ne la detestait pas forcement. Mais il était comme les autres, peut-être même pire. Pourtant elle avait eu l'impression qu'il n'était pas si mauvais. Qu'il y avait chez lui une chose qui mérité d'être sauver. Mais Scarlet n'était pas dans un film, tout les bad boy ne se transformait pas en saint. Elle avait du faire erreur en pensant qu'ils se resemblaient.

Étrangement, la situation amusait sincèrement le garçon. La réaction de la jeune fille lui avait soudainement remonté le moral. Il avait d'ailleurs légèrement envie de rire suite au spectacle qu'elle venait de lui offrir. Aaron avait trouvé son cinéma lamentable. Il se demandait si elle avait pour habitude de s’entrainer devant son miroir de princesse, le soir sans doute. En tout cas, elle ne l’avait absolument pas convaincu.

Toutefois, elle était amusante pour le garçon, et c’était une distraction de taille. Mais bien sûr, il ne pouvait pas le montrer, au risque de perdre toute cohérence. Et la seconde chose qui comptait le plus au monde, aux yeux d’Aaron – après ses merveilleux paquets de cigarettes bien sur - n’était autre que sa crédibilité. Il détestait passer pour un crétin, et il était bien évident que s’il se mettait à rire, elle le prendrait pour un débile, profond. En conséquence, c’était évidemment hors de question.

Il tenta alors de prendre un air plus sérieux, bien qu’il se doutât légèrement que son petit jeu ne prendrait pas avec elle. Elle était moins idiote que les filles de son entourage. Enfin, il en avait l’impression. Cela restait tout de même à prouver.

« Tu sais que tu es presque attirante lorsque tu sors de tes gonds, Scarlet », lui accorda-t-il en guise de réponse, appuyant volontairement sur son prénom, avec un sarcasme à peine contenu. « Mais je te conseille fortement de ne pas … ».

Sans finir sa phrase, le bonhomme perdit cette fausse bonne humeur lorsqu’il s’aperçut que leur altercation avait visiblement l’air d’en intéresser plus d’un. Et cela avait suffi à le contrarier. Une fois encore. C’était sans fin. Il ne vivrait surement pas longtemps à force d’être sans arrêt cette cocotte-minute, prête à exploser. Il mourrait sans doute d’une crise cardiaque. D’une embolie pulmonaire, peut-être. Néanmoins, il s’en amusait plus qu’autre chose. Il ne manquerait à personne de toute façon. Surement pas à ce père violent qui avait transformé son enfance en véritable cauchemar, et encore moins à cette maudite femme qui lui servait de mère. Mère qui avait toujours fermé les yeux sur les gestes de son mari, par faiblesse.

Cependant, voir cette bande de dégénérés les observer n’amusait en rien Aaron. Bien au contraire. Ce dernier observa à son tour les quelques élèves qui s’étaient amassés non loin des deux jeunes gens, et il avait l’impression d’être une bête de foire.

« Qu’est-ce qu’ils ont à nous reluquer ces guignols », lâcha-t-il avec agressivité.

Elle s'attendait presque à ce qu'il la frappe mais il n'en fit rien. Il resta froid mais calme, ce qui ne lui ressemblait pas. Il avait toujours l'air d'être sur le point d'exploser, mais là il était juste énervé, peut-être encore moins qu'il ne l'avait été après lui être tombé dessus. Luttait-il intérieurement ? Elle ne pouvait pas le devinait et ça ne se voyait pas sur son visage. En tout cas, Scarlet se sentait mieux d'avoir crié un bon coup. Elle avait eu tellement de poids sur ses frêles épaules qu'elle aurait dû extérioriser tout ça plus tôt.

Elle lui était presque reconnaissante d'avoir pu lui servir de punching ball verbal. Presque.

Lorsqu'il se remit à parler, ses paroles ne correspondaient pas avec ce que Scarlet l'avait imaginé dire. Pas d'insulte, juste un faux compliment et une mise en garde inachevaient. Sa façon de prononcer son nom n'était pas la même que la première fois où il l'avait fait. En dirait qu'il brandissait un trompé devant elle. Car en effet, elle ignorait toujours son nom alors que lui avait gagné la bataille de leur premier échange. Il ne la prenait pas au sérieux et ça l'énerva d'autant plus. Mais après tout, elle n'en avait rien à faire de lui et de leurs relations explosives. Elle leva les yeux au ciel en entendant sa première remarque.

"Tu crois vraiment que je vais tomber dans le panneau de ta phrase toute faite ?" dit-elle en soupirant.

Un nombre incalculable de garçons avaient prononcé cette phrase avant lui. Se croyait-il assez exéptionelle pour ne pas avoir l'air d'un parfait plagiat ? Ce qu'il pouvait être agaçant !

Alors qu'il était sur le point de finir sa phrase, il regarda autour de lui et désigna les personnes qui s'étaient attroupés autour d'eux. Scarlet avait était tellement énervé qu'elles ne les avaient pas vu les observer comme des enfants devant la cage des Lions dans un zoo. À la différence que le garçon et Scarlet étaient pire que des Lions et il n'y avait pas de cage.

"Oh ils sont surement là pour rajouter une rumeur de plus sur mon dos." répondit Scarlet, las." Je me demande ce qu'ils vont bien pouvoir inventer cette fois. Mademoiselle Thorne joue la psychopathe et agresse un garçon prétentieux dans la cour du pensionnat."

Elle regarda avec férocité les abruties qui les prenaient pour un spectacle. Au point où elles en étaient, à quoi bonne faire la gentilles avec eux. Évidemment tout le pensionnat n'était pas comme ça. Elle avait rencontré quelques personnes sympas. Mais elle n'était pas sur de faire confiance à qui que ce soit.

"Ah moins que cette fois ce ne soit plus à moi qu'on se prend prennent mais à toi. Un crétin ne s'est pas marché droit et tombe sur une fille. Ou encore, l'accro aux cigarettes du lycée et sur le point d'exploser."

Elle ne disait pas cela pour se moquer de lui, pas vraiment. C'était le genre de chose qu'on pouvait entendre en tendant bien l'oreille.

N’ayant pas écouté le moindre mot de ce qu’elle venait de lui dire, et laissant tomber son sac à dos au sol sans douceur, c’est avec grande conviction qu’Aaron abandonna son interlocutrice, en plein milieu de la cour, pour se diriger vers les quelques élèves qui le prenaient pour une bête de cirque. Lui, un animal de foire ? Jamais. Il avait réellement horreur de ce genre de chose, et n’avait aucunement l’intention d’en rester là.

« Quelle bande d’abrutis », marmonna-t-il dans sa barbe tout en s’orientant vers un petit groupe de trois garçons, ces derniers ayant retenu l’attention du jeune homme lorsqu’ils s’étaient mis à rire en observant sa discussion mouvementée avec la dépressive.

Visiblement, cette Scarlet semblait s’habituer à ce qu’on la prenne pour cible dans le but d’entretenir des ragots, lui non. C’était hors de question. Il n’était absolument pas du genre à se cacher, ou à détourner le regard lorsqu’on parlait dans son dos. Lui, préférait foncer dans le tas tant qu’il en avait les jambes et le souffle. Et c’est bien ce qu’il s’apprêtait à faire.

Il avait en horreur les personnes trop faibles pour oser dire les choses en face, au contraire, il avait une certaine estime pour les individus ayant assez d’épaules pour dire tout haut leur pensée. Aussi désagréable pouvait-être ces dernières. Et c’était peut-être la seule chose qu’il trouvait intéressante chez cette suicidaire, elle disait bien haut et fort ce qu’elle avait à dire.

Aaron n’était pas spécialement sexiste, ou myosine, romantique et galant, encore moins, mais il n’avait jamais levé la main sur une femme. Cependant, il ne prenait pas de pincette lorsqu’un homme le défiait, ou le prenait concrètement pour un con. Néanmoins, il n’avait absolument pas conscience des conséquences qu’un acte de violence pourrait avoir dans ce genre d’établissements réputés. Mais lorsqu’on avait touché aux nerfs sensibles d’Aaron Page, ce dernier était incapable d’agir avec discernement et intelligence. Un défaut de plus pour Aaron !

Pour résumer, il se transformait en un imbécile de première classe, tapant dans le tas si cela devenait nécessaire. Oui, c’était une sorte de brute, ne se souciant pas le moins du monde de ce que l’on penserait de lui après coup. Il s’en fichait complètement.

Arrivant au niveau des trois garçons qui avaient titillé le jeune étudiant, celui-ci se posta face à ses garnements et resta silencieux quelques secondes. Les trois élèves semblaient assez surpris, et ne prononcèrent le moindre mot. C’est en portant sa main droite à sa lèvre inférieure - bras gauche soutenant son bras droit – qu’il s’adressa avec sécheresse et fermeté à ses trois spectateurs :

« Vous avez un problème les gars ? Vous voulez un autographe peut-être ? » Dit-il tout en essayant de canaliser le plus possible sa mauvaise humeur.

Brusquement, le garçon lâcha son sac et se dirigea sans once d'hésitation vers le petit groupe qui les avait fixés. Amusé, Scarlet s'adossa à un arbre qui était derrière elle pour observer le spectacle qui allait commençait devant elle. Malheureusement, Monsieur "je suis toujours de mauvaise humeur" avait réagi plutôt calmement. Il en était tout de même effrayant. Il n'avait pas besoin de dire grand-chose pour les trois garçons en fasse de lui cesse de rire, ou même de respirer. Cepandant Scarlet avait espéré voir une petite bagarre. Ce spectacle était plutôt ennuyeux. Elle allait récupérer son sac et rentrer au pensionnat lorsqu'un des idiots répondit à Aaron.

"Oh...euh...non mais tu sais, mec, ce n'est pas contre toi hein. Ce n'est juste que la fille avec qui tu traines..." commença-t-il.

Il ne fallait pas plus de deux secondes à Scarlet pour les rejoindre. Non mais quel bouffon ! Il avait même pas le courage d'assumer ses pensées ses actes. Elle avait tellement envie de lui fracasser le crâne avec son sac ! Mais il fallait qu'il reste calme. La scène n'échapper pas aux yeux indiscrets, il fallait donc quel garde son sang-froid. Elle pourrait toujours le tué plus tard, lorsqu'il n'y aurait plus de témoin. Pour l'instant, elle afficha un simple sourire séduisant, comme si elle le draguer.

"Un problème avec moi peut-être ?" dit-elle en se mordillant la lèvre.

Elle affichait un air serein, bien trop serein. Les crétins qui lui faisaient face voyaient-ils la lueur d'énervement qu'elle cache avec le plus grand soin ? Elle fut heureuse qu'on ne puise pas lire dans ses pensées pour le moment elle imaginé des milliers de stratagèmes pour les tués.

En moins de quelques secondes, Scarlet avait rejoint le petit groupe pour ramener son grain de sel dans cette " altercation ". Mais Aaron était bien trop préoccupé par cette bande d'idiots pour remarquer l'arrivée de la jeune femme. Il était vraiment agacé par l'attitude de l'élève en face de lui, qui avait tenté de se défendre lamentablement en balbutiant quelques mots inaudibles. C'était complètement pitoyable aux yeux d'Aaron. Il aurait presque eu envie d'en vomir.

" Quel lâche ... ", pensa-t-il.

Ce n'est que lorsque Scarlet avait prononcé ses quelques mots qu'Aaron prit enfin conscience de sa présence nouvelle au cœur du problème :

" Un problème avec moi peut-être ? ", avait-elle demandé avec une pointe de sensualité qui amusa Aaron.

Les trois jeunes garçons semblaient déstabilisés de se trouver dans une telle situation, tout cela paraissait bien inhabituel pour eux, et ils ne s'étaient visiblement pas attendus à se trouver piéger de cette manière. Ces trois garçons correspondaient typiquement aux catégories d'individus qu'Aaron ne pouvait pas voir en peinture. Il ne portait aucune estime à ce genre d'espèces d'insectes. Bien au contraire, il les haïssait par-dessus tout, et ressentait même de la pitié à leur égard. Le jeune homme songea même que si un jour il devenait aussi lamentable que ces énergumènes, il préférait se flinguer. Immédiatement, offrant son corps de miséreux à la science. C'était préférable, à coup sûr. Puisqu'il n'aurait plus la force de se regarder dans un miroir.

C'est un silence de mort qui s'installa pendant de courtes secondes. Mais, bien sûr, Aaron ne comptait surement pas en rester là. Bien au contraire. Il était incapable de laisser couler ce genre d'attitude.

Enroulant mécaniquement et volontairement son bras gauche autour du cou de la jeune suicidaire, la forçant par la même occasion à s'approcher de lui, il rompit le silence :

" Alors, qu'est-ce qu'elle a, la fille avec qui je traîne ? ", dit-il sérieusement en appuyant volontairement sur chaque mot.

C'est en souriant faussement qu'il admirait son œuvre, les trois hommes se décomposaient littéralement en face de sa propre personne. Et c'est intérieurement qu'il jubila intensément, heureusement, il n'avait rien à voir avec ce type de personne. Ce qui le soulagea.

Les abrutis ne savaient plus quoi dire lorsque Scarlet leur adressa la parole. Ils s'étaient sans doute imaginé que c'était une petite fille chétif parce qu'elle laisser les rumeurs se faufiler un peu partout entre les murs du pensionnat. Mais la vérité c'était qu'elle s'en fichait. C'était parfois agaçant certes, mais si des personnes voulaient parler dans son dos ils le feraient, alors à quoi bon frappé tout le monde ? On n'éteint pas le feu avec du feu, encore moins avec de l'essence. Pour l'instant, elle resterait plutôt sage.

Elle sourit à pleine dans lorsque à son grand étonnement, Aaron passa son bras autour de son cou. Ne voulant pas anéantir cette scène devant les trois garçons qui les regardaient avec des secoupes, Scarlet conserva son sourire et passa même son bras autour de la taille du garçon qui pour une fois la soutenait. Enfaite, il ne la soutenait pas vraiment elle. Son but était surtout d'agacer les petits parasites qui c'était moqué de lui. Dès qu'ils seraient partis, il était sûr qu'il lâcherait la jeune fille avec vivacité, comme si le contacte de sa peau pouvait le brulé. Scarlet en avait bien conscience et elle s'en fichait, tout ce qui compté c'était que cette bande de crétins apprenne à tenir leur langue.

C'était avec naïveté que Scarlet pensait qu'ils allaient partir et les laisser tranquilles sans rien ajouté. Elle se trompe lourdement et ne s'attendait pas à ce que le troisième garçon, qui n'avait pas encore parlé, prenne la parole.

"Eh bien, tu devrais faire attention à toi. Tout le monde sait que c'est une salope." lâcha-t-il finalement en jetant un coup d'oeil à ses copains d'un air fière.

Il l'avait insulté dans le but de faire le malin. Essayer de faire croire qu'il n'avait pas peur d'eux. Il ne fallut pas plus d'une seconde à Scarlett pour se jeter sur lui et le faire tomber par terre. Elle savait qu'il fallait qu'elle reste calme car elle pouvait se faire renvoyer mais elle ne pouvait toutes simplement pas accepté qu'on l'insulte. Encore moins pour prétendre être quelqu'un de fort. Il allait le regretter amèrement.

Au grand étonnement d’Aaron, la suicidaire le lâcha pour se jeter sur le morveux qui avait visiblement dit le mot de trop. Il n’en revenait pas, cette fille avait le don de l’étonner. Elle n’avait pas réfléchi une minute avant d’agir, elle fonçait, tête baissée. Sans prendre en compte les éventuelles conséquences que ce geste de violence pourrait avoir. Elle était tout comme lui, complètement barrée. Mais il appréciait cela.

Les deux amis du garçon - garçon qui, en passant, venait de se prendre un véritable tigre en pleine face - furent eux aussi en état de choc pendant quelques secondes, pendant lesquelles aucun d’eux ne bougea le petit doigt. En réalité, ils n’étaient pas les seuls à être ébahis par ce qu’il se passait dans la cour, de nombreux élèves s’étaient amassés autour de la jeune fille qui mettait une raclée au pauvre con qui était à terre. Lui aussi bien surpris d’ailleurs !

Soudainement, l’un des amis du pauvre martyr tenta de porter secours à ce dernier. Bien qu’Aaron fût fortement amusé par ce qu’il voyait, il n’avait aucunement l’intention de laisser la jeune suicidaire s’enfoncer dans le merdier dans lequel elle venait de sauter, et cela, les pieds joints. Après tout, c’était bien lui qui avait eu l’initiative d’aller se heurter à cette bande de « cons ». C’est pourquoi, tout en se mettant face au " sauveur " de l'élève qui se prenait encore et toujours des coups, Aaron le saisit par l’encolure de son petit pull de riche. Alors qu'il allait enfin avoir la satisfaction de lui coller son poing dans la figure, il en fut empêché, ce qui le désola profondément

« Ça suffit ! ».

Une voix masculine retentie dans la cour, provoquant par la même occasion des échos bruyants. Aaron, qui tenait toujours l’un des merdeux par le col, détourna son regard et découvrit un homme qu’il n’avait jamais rencontré. Ce dernier était vêtu d'un costume trois pièce, noir, d'une grande valeur, cela sautait aux yeux. Son identité lui échappait complètement, mais tout cela ne présageait rien de bon. Le proviseur ? Un professeur, peut-être.

C’est un silence intense qui s’installa, une fois encore, dans l’immense cour du pensionnat. Profitant d’un moment d’inattention, le jeune homme qu’Aaron avait subtilisé de ses poings fermes s’en tira, et cria avec un désespoir à peine contenu

« Monsieur, Scarlet Thorne et son ami se sont jetés sur nous pour un simple malentendu ! », expliqua-t-il, tout en jouant une comédie pitoyable.

Aaron n’eut pas le temps de se détourner pour admirer l’œuvre que la suicidaire avait réalisée sur le visage du bougre, l’homme en uniforme qui venait de débarquer ne lui en avait pas laissé le temps. Il le regretterait toute sa vie, sans doute. Mais cette mésaventure avait eu l'avantage de lui rendre cette bonne humeur perdue. La journée n'était finalement pas si catastrophique que cela, et il avait adoré l'aplomb qu'avait donné Scarlet pour défigurer ce pauvre garçon qui s'en souviendrait certainement durant tout sa pauvre vie.

« Je vois que vous vous êtes fait rapidement des amis, Monsieur Page. Mademoiselle Thorne et vous-même allez me suivre sans broncher, je vous prie », dit-il avec un calme déconcertant, s’adressant à la jeune fille qui se trouvait dans le dos d’Aaron, ainsi qu’à sa propre personne.

Ses mains ne pouvaient cesser de frapper le visage de ce garçon. Elle l'avait mis à terre avec facilité et il ne se débattait presque pas. Était-il trop stupide pour le faire ou bien trop faible pour rendre son compte à une petite sauvage qui l'umilier devant ses copains ?

Salope. Il l'avait traité elle, Scarlet Thorne, de salope.

Jamais on ne l'avait insulté de la sorte et elle refusé que ça recommence.

Parfois, les personnes ne comprenaient pas avec les mots. Alors il fallait utiliser les poings. Elle allait se mordre les doigts mais profiter bien trop de sa revanche pour s'en soucier.

Alors qu'elle allait frapper un énième coup de rage sur le visage du garçon, une voix retentit, la forcas à stopper. Cependant, avant même de ce lever et de comprendre à qui elle avait à faire, elle se pencha vers celui qui lui avait manqué de respect pour lui lancer un dernier avertissement.

"Tu m'insultes encore une fois, et c'est ta tombe que tes potes creuseront."

Elle se leva avec l'élégance d'une petite princesse, ce qui ne correspondait absolument pas avec ce qui venait de se passer. Pleins de petits visages curieux étaient tournés vers elle et même si elle était aussi surprise qu'eux, elle ne le montra pas. Elle avait décidé de rester digne jusqu'aux bouts, même si elle s'était entrainé dans les ennuis et le bad boy avec. Alors comme ça son nom était Page ? Mais ce n'était pas le moment d'y penser. Calmement elle épousseta sa tenue et adressa un sourire innocent au professeur qui semblait bien trop calme compte tenu des circonstances.

"Évidemment, monsieur." répondit Scarlet.

Elle ne voyait pas trop quoi inventé comme bobard pour ce sortir d'affaire. Ce n'était pas comme si elle n'avait pas eu d'antécédent similaire. Après tout, elle avait déjà était collé pour avoir jeté de l'eau sur la tête d'un garçon. Dans la salle des professeurs on connaissait surement son impulsivité. Et en plus elle ne pas travailler beaucoup. Combien de devoirs n'avait-elle pas rendus en expliquant tout simplement et poliment à ses professeurs que le sujet ne l'avait pas intéressé et par concequant elle ne s'était pas donné la peine de le faire.

"Et puis, je vous évite la lecture d'un copier-coller de Wikipédia." avait-elle un jour dit à un son professeur d'histoire.

Elle avança vers l'adulte qui l'avait interpellé et jeta un coup d'oeil à Page, était-il énervé contre elle pour l'avoir entrainé dans ce merdier ?

Rp archivé car datant de plus d'un mois.

Si l'envie de le rouvrir vous prend, merci de me contacter.

Bon jeu !